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Nazisme et ésotérisme
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03/02/04 |
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4.55 t.u. |
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Ernesto Milà |
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En guise de conclusion sur le nazisme
Il y eut à l’intérieur du nazisme des sectes inspirées par des doctrines ésotériques et traditionnelles, d’un coté, et occultistes de l’autre.
Ces veines n’étaient pas unitaires, n’avaient pas les mêmes origines, ni même la même orientation traditionnelle. Elles procédaient de transformations successives de l’Ordre des Illuminés, du Germanen-Orden, de sectes occultistes de la fin du siècle dernier et du
début de celui-ci (Astrum Argentinum, théosophisme, anthroposophisme) et de groupes
orthodoxes du point de vue traditionnel.
Dans un premier temps, des courants semblaient se focaliser sur la Société Thulé. Puis, dans l’entourage de Rosenberg, d’un coté, et dans celui de Himmler, de l’autre.
Himmler avait le projet de constituer un Ordre guerrier dans le style médiéval, inspiré des Templiers et des Chevaliers Teutoniques, et, comme dans ces Ordres anciens, de susciter un cercle intérieur, un rituel, une symbologie et des degrés distincts.
Le noyau traditionnel du régime semble s’être réfugié dans l’Ahnenerbe – dans certains de ses départements – pour mener depuis cette organisation un travail de remise en ordre du régime nazi et de récupération du passé traditionnel. Aussi des membres en vinrent-ils jusqu’à coopérer avec des juifs ou des gens non affiliés au parti.
Hitler, dans sa personne, était un être exceptionnel, qui disposait d’un très grand magnétisme. Certains traits de sa personnalité le dépeignent comme un médium. Les influences que reçoit un médium sont d’habitude trompeuses et dissolvantes.
Il y eut un noyau de dirigeants nazis qui étudièrent et pratiquèrent les doctrines traditionnelles surtout extrême-orientales. Le régime nazi considéra l’Islam comme un allié naturel.
La cyclologie nazie inventée par Hörbiger était erronée ; par conséquent, le nazisme, intégré dans une cyclologie traditionnelle, ne pouvait qu’être vaincu, s’il prétendait être une force rectificatrice.
La plus grande partie des membres du NSDAP et même des SS ignorait complètement toute thématique ésotérique, bien que l’éducation nazie insistât sur les valeurs traditionnelles et sur un germanisme nordique essentiellement romantique.
Le bilan politique du régime nazi fut désastreux : la moitié de l’Europe aux mains de l’URSS, l’autre moitié soumise aux USA ; l’Europe dans son ensemble affaiblie et brisée ; on est entré dans une étape universalisée de décadence accélérée.
A la fin de la guerre, les noyaux nazis s’éteignirent ; il n’y eut aucun type de continuité organique. Les groupes néo-nazis se sont révélés incapables de récupérer le moindre enseignement traditionnel.
A l’intérieur du régime agirent deux forces : l’une centrifuge (niveleuse, titanesque, « sociale », démoniaque), et l’autre centripète (traditionnelle et hiérarchisée). Hitler et les dirigeants nazis semblèrent incarner, à des moments divers, l’une ou l’autre force. Aussi trouve-t-on dans le nazisme le meilleur et le pire.
Enfin, le nazisme ne fut pas un phénomène exclusivement politique : ce ne furent pas les causes économiques ou politiques qui suscitèrent l’avènement du nazisme ; elles ne firent qu’aplanir le chemin: il y eut à l’intérieur du nazisme un combat entre forces démoniaques et forces traditionnelles ; celles-ci gardèrent l’espoir d’améliorer le régime et de rectifier certaines de ses positions extrêmes. Les forces traditionalistes se virent dépassées par les événements et entraînées par eux. Tels protagonistes de cette option montèrent au gibet de Nuremberg ; tel autre attend à Spandau l’heure de la dissolution. (*)
(*) Cet essai fut écrit avant la mort de Rudolf Hess. (NDT)
Ce texte est extrait du livre du Prof. Ernesto Milà, « Nazisme et ésotérisme », Pardès 1990 (épuisé).
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