Avec le Likoud “nouveau”, la paix plus impossible que jamais
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05/02/03 |
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13.19 t.u. |
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Yag Bazhdid |
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Quelle pourra être la marge de manœuvre de patron de l’Entité sionistes, Sharon, suite aux dernières législatives ? Beaucoup d’analyses ont tourné autour du poids des religieux sur la vie politique sioniste. Cela est vrai, mais incomplet.
En fait, une partie des problèmes de Sharon pourraient lui venir de l’intérieur de son propre partie, où de fait, le Premier ministre sioniste ne contrôle pas grand-chose.
Une analyse de Yag Bazhdid, tirée du site http://www.geostrategie.com.
Sharon, isolé au sein son propre parti et marqué aux chausses par Netanyahu…
Ceux qui avaient enterré un peu trop vite Binyamin Netanyahu et vu dans le Premier ministre israélien sortant, le général (CR) Ariel “Arik” Sharon, une sorte de “génie des Carpathes” de la vie politique israélienne, ont sans doute mis la charrue loin devant les bœufs.
Car, analyse Dan Margalit, dans son éditorial revenant sur la liste des candidats du Likoud aux prochaines législatives, aucun des dix premiers membres de cette liste n’est attaché à Sharon.
Du coup, celui-ci " sera un Premier ministre bien isolé au sommet de la hiérarchie politique et il devra tenir compte d'un Netanyahu qui est parvenu à classer, dans cette liste, près d'une vingtaine de ses proches. Cela lui rappelle le rapport de forces qui existait entre Rabin et Pérès dans les années 1980-1990 chez les Travaillistes "(1).
Plus nettement, poursuit Margalit, " Sharon dépend désormais en partie de Netanyahu. Et c'est Netanyahu qui s'impose comme le n°2 du Likoud avec l'option de remplacer Sharon le moment venu "(2).
Un état des lieux que confirme, de son côté, As-Safir qui souligne que " le Premier ministre israélien a connu une défaite douloureuse lors des élections internes au Likoud pour le choix de ses candidats aux élections législatives ", ce dans la mesure où " Le camp de Netanyahu a réussi à imposer une large majorité de candidats ultra-extrémistes "(3).
En fait, " ces primaires ont révélé des contradictions fondamentales entre le prochain Premier ministre et sa base législative lors de la prochaine Knesset d'un côté, et entre le discours électoral de Sharon qui tente d'apparaître comme un modéré et son futur groupe parlementaire qui est des plus extrémistes "(4).
Du coup, souligne notre confrère libanais " Sharon n'a pas pu cacher son amertume et sa déception. Il est conscient que le futur groupe parlementaire du Likoud ne l'aidera pas, ni dans sa tentative de former un gouvernement d'Union nationale, ni au sujet du plan américain de paix "(5).
Pourquoi ? Mais parce que " les proches de Sharon ont été placés au-delà de la 40ème place sur la liste des candidats [tels, le maire de Jérusalem, Ehud Olmert, ou encore Rubin Rivilin]. Aucun candidat de Sharon ne figure parmi les 10 premiers. Shaul Mofaz n'est que 12ème et le propre fils du Premier ministre est 27ème "(6).
Des perspectives politiques qui “plombent” lourdement les chances (déjà réduites une sinistre portion congrue) de paix dans la région. Car, comme le fait tragiquement remarquer Sima Kadmon, à six semaines des élections législatives, " Avec des Danny Naveh, Tzahi Hanegbi et Limor Livnat, il n'est pas question de songer à un État palestinien ou même à l'évacuation d'implantations. Et si l'on rajoute à cette liste Netanyahu, Gidéon, Ezra, Noémie, Blumenthal et Uzi Landau, il est évident que Sharon se retrouve à la tête d'un groupe parlementaire de droite radicale. Car avec le choix qu'a fait le Comité central du Likoud, il est hors de question de faire la paix "(7).
Notes
(1) Ma’ariv (10 déc. 02).
(2) Idem.
(3) As-Safir (10 déc. 02).
(4) Idem.
(5) Idem.
(6) Idem.
(7) Yediot Aharonot (10 déc. 02).
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