Al-Quaïda passé au crible
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18/03/04 |
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10.45 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Dans l’histoire du terrorisme, le 11 mars en Espagne vient de prendre le relai du 11 septembre aux Etats-Unis. Et, à la date où j’écris cet article (14 mars), il semble bien que l’attentat, primitivement attribué à l’ETA, relève de al-Quaïda, l’organisation terroriste de Ben Laden.
Ici, il convient de se reporter à un ouvrage achevé d’imprimer , dans sa version française, en aoùt 2002 : Al-Quaïda, au cœur du premier réseau terroriste mondial (Editions Autrement).
Il a pour auteur un Sri Lankais, Rohan Gunaratna, universitaire et spécialiste du terrorisme international, chercheur au Centre d’études sur le terrorisme et la violence politique à l’Université St Andrews, en Ecosse. Dans la présentation de cet ouvrage, il est indiqué que l’auteur a parcouru la planète depuis plus de huit ans pour s’entretenir avec plus de deux cents terroristes, et qu’il a analysé quantité de documents internes et d’enregistrements de conversations téléphoniques.
De fait, ce livre regorge d’une foule impressionnante de détails précis sur cette organisation, sur son histoire, et sur ses structures multiples et extrêmement complexes. Ce n’est pas une lecture toujours facile, mais c’est un document indispensable pour comprendre le fonctionnement d’al-Quaïda, formidable machine de guerre islamique, de dimension internationale, à l’heure du mondialisme.
On le sait, le maître de ce réseau est Ben Laden, fils d’une fratrie de cinquante-deux enfants (son père a eu quatre épouses et de nombreuses concubines). Il s’est forgé en Afghanistan, dans une lutte victorieuse contre les soviétiques, démontrant qu’une armée extrêmement puissante pouvait être mise en échec par des moyens non conventionnels.
Dans cette période, il a été formé par un homme, le docteur Abdullah Azzam, un des piliers des Frères musulmans, né dans le Nord de la Palestine. Avec Ben Laden, il créa, en 1984, le Mak, qui devait jouer un rôle essentiel dans la lutte contre les soviétiques.
Avec minutie, Rohan Gunaratna décrit l’organisation d’al-Quaïda. Tout un chapitre est consacré à son idéologie, un autre à sa stratégie. Nous pénétrons dans un univers complexe constitué, à l’échelle planétaire, de cellules très diversifiées, soutenues par des modes de financements différents qui engloblent aussi bien des réseaux bancaires parfaitement honorables (en apparence du moins) que des excrocs et des trunads. Et comme le souligne l’auteur de ce livre dans son introduction : «al-Quaïda est un mouvement mondial, capable d’engendrer un conflit planétaire sans précédent. »
Roland Gaucher
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