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Le Facteur X

18/07/03 8.53 t.u.
Israël Shamir

[Conférence dans le cadre du colloque « Dialogue entre civilisations » à Kiev (Ukraine)]

Je suis très heureux que l'occasion me soit donnée de vous rendre visite
et de vous rencontrer, car nombreux sont les liens qui nous unissent.
Comme vous, je suis originaire de notre pays commun, l'Union soviétique.
Je suis né en Sibérie, où - comme au Canada - beaucoup d'Ukrainiens se
sont installés. Mais mon regretté père était natif de vos contrées,
d'Ukraine occidentale, de Stanislav, devenue aujourd'hui
Ivano-Frankovska. Hier, j'ai visité Ouman, ravissante petite ville, avec
son parc somptueux, qui est un chef-d'ouvre de jardin paysager de classe
mondiale, avec ses jeunes habitants accueillants, ses marronniers
ombreux, sa vieille église, et je suis allé visiter également le
mausolée du rabbin Nahman de Breslau, un saint juif local. Rabbi Nahman
a vécu à l'époque de Napoléon Ier ; il était contemporain du compte
Potocki et de son épouse Sophie, la créatrice du parc Sofievka d'Ouman.
Et, depuis cette époque là, il y a, dans le monde entier, des hassidim,
ces disciples du rabbin Nahman. Tous ne comprennent pas très bien que le
meilleur de la formation spirituelle du rabbi Nahman était redevable à
l'influence de l'orthodoxie et aussi à celle du peuple ukrainien sur
l'âme rebelle des juifs. Le rabbin Nahman médita à la lumière
christique, il défendit l'idée de la proximité avec l'âme du Christ, il
étudia auprès des paysans et des citadins d'Ouman, et c'est ainsi que le
chêne depuis longtemps desséché de l'âme juive s'épanouit à nouveau en
terre ukrainienne.

Mais, personnellement, j'ai grandi en Palestine, et c'est de Palestine
que je suis venu vous voir - c'est donc du pays de l'orthodoxie que je
suis venu en Ukraine, terre orthodoxe. Les habitants de la Terre sainte
ont reçu la foi en Christ directement de notre Seigneur Jésus Christ, et
c'est de Palestine que cette foi s'est répandue dans l'ensemble de
l'Empire byzantin, jusqu'à Constantinople. De là, elle est parvenue à
Kiev, grâce au saint apostolique Oleg et au prince Vladimir. C'est
pourquoi Kiev et Jérusalem sont tout naturellement proches l'une de
l'autre, car l'une et l'autre sont unies par l'orthodoxie, la foi en
Christ, en la Sainte Trinité et en la Mère de Dieu. Il est très
important de bien le comprendre car la foi, c'est aussi une idéologie,
mais très profonde, et étroitement entrelacée avec l'âme du peuple.

L'orthodoxie, l'islam, la catholicité et les juifs authentiquement
croyants vivent très bien ensemble, en Palestine. Ils vivent dans les
mêmes villages, ils prient dans les mêmes temples. Nos musulmans prient
dans la Basilique de la Nativité, à Bethléem, à côté des orthodoxes et
des catholiques. La Palestine est un modèle pour le monde, et notre
monde merveilleux et multicolore ressemble à une mosaïque somptueuse ou
encore à un tapis persan. Ce modèle de globalisation préserve sa
diversité dans l'harmonie de ses composantes et de son tout, la paix de
l'âme et la solidarité entre les hommes, et c'est en cela que réside la
mondialisation des hommes de bonne volonté.

Mais, aujourd'hui, triomphe une autre variante de globalisation. Leur
globalisation, à eux, immerge le tapis persan dans un dissolvant, et il
en ressort d'une seule couleur : celle du fric. Pour ceux qui s'opposent
à une telle globalisation, les châtiments ont été préparés, et pour eux
a été prédestinée la théorie du Conflit éternel entre les civilisations.
Toutefois, les civilisations n'ont aucune raison d'entrer en conflit.
Chaque civilisation a sa niche, son territoire, et on ne voit pas
pourquoi elles se battraient entre elles. Entre elles, certes, se
produisent des frictions périphériques, aux frontières, et l'Ukraine est
l'une de ces zones frontalières mondiales, mais c'est là plutôt présage
d'énergie, de vitalité, pour la civilisation, plutôt que d'agressivité.

Certaines civilisations sont si éloignées de nous, qu'on les croirait
sur une autre planète, mais d'autres sont proches. C'est pourquoi l'on
peut utiliser le mot d'Oïkouméné - pour décrire les groupes de
civilisations proches parentes entre elles. Notre Oikouméné se compose
de trois grandes civilisations - orthodoxe, chrétienne occidentale et
islamique. Imaginons-nous les comme une fleur à trois pétales, au centre
de laquelle se trouverait la figure unificatrice de Jésus Christ.

Chaque civilisation a sa propre vision du monde. Pour les catholiques,
c'est Jésus Homme qui est le plus important, c'est pourquoi, chez eux,
on représente souvent la Crucifixion ; pour les orthodoxes, c'est le
Christ - Dieu qui est le plus important, et c'est pourquoi dans
l'orthodoxie on trouve le plus souvent la représentation du Pantocrator.
Les musulmans, quant à eux, vénèrent l'Esprit Saint. Cela, au total,
forme la Sainte Trinité, autrement dit : la globalisation de l'âme. Nous
faire la guerre entre nous ? Nous n'avons aucun motif à cela, bien
entendu. Même si, jusqu'à une époque pas très éloignée, les idéologies
préféraient expliquer les conflits en termes idéologiques.

Par exemple, le libéralisme contre le totalitarisme, ou, comme l'a dit
un contemporain, ayant à l'esprit la bataille de Stalingrad, c'était les
hégéliens de droite et les hégéliens de gauche qui se faisaient la
guerre. Toutefois, même la chute de l'Union soviétique n'a pas apporté
la paix à l'humanité. Bien au contraire, le président américain nous a
promis une guerre éternelle, dont nous ne verrons pas la fin de notre
vivant. Quant au sort du malheureux Irak, avec ses musées incendiés et
pillés et ses ministères occupés, il nous apprend à prendre les menaces
du président Bush au sérieux.

Les politologues américains ont imposé l'idée du conflit entre
civilisations afin de justifier leur guerre contre le monde musulman.
Mais nous savons bien que les musulmans révèrent, eux aussi, Jésus,
qu'ils le respectent comme le Christ - Sauveur et qu'ils croient que
c'est seulement grâce à sa puissance qu'il sera possible de vaincre
l'Antéchrist. Il nous est bien difficile d'admettre l'existence d'un Axe
du Mal.

Il n'y a pas très longtemps, nous autres, habitants de l'Union
soviétique, étions les citoyens de l'Empire du Mal, aux yeux des
Américains. Aujourd'hui, l'Axe du Mal semble concerner d'autres galaxies
et d'autres planètes, mais nous n'avons certainement pas oublié qu'il
n'y a pas si longtemps, l'axe du mal, c'était nous. C'est la raison pour
laquelle nous devons apprendre avec beaucoup d'attention à nous orienter
dans les constellations. En effet, le communisme lui-même, dans lequel
nous vivions il n'y a encore pas si longtemps, était une forme
particulière d'orthodoxie ; c'était une religion sans dieu, mais qui
soulignait la profondeur des idées chrétiennes d'amour fraternel et de
solidarité.

Quelles sont donc ces forces américaines qui veulent nous entraîner dans
une nouvelle guerre mondiale ? Quelle civilisation proposent-elles dans
le schéma des civilisations ? Il serait difficile de les assimiler à
l'Europe occidentale, dans la mesure où les Européens de l'Ouest
regardent l'Amérique avec horreur et inquiétude. C'est pourquoi, afin de
comprendre et d'expliquer les événements passés, nous introduisons dans
notre schéma des civilisations un facteur complémentaire - le facteur X.
Nous l'appellerons la Quatrième civilisation, facteur invisible, mais
influent.

? Le facteur X est extraterritorial, et en cela, il est susceptible
d'agresser une aire d'influence pratiquement illimitée : son aire
d'expansion est mondiale. En même temps, comme les autres civilisations
satisfaites d'elles-mêmes, le facteur X ne connaît pas la retenue.
? Parmi ses caractéristiques, le caractère vindicatif. En effet, la
guerre contre l'Afghanistan désarmé s'est déroulée sous la devise «
venger le 11 septembre ».
? Il éprouve une véritable haine pour la solidarité humaine, en laquelle
il voit le « totalitarisme ».
? Les narcotiques - l'Afghanistan a été conquis après que les Talibans
eurent détruit les plantations de pavots à opium, et après la conquête
de l'Afghanistan, la production d'opium retrouva des niveaux encore
jamais atteints. Depuis la prise de Bagdad, l'Irak est submergée par les
narcotiques, qui ne pénétraient pas dans ce pays du temps de l'horrible
Saddam Hussein.
? Une terreur paranoïde devant les citoyens, et la volonté de tous les
désarmer. L'Irak en est un exemple.
? L'amour des très riches et la haine et le mépris pour les
travailleurs.
? Les Banques - les usuriers, la création de systèmes de prêts qui
asservissent des pays entiers.

Vous autres, Ukrainiens, vous devez avoir quelque souvenir de cette
description. Oui, il s'agit du tableau grotesque agrandi de votre ancien
voisin, qui fut aussi parfois votre ennemi : le cabaretier - usurier
juif. Certes, aujourd'hui, il fait le trafic de l'héroïne au lieu de la
vodka gorilka, il prête des milliards, et non pas des petites sommes, et
il utilise des armes stratégiques, et non pas des haches, mais son
principe d'action est toujours le même. Le facteur X, c'est la mutation
extrêmement dangereuse et particulièrement agressive de l'âme juive,
acclimatée en terrain anglo-saxon.

Quelle idée étrange et monstrueuse, dites-vous. Mais non, cette idée
vient à l'esprit de beaucoup de gens, juifs et non-juifs. Ainsi, par
exemple, l'un des plus influents idéologues du judaïsme, le rabbin
Shmuel Botejach écrit dans un éditorial programmatique publié le 19 mars
dernier dans le Jerusalem Post : « L'antiaméricanisme, c'est
l'antisémitisme », « L'Amérique, c'est les juifs d'aujourd'hui ». [Vous
vous souvenez sans doute de ce slogan : « Staline, c'est le Lénine
d'aujourd'hui ? »] Il poursuit : « Autrefois, on accusait les juifs de
comploter afin de prendre le contrôle du monde, et maintenant, c'est ce
dont on accuse l'Amérique ! »

Mais le rabbin Botejach reconnaît la véridicité de cette accusation. Il
écrit : « L'Amérique et les juifs sont en train de s'associer afin de
prendre le contrôle du monde. Mais il s'agit d'une conquête plutôt
idéologique que militaire, et vous pouvez être certains que lorsqu'ils
rendront ce monde, il sera en bien meilleur état que lorsqu'ils l'auront
pris. »

Ce sont des idées, mais elle sont assénées au moyen des missiles ailés «
Tomahawk » ! Ils se targuent d'améliorer le monde - mais cette
prétention évoque cette célèbre affiche d'un vieux théâtre juif : « Ce
soir, Shakespeare - traduit et amélioré par Rabinovitch ». Quant à la
coopération entre l'Amérique et les juifs, elle répond au principe « La
voix, c'est la voix de Nakov, quant aux mains, ce sont celles d'Isav »,
c'est-à-dire : les idées sont juives, mais les armes sont américaines.

Ces idées, quelles sont-elles ? Je vous citerai un article récent de
Pfaff dans le New York Times, dans lequel il décrit le groupe des hommes
politiques les plus influents dans l'exécutif américain :
« Parmi eux, on trouve le vice-secrétaire à la Défense Paul Wolfowitz ;
Abram Shulsky du bureau des plans spéciaux au Pentagone ; Richard Perle
du bureau des experts au Pentagone ; Elliott Abrams du Conseil de la
Sécurité Nationale, et les écrivains Robert Kagan et William Kristol. On
pourrait ajouter à ces noms juifs des dizaines d'autres, au Département
d'Etat, dans les Universités, au Congrès, à la Chambre des
Représentants. - et tous ont le même petit défaut : ce sont les
disciples du politologue allemand, juif et nationaliste, Léo Strauss.

Strauss professait une vision du monde antidémocratique et totalitaire,
selon laquelle c'est une élite qui doit détenir le pouvoir - de
préférence, une élite juive. - avec un certain nombre de goyim (pas
trop, tout de même.) pour donner le change. Strauss préconisait de
mentir au pays, tant il méprisait les gens ordinaires. C'est cette idée
juive, qui s'est imposée en Amérique, et qu'aujourd'hui l'élite
américaine s'efforce d'imposer au monde entier. Vous autres, Ukrainiens,
vous connaissez cette idée, et pas seulement par ouï-dire, car vos
ancêtres l'ont combattue jadis, à l'époque de la révolte de Bogdan
Chmielnitski. A ce propos, je dois vous dire que durant des siècles, de
fausses accusations ont été portées contre les Ukrainiens, selon
lesquelles ils auraient massacré les juifs durant les guerres de
Chmielnitski. Aujourd'hui, cette calomnie est levée - un ouvrage de J.
Israël, publié en 1985 à Oxford, « La juiverie européenne à l'âge du
mercantilisme » [European Jewry in the age of Mercantilism], démontre
que les juifs ont souffert, durant cette terrible guerre civile, ni plus
ni moins que les Ukrainiens et les Polonais. Je mentionne ceci, parce
que les Ukrainiens ont pu venir à bout de cette idée agressive, et cent
cinquante ans après ces événements, le talent admirable du rabbin Nahman
s'épanouissait à Ouman. Autrement dit, on le voit, la défaite de cette
idée a été très utile aux juifs eux-mêmes.

Le plein épanouissement de l'idéologie juive s'est produit, à notre
époque, dans l'Etat juif. Nous voyons hélas ce qui se passe là où cette
idéologie s'impose. En Palestine, des centaines d'habitants d'origine se
donnent la mort. Certains d'entre eux se font sauter avec leurs ennemis,
car ils veulent vendre cher leur vie, tandis que d'autres meurent de la
façon suivante : ils sortent à la lisière de leur village, où les
mitrailleuses juives les attendent.

A ce sujet, il ne faut pas faire retomber la faute sur les Russes, les
Américains, les Ukrainiens. Nous avons créé un régime monstrueux, nous
avons transformé la moitié de la population en réfugiés et nous les
avons enfermés dans des camps de concentration, nous avons amené des
Palestiniens heureux de vivre à se suicider en masse. Que n'a-t-on pas
fait à ces hommes, pour qu'ils en viennent à se supprimer par dizaines ?
Et voici qu'aujourd'hui l'idée en question se répand dans le monde
entier.

Malheureusement, aujourd'hui, l'idéologie juive dominante, ce n'est pas
l'enseignement du rabbin Nahman, ce sont les idées de Léo Strauss. A ce
sujet, l'Ukraine a un rôle particulier à jouer - ce pays, qui a réussi
en son temps à se débarrasser de cette idée juive, au cours de
l'Intifada de 1648, et qui a su, par la suite, assimiler de nombreux
juifs. Beaucoup d'Ukrainiens ont émigré vers Israël, et beaucoup d'entre
eux se considéraient juifs. Mais ils sont venus, ils ont vu et ils ont
compris qu'ils s'étaient trompés, et que leur vrai pays, c'est
l'Ukraine. Je pense que c'est très bien comme cela. Que ceux qui le
désirent retournent vivre en Ukraine et qu'ils y fassent connaître
l'amère vérité sur la véritable nature de l'Etat juif.

Mais ce sont aussi des immigrants ukrainiens qui ont fondé, en Israël,
l'Union Orthodoxe et l'Union Chrétienne-Démocrate. Ces deux mouvements
se battent pour l'égalité et la démocratie - non seulement pour les
juifs, mais aussi pour les Palestiniens et pour les ouvriers immigrés.
Ils mènent la lutte contre l'idéologie juive dans la tête de l'ennemi,
ils aspirent à ce jour de joie, où dans toute la Palestine - de la Mer
au Jourdain - sera instauré, en lieu et place de l'Etat raciste, un Etat
démocratique pour tous ses citoyens. L'Ukraine doit soutenir ces forces.
Si les juifs peuvent exercer leur ascendant sur les Ukrainiens, en
Ukraine, alors, nul doute, les Ukrainiens ont le droit d'exercer une
influence sur les juifs dans l'Etat juif. Et cela sera un pas vers la
victoire de la mondialisation des hommes de bonne volonté.

[Traduit du russe par Marcel Charbonnier]

 
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