02/06/02 4.50 t.u. Yag Bazhdid

Un article ; édifiant, sur l’appareil poliovo-militaire au pouvoir à Tel-Aviv, tiré du site Géostrategie.com.

Apparemment seulement liés par leur haine tenace (mais commune) des Palestiniens, les ministres du gouvernement Sharon ne s’en bouffent pas moins le nez à du mieux possible.

Je galèje ? Bon, si vous voulez ! Pour vous convaincre, le mieux est encore de vous plonger dans ce petit compte rendu dû aux bons soins de nos estimés confrères israéliens (radio privée et publique), sur la dernière réunion de cette mâle instance qu’est le cabinet restreint de sécurité israélien.

Le Ra’Mat’Kal (chef d’état-major israélien) sortant, le lieutenant-général Shaul Mofaz, homme de dialogue (au canon de 120 mm, de préférence), ayant " proposé d’expulser Yasser Arafat en réaction à la nouvelle vague d’attentats (…). Refuser une telle expulsion constituerait une erreur historique "(1), le sang du Premier ministre n’a fait qu’un tour et le général (CR) Ariel “Arik” Sharon, " a vivement réprimandé Mofaz, et lui a conseillé de se préoccuper de ses propres affaires "(2), le gouvernement n’ayant pas besoin de ses conseils " les questions politiques "(3), tout en lui conseillant de " se concentrer sur les problèmes militaires "(4). ajoutant, pour la forme, " que les débats sur la politique à adopter par le gouvernement se poursuivraient la semaine prochaine et qu’Israël maintiendrait, en attendant, les opérations en cours, précisant qu’elles n’étaient nullement limitées "(5). Phrase qu’on traduira par le fait que si Mofaz, entre-temps, rase un ou deux immeubles bourrés de supposés “terroristes” arabes, personne, au sein du cabinet, ne s’en offusquera vraiment…

Histoire, sans doute de calmer les esprits, le novice en ces matières hautement politiques (il vient à peine d’intégrer le cabinet) leader du Mafdal (le Parti National Religieux), le brigadier-général (CR) Ephraïm “Effi” Eitam, n’a rien trouver de mieux, au cours des délibérations, que de remettre sur le tapis " la controverse qui opposait " le directeur du Sherutha-Bitachon ha Klalil (Shin-Beth), ce bon Dr Avi Dichter, " qui a estimé, comme Shaoul Mofaz, que Tsahal devait reprendre le contrôle de toute la Judée-Samarie [Cisjordanie, Ndlr] et Gaza "(6). Une occasion de faire ami ami avec le ministre de la Défense israélien, le général (CR) Binyamin “Fouad” Ben-Eliezer " qui ne partage pas son opinion "(7), qui lui a répondu, aussi sec, que pareille suggestion pourrait donner " l’impression que l’armée israélienne veut reconquérir les territoires palestiniens, ce qui ne manquerait pas de porter atteinte au soutien dont nous disposons, notamment aux Etats-Unis "(8),

C’est alors que, Sylvan Shalom, pensant peut-être mettre tout le monde d’accord, " a suggéré, quant à lui, d’utiliser l’argent qui n’avait pas été versé à l’Autorité palestinienne "(9) – Shalom, est, rappelons-le, le ministre un peu gêné du porte-monnaie des Finances du gouvernement Sharon, " pour couvrir les dépenses militaires ". Mais, là, c’est le ministre des Affaires étrangères, Shimon Pérès, qui " s’y est fermement opposé "(10).

Ouf, c’est fini, pour l’instant. Mais, demain, ou plus tard ?

Le brigadier-général (CR) Ephraïm “Effi” Eitam, ne devrait pas être à court d’arguments pour les conseils ministériels à venir. Encore avant-hier, cet homme si proche de D[ieu] (Eitam, ultra-orthodoxe est confit en dévotion), lançait sur les ondes de la radio de l’armée, que si " Israël avait poursuivi l’opération Mur de Protection, les Palestiniens, de leur propre chef, auraient évincé du pouvoir Yasser Arafat "(11). Et d’estimer que seule une intervention militaire serait efficace et qu’aucune solution politique ne se profilait à l’horizon, car " Plus personne au monde ne pense encore que l’assassin et le menteur Arafat luttera contre le terrorisme "(12).

Deux mots encore :

1. Cette bande de vielle culottes de peau (vous aurez noté, je suppose, la proportion des anciens militaires parmi les intervenants) possède le premier (et le seul, en vérité) arsenal nucléaire de la région.

2. Au bon vieux temps où David Lévy (celui du Gesher) était un homme politique de premier plan, il se plaignait que quelques suffisants ashkénazes (Lévy est séfarade) l’auraient traité, à plusieurs reprise de " singe ".

Sur ces propos ô combien “rassurants” (sic) sur la première démocratie du Proche-Orient, passez tout de même une bonne nuit…

Notes

(1) Kol Yisrael (30 mai 02).
(2) Aroutz Sheva (30 mai 02).
(3) Kol Yisrael (30 mai 02).
(4) Idem.
(5) Aroutz Sheva (30 mai 02).
(6) Idem.
(7) Idem.
(8) Kol Yisrael (30 mai 02).
(9) Aroutz Sheva (30 mai 02).
(10) Idem.
(11) Galei Tsahal (28 mai 02).
(12) Idem.

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