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:::::::: evola et spiritualité européenne ::
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Un nouvel ordre du soleil
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18/05/04 |
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3.06 t.u. |
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Karl N. Eng |
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« Tu aimeras Dieu dans toutes les choses vivantes, animaux et plantes ». Ces paroles furent prononcées par Alfred Rosenberg, avant d’être exécuté à Nuremberg en 1946. Elles deviennent évidentes si nous les appliquons à l’homme qui défia sa propre société, il y a plus de trois mille ans. Akhenaton était un hérétique dans son pays, comme nous pouvons en connaître à notre époque. Cet extrait d’une étude sur lui et sur Savitri Devi n’est qu’une petite partie d’un ouvrage sur la religion et la philosophie cosmique. L’ouvrage complet inclut : Un Nouvel Ordre du Soleil, Culte du Soleil dans la Cité d’Or, L’Homme contre le Temps, et aussi les Hymnes au Disque, le Grand Hymne à Aton, et le Chant d’Imhotep. L’ouvrage inclut plusieurs illustrations et photos et fait 32 pages.
Le pharaon égyptien Akhenaton demeure un révolutionnaire par ses réformes religieuses radicales. Il fonda une nouvelle capitale appelée Akhet Aton dans le désert égyptien hostile. La haine de ses ennemis se tourna contre ses réformes et transforma en ruines sa cité d’or.
Akhenaton était né à Thèbes, comme fils d’Aménophis III et de la reine Tiyi. Il succéda à son père en 1352 av. JC et prit le nom d’Aménophis IV et monta sur le trône d’Horus. La cité d’Akhet Aton (« cité de l’horizon du Disque ») fut fondée peu après qu’Aménophis ait prit le nom d’Akhenaton, signifiant « Joie du Soleil ». Cette nouvelle cité devait être le centre de son nouveau culte solaire. Dans sa vie il s’intéressait plus à la religion qu’aux conquêtes. Son épouse Néfertiti encouragea son penchant pour la religion. Le pharaon Akhenaton était considéré comme le fils du Soleil, et donc spirituellement en accord avec le Disque, Aton. Akhenaton soulignait la divinité absolue de sa propre personne par l’identification avec l’énergie solaire du Disque. Son nouvel ordre mondial du Soleil était une théocratie où le roi était identifié à un seul Dieu – Aton. Akhenaton devenait donc le seul représentant divin de Dieu sur terre.
Savitri Devi (1905-1982) était et demeure une dissidente spirituelle contre le monde moderne. Elle avait rejeté la centralité et le matérialisme de l’homme, s’opposant ainsi à la vision du monde judéo-chrétienne dominante. Savitri Devi était née Maximiani Portas à Lyon, France, en 1905, et était d’ascendance anglo-grecque, elle avait donc un véritable héritage européen venant à la fois de la région nordique et de la région méditerranéenne. Maximiani avait étudié à l’Université de Lyon et à la Sorbonne. Après la Première Guerre mondiale, elle allait commencer un long voyage de toute une vie qui la mènerait à travers le monde, et pendant de longues années elle allait vivre en Inde à la recherche de la sagesse perdue de la race aryenne, et là elle prit le nom de Savitri Devi pour rendre hommage à la déesse du soleil. Dès ses premières années elle avait adhéré au nationalisme hellénique et bientôt elle commença à s’indigner de l’influence juive sur la pensée européenne. Dans la campagne d’Adolf Hitler contre l’influence juive, au moyen des lois raciales de Nuremberg, elle vit une question d’importance mondiale. Par ces lois, Hitler devait faire revivre le système aryen des castes à une échelle mondiale. Son livre sur Akhenaton, A Son of God. The Life and Philosophy of Akhnaton, King of Egypt (1946), fut écrit en Inde pendant la guerre, entre mai 1942 et janvier 1945. Et il fut aussi le produit d’autres travaux antérieurs : A Perfect Man : Akhnaton, King of Egypt (1939), Akhnaton’s Eternal Message. A Scientific Religion 3.300 Years Old (1940) et Joy of the Sun. The Beautiful Life of Akhnaton, King of Egypt, told to Young People (1942). En 1942 elle avait confiance en une victoire de l’Axe, et son livre était une orientation vers la nouvelle religion de l’Ordre Nouveau qui devait s’établir en Eurasie. Cette religion tirait sa force de la nature et s’opposait forcément à la religion judéo-chrétienne de la domination de l’homme sur la nature. Savitri Devi fut largement influencée par Arthur Weigall (1880-1934). Son message sur Akhenaton est toutefois unique, car elle associa plus que quiconque la religion du Disque avec le national-socialisme et Akhenaton avec Adolf Hitler. Savitri Devi était en quête d’une religion universelle qui pourrait relier l’Orient à l’Occident dans la célébration de ce monde et de la Nature, plutôt que d’une déité transcendante ; et d’une religion qui pourrait être adaptée à l’Ordre Nouveau du national-socialisme. Cette recherche pourrait être résumée par ses paroles dans A Son of God :
« Dans le monde antique, tant qu’une religion était une affaire nationale, et associée à des pratiques plutôt qu’à des croyances, sa séparation réelle d’avec la vie était impossible. D’une certaine manière, cela peut sembler meilleur que ce que nous voyons aujourd’hui. Et les idéologues audacieux qui, dans les années récentes, en Europe, se sont efforcés d’effacer complètement l’esprit sinon le nom du christianisme et d’élever la Nation – fondée sur l’idée physiologique précise de la race – au rang d’objet de la dévotion ultime de l’homme, ces idéologues, disons-nous, peuvent sembler plus sages et plus honnêtes que leurs adversaires humanistes. De fait, si la religion, telle qu’elle est, ne répond plus aux besoins de la vie, il vaut mieux la changer. Il vaut bien mieux écarter franchement deux mille ans d’erreurs (si ce sont des erreurs) et revenir aux anciens dieux nationaux, et leur rester fidèle jusqu’à la fin, plutôt que de continuer à rendre les honneurs divins à l’Homme qui a dit : ‘Aime ton prochain’, et mener une guerre d’extermination contre les hommes de nations rivales qu’on a même pas l’excuse de considérer comme des ‘infidèles’ ou des ‘hérétiques’. Il n’y a pas d’hypocrisie chez les adeptes de la religion de la Race, au contraire de ceux de la religion de l’homme. La seule faiblesse qu’on pourrait trouver dans leur croyance – si celle-ci devait être artificiellement séparée de la Religion de la Vie, dont elle est et reste fondamentalement, dans les esprits de ses meilleurs interprètes, la véritable expression – est qu’elle a été dépassée, et qu’il est donc difficile de revenir à elle, même si on le souhaite. La religion de l’homme aussi a été dépassée longtemps avant sa naissance. La vérité est que toutes deux sont trop étroites, trop passionnément partiales, trop ignorantes des grandes réalités qui surpassent leur portée, pour continuer à satisfaire les hommes qui pensent rationnellement et qui sentent la beauté et le sérieux de la vie, à moins d’être intégrés dans la Religion de la Vie. »
Savitri Devi voyait un gouffre dans la pensée occidentale, entre la religion et la science. Ce gouffre se trouvait aussi entre l’Eglise et la société séculière, et était la cause du conflit intellectuel et du trouble moral à travers toute la culture et l’histoire occidentale. Cependant, le monde antique continuait à vivre en Europe, et la Renaissance en fut le plus grand exemple. Même si elle se réjouissait du déclin du christianisme, elle voyait aussi à quel point les idéaux chrétiens restaient présents dans le monde séculier, mais à présent simplement exprimés en tant que conception du monde anthropocentrée et en tant que morale. L’homme n’avait plus d’âme immortelle, mais parlait du caractère sacré de la vie humaine, qui est aujourd’hui l’un des mythes les plus étranges de l’Occident séculier. Si le christianisme et l’humanisme séculier ne servaient pas les intérêts de la vie, Savitri Devi déclarait qu’il valait mieux effacer deux mille ans d’erreurs et revenir au paganisme. L’Occident avait besoin d’une religion basée sur la rationalité, d’un sens élargi de l’amour et d’une conception des relations internationales qui renoncerait à la guerre et à l’agression. Il y a une contradiction entre la philosophie de « toute la vie » et le principe séculier de la race et de la nation, pourtant cela n’est pas vu comme un problème puisque la religion de la race serait la véritable expression de la religion de la vie dans les esprits de ses meilleurs interprètes.
« De plus, la mystique de la race (ou de la nation, ou de toute entité ayant une définition plus étroite que celle de ‘l’homme’) est, dans son aspect le plus étroit et le moins éclairé, inattaquable, tant que l’idéologie de l’homme, héritée du christianisme par la Libre Pensée, ne sera pas poussée une fois pour toute à l’arrière-plan en faveur d’une idéologie de la vie. Car si, en effet, on doit croire que la Nature vivante, avec toute sa beauté, est faite pour que l’homme l’exploite à son profit, alors pourquoi n’admettrait-on pas, avec une cohérence égale, que la masse de l’humanité est faite pour que les quelques races, classes ou même individus supérieurs l’exploitent à leur volonté ? Finalement, il faut aller jusqu’au bout, et reconnaître les valeurs cosmiques comme l’essence de la religion, si la religion doit avoir un sens universel. Et si elle doit être quelque chose de plus qu’un idéal individuel ; si elle ne doit plus rester séparée de la vie des Etats ; si la vérité, en un mot, doit à jamais gouverner les relations internationales ainsi que les affaires personnelles, alors il faut s’efforcer de placer le pouvoir entre les mains d’une élite intellectuelle et morale – de revenir à l’idée de Platon des philosophes dirigeant les affaires publiques, législateurs et dirigeants des hommes, guides incontestés de nations respectueusement obéissantes. »
Savitri Devi reconstruisit la naissance et l’éducation du prince, et elle pensait que la reine Tiyi avait eu une grande influence sur lui. C’est aussi de Tiyi que le jeune Akhenaton aurait reçu son culte d’Aton. Dans A Son of God, Savitri Devi discuta aussi de l’influence des idées aryennes sur l’évolution religieuse d’Akhenaton. Ces idées venaient des Mittaniens, un peuple hourrite qui était dirigé par une aristocratie aryenne qui vénérait les dieux Mithra, Indra et Varuna, ainsi que d’autres dieux védiques. D’après ce que nous savons des Mittaniens, ils habitaient le pays de Nahrina sur l’Euphrate. Le grand-père d’Akhenaton Thoutmosis IV avait pris Mutemuya, fille d’Artama, roi de Mitanni, comme épouse principale. En plus de Tiyi, le père d’Akhenaton avait aussi épousé deux princesses mitaniennes. Il est possible que cet environnement ait influencé le jeune Akhenaton avec la religion du dieu aryen du soleil, Surya, qui anticipait son culte d’Aton. Par cette ascendance, Akhenaton était partiellement aryen, étant le petit-fils de Mutemuya. La possible origine aryenne de Tiyi a aussi été discutée par A.E.P. Weigall, ce qui voudrait dire que Tiyi était une étrangère originaire de Nahrina.
Extrait de la brochure : « Roi hérétique et prêtresse du Soleil : Akhenaton et Savitri Devi ».
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