Le « crime » du Vlaams Blok
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06/05/04 |
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5.30 t.u. |
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Elus européens du FN |
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St-Cloud, le 27 avri12004
A Son Excellence
Monsieur Pierre-Etienne Champenoi
Ambassadeur du Royaume de Belgique
9 rue de Tilsitt
75840 PARIS Cedex 17
Monsieur l'Ambassadeur,
La délégation de parlementaires français que vous avez bien voulu recevoir est venue vous exprimer ses plus vives inquiétudes et sa courtoise mais très ferme protestation, relativement à la persécution politique dont est l'objet le Bloc Flamand (Vlaams Blok) et aux dernières manifestations judiciaires et politique de celle-ci.
Respectueux de la souveraineté des Etats, nous n'avons pas pour habitude de nous immiscer dans les affaires intérieures de ceux-ci. Mais la Belgique comme la France prétend faire partie d'une communauté, l'Union Européenne, théoriquement fondée sur la démocratie, le droit, la justice, la liberté d'expression, ce qui suppose des règles égales pour tous les partis qui sont en compétition pour recueillir les suffrages de l'opinion publique.
Elus au sein de l'Assemblée parlementaire de cette union, nous suivons avec un effarement mêlé d'indignation l’évolution de la liberté d'opinion dans votre pays.
Parce qu'il est réputé “ politiquement incorrect ”, le Bloc Flamand, l'une des toutes premières forces politiques dans la région flamande, ne dispose pratiquement d'aucune audience dans les médias qui, au mépris du pluralisme, s'arrogent le droit de ne pas lui donner la parole et, dans plusieurs circonstances, s’en font gloire.
Pire : des lois votées par la majorité visent hypocritement à lui interdire, sous des prétextes idéologiques, l'accès au financement de la vie politique, dont les fonds sont le produit des impôts de tous les citoyens, y compris les nombreux électeurs du Vlaams Blok.
Ainsi, des partis qui ont sombré dans les affaires de corruption que nous n' aurons pas la cruauté de rappeler, s'arrogent le droit de se voter des crédits et d'en exclure leurs concurrents qui n' ont rien fait d'autre que de se présenter pacifiquement aux suffrages des électeurs.
Pire encore : des associations qui font profession de combattre le racisme - sauf bien sûr le racisme qui s'exerce au quotidien contre les Wallons comme contre les Flamands et qui, financées par votre Ministère de la Justice, sont bien sûr à ses ordres - ont acquis le pouvoir de mettre en marche l'action publique et le bras judiciaire.
Le Vlaams Blok, ou plus exactement les associations qui servent de support à son action, viennent ainsi de faire l'objet d'une véritable ordalie judiciaire. La décision de relaxe qui l'innocentait a été déférée à la Cour d'Appel. L'arrêt de la Cour d'Appel qui confirmait, son innocence a fait l'objet d'un pourvoi devant la Cour de Cassation. En somme, on rejuge à chaque fois en espérant qu'il se trouvera une juridiction pour condamner. Dans cet esprit, la Cour de Cassation a cassé pour renvoyer devant la Cour d'Appel de Gand. Celle-ci vient de rendre l'arrêt qu'escomptait votre gouvernement et de condamner les associations en question.
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Que l'on ne vienne pas se retrancher derrière la fiction de moins en moins crédible de l'indépendance du pouvoir judiciaire. Quand les « plaignants » sont financés par le Ministère de la Justice, quand les lois sont à ce point partiales, quand le délit d'opinion est réinventé, quand l'odieux le dispute au ridicule dans la création du concept de « parti liberticide », comment ne penserait-on pas aux mascarades judiciaires des Tribunaux révolutionnaires qui condamnaient au cri de « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».
Or, le « crime » du Vlaams Blok est purement idéologique : on lui reproche d'être hostile à la folle politique d'immigration qui submerge les peuples d'Europe. Ceux-ci sont non seulement tenus de subir l'invasion, ils n'auraient même pas le droit de s'en plaindre !
Si ceci se produisait dans n'importe quel pays asiatique, africain ou latino-américain, on le réputerait dictatorial, totalitaire, attentatoire aux droits des opposants politiques.
Mais ceci se passe aujourd'hui dans votre pays, siège des institutions où nous avons été élus.
C'est la raison pour laquelle nous sommes venus vous exprimer, Monsieur l'Ambassadeur, notre totale solidarité avec nos collègues du Vlaams Blok, en vous priant de transmettre à votre gouvernement l'expression de notre tristesse, de notre résolution à défendre la liberté d'expression, et notre espoir qu'il saura retrouver les chemins de la justice et de l'équité qu'il doit à tous, même à ses adversaires.
Veuillez agréer, Monsieur l'Ambassadeur, l'expression de notre haute considération.
Jean-Marie LE PEN
Président du Front National
Ancien député européen
Les Députés Européens
Bruno GOLLNISCH
Carl LANG
Jean-Claude MARTINEZ
Marie-France STIRBOIS
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