Pas cher payé, l’assassinat de Gavroches palestiniens
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05/03/04 |
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9.13 t.u. |
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François-Xavier Massa |
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Même lorsque Tsahal ne reconnaît pas la légitime défense à l’un de ses hommes. Retour sur un modus operandi édifiant…
En effet, rapporte Aroutz Sheva (1er mars 04), " Un officier de Tsahal portant le grade de capitaine a été inculpé dimanche par un tribunal militaire pour sa responsabilité dans la mort d’un Palestinien de 16 ans, Mohammed Ali Zaïed, il y a un an et demi dans un village arabe de Samarie ".
Vous aurez noté la précaution sémantique, le jeune Mohammed n’est que " mort ". Bien que désarmé, il n’a pas été tué…
" Le 4 octobre 2002, Tsvi Koretski a tiré une balle mortelle pour se défendre. Entrés dans le village pour une inspection après avoir reçu une alerte concernant un attentat terroriste en préparation, Koretski, accompagné de deux soldats, retrouvent le véhicule suspect censé contenir des charges explosives. Mais la mission ne touche pas encore à sa fin. Des habitants du village leur jettent des pierres. L’inspection tourne à la confrontation avec les assaillants palestiniens [armés de pierres] en surnombre par rapport aux soldats.
" Tsvi Koretski, qui n’a pas l’intention de se laisser déborder, repère deux jeunes Palestiniens, qui semblent mener l’assaut du haut d’une terrasse. Il se lance à leur poursuite en ayant à plusieurs reprises sommé les lanceurs de pierres de s’arrêter. Statu quo.
" Le capitaine décide alors de tirer vers la maison où se tiennent les deux jeunes à une distance de 100 mètres. Une balle traverse la fenêtre et atteint mortellement l’un d’eux ".
Tirer à cent mètres une cible qui, aux dires de l’accusé, s’enfuyait et n’avait à sa disposition que des pierres (et donc incapable de riposter à cette distance). Quel exploit !
" Les juges du tribunal militaire n’ont pas accepté la version de la légitime défense. Selon eux, le soldat a fait preuve de négligence. Malgré la tension et la nécessité d’agir vite, ils considèrent que ni sa vie ni celle de ses hommes n’étaient réellement en danger. Tsvi Koretski risque la peine maximale , soit deux à trois ans de prison, mais la sentence n’a pas encore été prononcée ".
Un risque passablement académique. Qu’on se rappelle cette affaire où deux soldats de Tsahal avaient été reconnus coupables de tirs (mortels) injustifiés sur de jeunes adolescents palestiniens. Peine imposée à ces deux “héros” du sionisme : quelques heures d’arrêts de rigueur et une amende d’une poignée d’agorots [centimes de shekels, Ndlr] l’équivalent de moins de 50 centimes de francs…
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