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Stratégie Brzezinski, Axe Paris/Berlin/Moscou et guerres indirectes
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12/04/04 |
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16.21 t.u. |
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Robert Steuckers |
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1ière PARTIE : La stratégie Brzezinski
Théorisée dès le milieu des années 90, la stratégie de Zbigniew Brzezinski s’est réalisée définitivement sur le terrain à partir de 1999, quand les armées américaines prennent réellement pied dans les Balkans européens, et y installent des bases militaires de grandes dimensions, les plus importantes depuis la guerre du Vietnam. La deuxième étape, précédée d’une installation américaine en Ouzbékistan, a été constituée par le bombardement et l’invasion de l’Afghanistan en octobre 2001. Cette deuxième étape conduit au contrôle des "Balkans eurasiens", selon la terminologie de Brzezinski. La troisième étape, non explicitement préconisée par Brzezinski, vise le contrôle de la Mésopotamie (de l’Irak). Elle constitue une volonté de mettre un terme à la fameuse "Question d’Orient", qui agite l’échiquier international depuis la dernière décennie du 19ième siècle. Les Etats-Unis reprennent ici à leur compte les projets stratégiques de l’Empire britannique défunt, c’est-à-dire a) empêcher toute puissance européenne (Russie comprise) de se donner une fenêtre sur l’Océan Indien et surtout sur le Golfe Persique; b) empêcher l’organisation économique et infrastructurelle de la région par une puissance européenne ou par une alliance de plusieurs puissances européennes (Russie comprise). Pour les observateurs de l’échiquier international entre 1890 et 1914, comme pour les stratèges américains d’aujourd’hui, la "Question d’Orient" concerne tout autant les Balkans européens que le Proche-Orient et la Mésopotamie.
La France évincée de Mossoul
Immédiatement avant 1914, l’objectif premier était d’empêcher toute organisation et toute modernisation du territoire arabe sous domination ottomane par le tandem germano-turc, dont le principal axe de communication moderne aurait été le chemin de fer "Berlin/Bagdad". Est-ce faire du "germanisme naïf" de rappeler aujourd’hui cette aventure du chemin de fer Berlin/Bagdad, comme nous le reprochent parfois certains "souverainistes" français? Non. Car, à l’époque, les autorités allemandes avaient fait appel à d’autres puissances européennes, pour exploiter de concert les atouts de cette région du monde, y compris la France. Dans le cadre de l’exploitation planifiée de la Mésopotamie, l’Allemagne de Guillaume II, malgré ses lacunes et ses insuffisances, a eu une politique positive de la main tendue. On ne peut le nier. L’obsession de la "revanche" avait empêché Paris de se joindre à cette dynamique potentielle. Ce refus a contribué à faire éclater les carnages de 1914. Mais dès la fin des hostilités en 1918, les Britanniques, qui avaient découvert des gisements pétroliers dans la région de Mossoul, proposent une modification du tracé prévu pour les zones de protectorat, en s’attribuant bien entendu cette région pétrolifère, auparavant attribuée à la France. Les Britanniques font ainsi coup double : ils arrachent à la Turquie toute possibilité d’indépendance énergétique et soustraient aux Français des gisements qui leur auraient permis de consolider leur présence au Proche-Orient. Après les saignées de 1914-18, il restait à la France deux protectorats proche-orientaux, le Liban et la Syrie, peu viables économiquement et, qui plus est, coûtaient cher à la métropole.
En 1922, le Traité de Washington, imposé par les puissances maritimes anglo-saxonnes, oblige la France, théoriquement victorieuse mais en réalité totalement vaincue, vidée de son sang, privée de ses réserves démographiques rurales, à réduire, de manière drastique, le tonnage de sa flotte de guerre; l’objectif poursuivi par Londres et Washington, c’est que la France ne puisse plus vraiment tenir les deux bassins de la Méditerranée ni s’aventurer dans l’Atlantique. Les "alliés" britanniques et américains coupent les "nageoires" de la puissance qui, par étourderie et par dogmatisme figé, a sacrifié ses enfants par centaines de milliers, en combattant l’ennemi principal de Londres, qui s’approchait trop du Golfe Persique. En passant devant chacun de ces émouvants monuments aux morts de France, il faut penser au sang versé par ces braves paysans pour que se consolide l’emprise britannique sur la région du Golfe, un sang qui n’a même pas été payé avec le pétrole de Mossoul... Le patriotisme tapageur d’après 1918 a servi de dérivatif pour masquer, derrière d’irréels flonflons, la double défaite réelle de la France : au Proche-Orient et sur les mers. La clique des bellicistes laïcards braillait ce patriotisme tapageur, pour ne pas avouer son échec, pour ne pas avouer avoir été roulée dans la farine par les financiers londoniens et new-yorkais. Le peuple de France, s’il n’avait pas été aveuglé, lui aurait, à coup sûr, demandé des comptes...
En 1941, les troupes françaises du Général Dentz, stationnées au Liban et en Syrie, sont délogées par les Britanniques. Depuis, la France garde certes une présence culturelle dans cette région, qui est de plus en plus ténue, mais elle n’a plus aucune présence militaire. Par honte, les médias dominants en France depuis 1918, se gardent bien de rappeler les clauses du Traité de Washington de 1922, la rétrocession de Mossoul et les événements de 1941 en Syrie et au Liban. Le bon peuple pourrait commencer à se poser certaines questions...
Balkaniser le Proche-Orient, couper les côtes méditerranéennes de leur hinterland
Aujourd’hui, Israël fait office, dans la région, de pion américain, d’avant-poste dans la stratégie des thalassocraties. Avec la présence britannique à Chypre et l’alliance avec la Turquie, cette situation permet un contrôle facile de la région, focalisant le ressentiment arabe contre le seul Israël, qui, finalement n’est jamais qu’un instrument, que l’on déifie pour flatter un certain orgueil juif et faire passer à l’arrière-plan le statut subalterne de l’Etat hébreu, pur et simple pion. Or, l’histoire passée n’avait pas retenu que cette seule hypothèse : avant 1914, le sionisme de Théodore Herzl passait pour une idée au service de l’Allemagne wilhelminienne, cherchant à s’ancrer dans l’espace est-méditerranéen. La stratégie anglaise et américaine était différente à l’époque : elle pariait sur l’indépendantisme arabe et finançait au Liban et en Syrie l’éclosion d’une "conscience arabe" anti-turque. Le pouvoir ottoman répondit par une répression féroce, envoyant à la potence une vingtaine d’intellectuels arabisants, s’aliénant par ricochet les populations arabes du Proche-Orient. L’objectif était de fragmenter l’espace sous domination ottomane, de balkaniser à terme le Proche-Orient, de couper les côtes méditerranéennes de l’hinterland syrien et irakien, de s’emparer des nappes pétrolifères, de plonger l’aire proche-orientale dans un chaos permanent, de façon à ce qu’elle ne retrouve jamais plus de cohérence géopolitique. Le résultat pratique des missions "culturelles" arabes, financées par des organisations missionnaires américaines, a débouché, plus tard, sur la révolte des tribus nomades et cavalières, téléguidée par Lawrence pendant la première guerre mondiale; Lawrence croyait sans doute sincèrement œuvrer à l’indépendance des peuplades bédouines dont il admirait le mode de vie. N’oublions toutefois pas que les sociétés archéologiques anglaises, actives en Mésopotamie, comptaient parmi leurs membres des prospecteurs et des géologues chargés de découvrir discrètement le pétrole du sous-sol. Lawrence en avait fait partie.
Après avoir manipulé adroitement les Arabes de Syrie et du Liban, puis ceux de la péninsule arabique et du désert jordanien, les Britanniques font toutes les concessions voulues aux sionistes, qui changent de camp, très habilement, dès l’effondrement du front russe et dès l’intervention américaine en 1917. La révolution bolchevique éloignait les masses armées russes des détroits turcs, d’une part, de l’Arménie, du Kurdistan et de la région de Mossoul, d’autre part. En affaiblissant la Russie par l’organisation et le financement d’une révolution délirante, les services britanniques et américains conjurent la menace d’une invasion russe du Proche-Orient, au départ du Caucase, qui pourrait se solder par une occupation des côtes méditerranéennes et menacer l’Egypte (en 1916 les armées russes avaient largement pénétré dans le territoire kurde à l’Est de la Turquie actuelle). Dans ce cas, le sionisme serait peut-être devenu une idée au service des visées russes...
Une Turquie sans aucune indépendance énergétique
En Turquie, l’idéologie de Mustafa Kemal, le futur "Ataturk", sied également aux Britanniques: en développant son "mythe hittite", en voulant "européaniser" la Turquie, elle renonce ipso facto à toute revendication sur des territoires arabes qui recèlent du pétrole. La Turquie kémaliste est une Turquie sans aucune indépendance énergétique, condamnée à n’être plus rien d’autre qu’un jouet aux mains de l’impérialisme anglo-saxon. Une observation attentive des événements de l’époque confirme cette vue : en effet, quand les positions d’Ataturk et d’Inönü n’étaient pas encore clairement définies, les Britanniques se méfient de tout éventuel réveil turc et arment la Grèce qui envahit l’Ionie et pousse ses régiments en direction du centre de l’Anatolie. Dès que les Turcs déclarent qu’ils suivront plutôt la "géopolitique hittite" de Mustafa Kemal, qu’ils renoncent à jamais à toute prétention sur les territoires arabes qu’ils avaient jadis dominés, Londres (et Washington) lâchent la Grèce, car une présence hellénique et orthodoxe à proximité des Détroits et sur les rives de la Mer Noire pourrait, en cas de changement de donne en Russie, créer un espace pan-orthodoxe, englobant la Mer Noire et le bassin oriental de la Méditerranée. Londres, fidèle à sa politique bien établie depuis Pitt, n’en veut à aucun prix. Cette idée pan-orthodoxe demeure sous-jacente, notamment avec le principe nationaliste grec de l’"Enosis" (le rattachement de Chypre à la mère patrie grecque), avec les investissements discrets de firmes privées russes à Chypre (notamment dans l’immobilier), avec la fourniture de missiles russes aux forces grecques de l’île, avec l’esquisse d’une solidarité greco-serbe, greco-arménienne, greco-syrienne, greco-iranienne, etc., lors de l’attaque de l’OTAN contre la Serbie, si bien que l’on a évoqué aux Etats-Unis, avec une certaine inquiétude, la possible émergence d’un "axe" Athènes/Erivan/Téhéran. Si l’on se rémémore tous ces faits, on peut en conclure que la nouvelle Turquie kémaliste a pour fonction, depuis les années 20 du 20ième siècle, de verrouiller les Détroits, de tenir la Russie éloignée du bassin oriental de la Méditerranée, de tenir les Grecs en respect, de ruiner l’idée d’Enosis à Chypre (avec la complicité évidente des Anglais), d’abandonner toute idée de solidarité entre Turcs et Arabes, de façon à ce qu’aucun espace stratégique ne puisse se reconstituer entre les Détroits et le Golfe Persique.
L’idée du "Grand Moyen-Orient"
Quand à l’idée pantouranienne, qui se développe pendant l’entre-deux-guerres dans bon nombre de cénacles nationalistes turcs, elle est tenue en réserve afin d’être instrumentalisée contre la Russie, si besoin s’en faut. Lors de l’effondrement de l’Union Soviétique, cette idéologie a servi à créer des chaînes de télévision en une langue turque unifiée pour les besoins de la cause, qui véhiculait la vision américaine, forgée dans les officines de Brzezinski, d’un "grand Moyen-Orient", englobant toutes les républiques musulmanes et turcophones de l’ancienne URSS. Autre aspect concret et pratique de l’idéologie pantouranienne : tout ressortissant turcophone de l’ancienne URSS et du Sinkiang chinois reçoit automatiquement la nationalité turque. Si la Turquie devient membre de l’Union Européenne, ce ne sont pas seulement les 70 millions de citoyens turcs de la République de Turquie qui recevront un libre accès au territoire de nos pays, mais aussi les quelque cent millions de turcophones d’Asie centrale. Le pantouranisme vise à noyer l’Europe sous les flots démographiques de la Grande Turcophonie, et de venger ainsi les défaites d’Attila aux Champs Catalauniques, des Avars au 7ième siècle, des Hongrois à Lechfeld en 955, des Ottomans devant Vienne en 1529 et en 1683. La mémoire pantouranienne est une longue mémoire, pour laquelle les événements vieux de plusieurs siècles gardent leur pleine signification, sont toujours actuels. Face à des idéologies post-chrétiennes de la table rase, de l’amnésie revendiquée comme élection, qui handicapent l’Europe, c’est une force et un atout considérables. Par l’artifice d’un octroi de la nationalité turque aux Turcophones d’Asie, Ankara entend bien établir des colonies turques jusqu’en Bretagne et en Irlande, bien au-delà des plaines de Champagne, où Attila s’est heurté aux légions romaines et aux armées germaniques, pour refluer, battu, vers la Hongrie. Il faut y réfléchir, car la notion du temps, chez les Orientaux, n’est pas celle d’un temps segmenté, où chaque segment passé est considéré comme définitivement mort, mais un temps éternel, où chaque événement du passé est toujours considéré comme vivant, comme appelant une réponse adéquate, adaptée à la nouvelle donne. Cette vision vivante du temps écoulé, en Orient, nous montre bien dans quelle faiblesse structurelle permanente l’idéologie des Lumières, idéologie de l’amnésie volontaire et revendiquée, a plongé l’Europe.
Récapitulons maintenant les événements de ces cinq dernières années, en tenant compte des leçons de l’histoire, que nous venons d’évoquer :
La conquête des Balkans européens :
La Bosnie, vous vous en souvenez tous, a été objet de beaucoup de sollicitude de la part des intellectuels branchés du Tout Paris, qui ne sont jamais que de vils propagandistes à la solde de Washington et qui prennent leurs ordres chez Brzezinski. Pourquoi avons-nous eu droit à ce délire permanent en faveur d’une Bosnie musulmane, reliquat de la présence ottomane dans les Balkans? Un simple coup d’oeil sur une carte physique de la région nous le fera comprendre. La Bosnie fait partie des Alpes dinariques. Elle est une région surélevée, facile à tenir dès qu’on s’y est ancré, et permet de menacer la côte adriatique et les vallées de la Save, dont de nombreux affluents descendent des hauteurs dinariques de la Bosnie, comme le Vrbas, la Bosna (qui a donné son nom à la région), la Drina et l’Una. Ces données géographiques et hydrographiques permettent de comprendre que la puissance qui tient la Bosnie, tient automatiquement l’ensemble de la péninsule balkanique, du moins sa façade occidentale, en lisière de l’Adriatique. Dès que la Bosnie tombe aux mains des Ottomans au 15ième siècle, ceux-ci s’ancrent solidement dans la région. Il faudra quatre cents ans pour les en déloger! Dès que les Ottomans abandonnent la Bosnie à l’Autriche-Hongrie en 1878 puis, plus formellement, en 1908, nous assistons à un véritable jeu de dominos, les pièces restantes de l’Empire ottoman dans les Balkans, tombent les unes après les autres, si bien qu’à la vieille de la première guerre mondiale, les Turcs ne sont plus présents qu’en Thrace, à quelques dizaines de kilomètres d’Istanbul, sous la menace des Bulgares.
Quand les intellos parisiens travaillent à l’émergence d’une "dorsale islamique"
Nos intellectuels médiatisés (et vaguement télégéniques) vont instrumentaliser un mixte 1) de philo-islamisme, délires multiculturels obligent, 2) d’idéologie des droits de l’homme (on est sous le règne de Clinton, démocrate, alors on utilise cette idéologie-là plutôt qu’une autre; avec Bush junior, on justifie les conquêtes et les expéditions punitives par un discours impérial, non enjolivé d’eudémonisme, comme on l’aperçoit chez des auteurs comme Kagan et Kaplan), 3) de néo-ottomanisme, afin de justifier anticipativement l’installation de formidables bases américaines dans la région, en plein centre de cette Bosnie, dont l’importance stratégique reste primordiale. Voilà bien à quoi ont servi les discours tout à la fois larmoyants et vindicatifs de la clique parisienne des Glucksmann, Lévy et autres Finkelkraut : à installer sur les hautes collines dinariques de la Bosnie, puis du Kossovo, des fantassins, des chars, des bombardiers et des missiles américains, pointés sur l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne, la Hongrie, la Méditerranée orientale, etc. Pour les géopolitologues serbes, il s’agit de consolider une "dorsale islamique" alliée des Etats-Unis et territorialement proche de la Turquie, laquelle est également totalement inféodée à Washington et privée, depuis Ataturk, de toute indépendance énergétique. Le nationalisme et le militarisme kémalistes, tapageurs et à connotations machistes, ne sert qu’à camoufler un état d’impolitisme et d’impuissance navrant, pareil à celui d’une femme entretenue...
Dans le contexte de la maîtrise par les Américains de la péninsule que forment les Balkans européens, la Bosnie et le Kossovo constituent un territoire stratégique central, situé sur les points les plus élevés des Alpes dinariques, tandis que la Serbie constitue un point stratégique capital sur le Danube, principale artère fluviale en Europe, comme j’ai déjà eu maintes fois l’occasion de l’expliquer. La Serbie médiévale s’étiole après la mort du grand roi Douchan en 1355 et après la défaite de ses successeurs à Andrinople (Edirne) sur la rivière Maritza en Thrace en 1371, parce qu’elle a perdu ses territoires méridionaux de plus haute altitude. Mais Belgrade, dans la plaine du Danube, ne tombe qu’en 1439, donnant aux Ottomans une place forte importante sur le Danube. Deux ans plus tard, en 1441, ils peuvent vassaliser la Valachie et contrôler ainsi tout le Sud-Est européen au Sud du Danube. L’assaut contre Contantinople ne se fera qu’après toutes ces opérations. Nous y reviendrons. Il faudra attendre 1718, pour que des soldats de nos régions, des Hutois, reprennent Belgrade pour le compte du Saint-Empire et sous les ordres du Prince Eugène. La prise de Belgrade, après 277 ans d’occupation ottomane, marque le début de la fin pour la Sublime Porte en Europe du Sud-Est : plus jamais les Ottomans n’ont constitué une menace sérieuse pour l’Europe, même avec l’alliance française ou anglaise. Pour la petite histoire, la généralisation de la culture de la pomme de terre en Europe du Nord permet de lever des armées permanentes, sans avoir la nécessité de constituer des réserves de blé, ce que la France et l’Empire ottoman possédaient à satiété. Cette "puissance céréalière" a constitué l’assise de leur puissance militaire. Avec la généralisation de la culture de la pomme de terre, la Prusse, l’Autriche, la Pologne-Lithuanie et la Russie peuvent aligner dorénavant des troupes numériquement plus importantes que l’Empire ottoman et son hinterland islamique.
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