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:::::::: evola et spiritualité européenne ::
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Troie
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17/06/04 |
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2.49 t.u. |
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Justin Guerrier |
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Voici encore un film de plus en provenance d'Hollywood. Cependant celui-ci mérite notre attention de par son sujet, la guerre de Troie. Le fameux récit d'Homère (l'Iliade) n'exacerbe-t'il pas les valeurs indo-européennes et n'est-il pas un des textes les plus importants de la culture européenne?
Certes ce film est selon certains aspects typiquement américain : un budget démesuré et une histoire un peu déformée, probablement en raison des objectifs commerciaux. Ainsi les dieux du paganisme grec, qui jouent un rôle fondamental dans l'histoire, sont absents du film. La religion païenne y est cependant bien présente, mais alors seulement pour être systématiquement tournée en ridicule...
Néanmoins de nombreux autres aspects du film peuvent être perçus positivement. Le réalisateur a résisté aux impératifs politiquement corrects qui interdisent de ne montrer que des acteurs européens (qu'on pense à des films incluant des acteurs de race africaine dans un contexte où cela n'a aucun sens, tels Les Vikings de Kirk Douglas, L'Odyssée de Konchalovsky, Robin des Bois, prince des voleurs de Kevin Reynolds, etc.). Ici tous acteurs sont de race européenne, et en particulier souvent de race nordique, ce qui correspond bien aux textes classiques grecs (dont les personnages ont des cheveux blonds ou roux et des yeux bleus, montrant l'origine nordique de la caste fondatrice et dominante de la civilisation grecque.)
La culture grecque dépeinte dans le film ressemble étrangement aux descriptions qu'on trouve dans les romans suivants de Britta Verhagen : Ein König in Atlantis (Grabert, 1980) et Rückkehr nach Atlantis (Grabert, 1982). Dans ces romans, on assiste à la naissance de la civilisation grecque à partir d'envahisseurs d'origine nordique et issus en filiation directe de la civilisation des mégalithes. Il n'est pas impossible que le réalisateur, l'allemand Wolfgang Petersen (émigré aux USA), ait eu connaissance de ces ouvrages ou d'idées similaires.
Mais surtout, ce qui frappe le plus dans ce film, et c'est là sans doute qu'il est le moins conformiste, c'est le culte de la guerre, non seulement tel qu'on le trouve dans la tradition indo-européenne, mais encore plus explicitement récemment dans son incarnation parmi les Waffen-SS, les valeureux "SS de combat". Quand on a lu un livre tel que La Waffen SS (Balland, 1972) de Jean Mabire (sous le pseudonyme Henri Landemer), et qu'on assiste lors du débarquement près de Troie au comportement intrépide mais discipliné des mymidons, les guerriers d'élite vêtus de noir et commandés par Achille, on croirait voir un bataillon de Waffen-SS en action, seulement déplacé de plusieurs milliers d'années dans le passé..., et dont les guerriers, prêts à sacrifier leur vie, cherchent tous à se surpasser et à tailler une part d'honneur et gloire pour leur bataillon devant toutes les autres unités de combattants. J'ai été vraiment surpris par le culte du héros (Achille) et du combat comme valeurs intrinsèques, quelque chose d'inhabituel à Hollywood. Normalement, les nombreux films militaires ou d'action américains cherchent à manipuler le peuple en leur faisant croire que les USA ou les "bons" font des croisades sur la planète au nom du bien. Même dans Conan le Barbare, les actes du héros sont justifiés par la volonté de survivre et le droit à la vengeance. Ici rien de tel, mais plutôt un esprit qui me rappelle certaines oeuvres associées au Troisième Reich. Je ne pense pas que l'Amérique ait fait un tel virage idéologique, je suppose que cet esprit provient du réalisateur, qui ayant acquis une certaine notoriété, peut se permettre plus de libertés. Et que la censure des grandes compagnies cinématographiques, vu que l'Amérique est à court de mensonges pour sa dernière "croisade", a laissé passer vu les circonstances géopolitiques...
En ce qui concerne le scénario on pourrait reprocher au film de passer très vite sur le célèbre cheval de Troie. Mais finalement Homère n'en dit pas un mot puisque son histoire s'arrête avant d'aller jusque là. De même on pourrait accuser le film de trop adoucir l'histoire avec une fin qui permet à Hélène de s'échapper ; en fait les différentes versions que nous avons héritées des grecs nous mentionnent qu'Hélène put échapper à la destruction de la cité. Au sujet des motivations réelles des politiciens, Petersen présentent cyniquement celles-ci, ne laissant aucune illusion sur leurs réelles intentions et la manière dont ils maîtrisent l'art de la manipulation (encore un élément politiquement incorrect).
Sur le plan artistique, j'ai savouré les magnifiques et nombreuses scènes de bataille, et en particulier les passages à l'échelle "grandiose" grâce à la parfaite fusion avec les images de synthèse. J'ai de même admiré les équipements militaires, faits avec grand soin. Les décors ne sont pas aussi beaux que ceux du Seigneur des Anneaux, mais tout de même de bonne qualité.
Les performances des acteurs ont été critiquées négativement. Personnellement, j'ai été au contraire très satisfait. Je trouve que Brad Pitt (à propos duquel je recommende fortement de voir le film Fight Club, qui est très anti-système), dans le rôle d'Achille, incarne de manière exemplaire l'image du héros, alors que Orlando Bloom, dans le rôle de Paris, incarne "très bien" la bassesse, faiblesse et lâcheté de l'anti-héros, l'antipode des valeurs indo-européennes. Il est étonnant que le destin ait voulu que ce soit un acteur avec un tel nom de famille (Bloom, une transcription de l'allemand Blum) qui joue ce rôle; serait-ce même un choix intentionnel de la part du réalisateur, qui serait alors très politiquement incorrect et bien habile?
En tout cas, je ne me suis ennuyé à aucun moment avec ce film, qui, comme Gladiator de Ridley Scott, reprend le genre des grands films épiques des années 60, mais, à mon avis, les surpasse tous, et de surcroît s'en détache idéologiquement. En bref : allez-voir ce film!
Justin Guerrier
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