Bientôt libre, mais de quoi ?
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09/03/04 |
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9.03 t.u. |
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Aurora Uzas |
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Lorsque la Knesset, Sharon, le Shin-Beth prétendent vouloir régenter la vie de Vanunu, une fois ce dernier “libéré”…
" Aujourd'hui ", écrit Aroutz Sheva (8 mars 04), " la commission des lois de la Knesset doit débattre des conditions de libération de Mordechaï Vanunu, cet ancien ingénieur du centre nucléaire de Dimona qui avait dévoilé dans les années 80 des secrets sur la force de frappe israélienne ".
Et de nous rappeler que Vanunu " …avait été enlevé à Londres par les services secrets israéliens (Mossad) puis déféré devant une cour de justice. Il purge depuis 18 ans une peine de prison et doit bientôt être libéré ".
Ces lignes, pour le moins confuses, appellent quelques commentaires.
Le premier sera lapidaire : le sort de Vanunu n’est en rien du ressort de la Knesset ou de qui que ce soit, en Palestine occupée ou ailleurs. Vanunu a accompli sa peine. Il doit être libéré. Point barre.
Nos estimés confrères d’Aroutz Sheva ont l’amabilité d’évoquer la " force de frappe israélienne ".
Qu’ils soient vivement remerciés de cette précision. En effet, Tel-Aviv nie, officiellement, toute possession d’Armes de destruction massive. Visiblement, cette posture n’amuse plus personne en Israël. Même les plus à droite de nos confrères y renoncent, ce qui prouve que les plus objectifs ne sont pas toujours ceux que l’on croit…
En revanche, zéro pointé, sur ce sujet, à la presse-caniveau parisienne – en l’occurrence l’hebdomadaire de l’islamophobe Imbert, Le Point – qui, se comportant en véritable “Je Suis Partout” du militarisme sioniste, nous ressert ses traditionnels salamalecs israélolâtres. Ceci pour voir dans les immondes mesures de restriction des libertés que le Premier ministre sioniste, Ariel “Arik” Sharon, compte imposer à Vanunu, une forme de " clémence ".
Une explication que ne risquent même pas les plus ultra-sionistes en Palestine occupée. Comme quoi le medium-poubelle franchouillard se veut plus " royaliste que le roi " Arik lui-même…
Car, en matière de " clémence ", Mordechaï Vanunu, aussitôt relâché, sera placé sous haute surveillance…
L’ancien technicien nucléaire israélien " sera placé sous haute surveillance après sa libération pour éviter qu’il ne parle ", a indiqué le Yediot Aharonot que nos pitoyables plumitifs du Point n’ont pas l’air de connaître. Curieux, vu qu’il s’agir du premier support-papier du pays…
Or, le listing des amendements aux libertés auxquels à droit le pacifiste israélien est impressionnant. Le Sherut ha-Bitachon ha-Klali (Shin-Beth, le KGB local) a, en effet, décidé de lui interdire de " donner des interviews à la presse, de se livrer à la rédaction d’un livre, de se rendre à l’étranger, de censurer son courrier tout en lui imposant de se présenter régulièrement à un commissariat de police ", a précisé le journal.
Selon le quotidien, la barbouzerie sioniste estime que cette politique restrictive est " indispensable " dans la mesure où Vanunu a annoncé dans plusieurs lettres son intention de révéler de nouveaux secrets sur le programme nucléaire militaire israélien.
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