
Propos politiquement incorrects : Du martyr José Bové... aux intermittents agités
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06/07/03 |
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20.38 t.u. |
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Roland Gaucher |
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On vous le dit : c’est un martyr ! Qui ? José Bové bien sûr. On peut lire dans un article de Libération que la « patrie des Droits de l’Homme condamne à de longues peines de détention des syndicalistes. Il faut remonter à l’époque du régime fasciste de Vichy pour retrouver de tels faits. » Naturellement Vichy s’impose, il ne viendrait pas une minute à l’esprit des deux auteurs - oui, ils se sont mis à deux pour écrire cela - de faire une comparaison avec la Russie de Staline. Celui-ci, comme nul ne l’ignore chez nos « intellos », était en effet un vrai démocrate.
Bref, José Bové est un martyr.
Il faut revenir un peu sur les origines d’un personnage qui est avant tout un cabot, un péquenot faux derche. Jean Cochet, dans un excellent article publié par Présent a rappelé les origines du personnage.
Celui-ci n’est pas du tout un fils de cultivateur. Il a eu pour père et mère deux brillants enseignants scientifiques. Peut-être est-il passé par l’école communale, mais en tous les cas, il est allé poursuivre ses études... aux Etats-Unis, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Autrement dit, c’est un fils d’« intellos » qui s’est découvert une vocation d’agitateur, comme Cohn-Bendit. Il est fort douteux qu’il se soit longtemps occupé de chèvres et de moutons. Il a du laisser ce soin à bobonne.
La montée médiatique de José Bové coïncide avec celle des minorités agissantes. On peut constater une assez grande prudence de la CGT et des autres centrales syndicales.
En revanche, les troubles et les « coups de poing » distribués lors des grèves récentes contre les projets de retraite Raffarin, sont le fait de minorités trotskistes ou anarchistes. Comme l’a souligné Libération, on assiste à une remontée des « anars », en particulier dans les milieux enseignants. Des minorités identiques opèrent chez les intermittents du spectacle. Elles provoquent des troubles incontestables, fortement relayés par les médias.
Les milieux nationalistes, en particulier ceux du Front national, semblent très dépassés par ces phénomènes. Pourtant, le premier tour des présidentielles a mis en relief un très fort vote pro-FN des chômeurs, des ouvriers, des employés et des travailleurs intérimaires.
Il y a là un vivier. Malheureusement, on ne voit guère qui, au Front, pourrait prendre en main, l’organisation d’une agitation populaire. Je discerne très bien, en revanche, les personnalités, parmi les membres du Front, à qui cette perspective ferait dresser les cheveux sur le tête. Mais je m’abstiendrai de les nommer pour ne pas tomber dans la polémique.
Roland Gaucher
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