voxnr
trident
site_nr_s
ttl ttr

sommaire
..::à la une
..::politique
..::étranger
..::tribune libre
..::documents

..::envoi d'articles
..::résistance::le mél
..::présentation
..::soutien
..::contactez-nous
..::les forums
..::répertoire
..::diffusion libraire
..::nos engagements
..::archives
..::recherche
..::accueil site
tbl tbr
ligne
ttl ttr

réseau
..::communiqués
..::crb : contact
..::tracts
..::affiches
..::adhérer
..::
point presse
..::site abonnés

tbl tbr
 
cbl
cbr
ligne_b    
 
ligne
tribune_libre
suite

Irak: Les Etats-Unis et Israel contre le reste du monde

15/02/03 13.41 t.u.
Michel SCHNEIDER

Vers une résistance mondiale

Derrière l'ambiguité des buts affichés de la guerre américaine, l'opinion publique mondiale découvre progressivement les objectifs inavoués, car inavouables des Etats-Unis, nouvel empire à prétention mondiale.

A l'heure où les Américains pensaient pouvoir commettre en toute impunité le premier grand crime contre l'humanité du 21ième siècle, un nombre croissant de pays membres de l'ONU, et non des moindres, entrent en révolte et s'opposent de plus en plus ouvertement à la volonté guerrière de M.Bush.

A la grande question: l'Irak représente-t-il une menace pour la communauté internationale?

L'Amérique répond: oui. Le reste du monde: non.

L'Amérique a, en effet, pratiquement perdu la première phase de sa guerre, la bataille de l'opinion. Chaque jour qui passe voit s'effriter, s'effondrer même l'argumentation belliciste des anglo-saxons, fondée sur des contre-vérités et des mensonges de plus en plus flagrants.

Pour vendre la première guerre du Golfe à l'opinion mondiale, l'agence de communication Hill & Knowlton avait inventé la légende des nouveaux-nés koweïtiens tués dans leurs couveuses par les Irakiens. Cette fois, la chaîne TV de Rupert Murdoch, Fox News, apprend aux Américains que Saddam Hussein n'aime rien tant que "de prendre des douches avec le sang de ses victimes". Un "Bureau des communications globales" (que l'on pourrait appeler aussi "UniversalPropagandaStaffel") coordonne depuis Washington, avec l'aide d'Alastair Campbell, "monsieur image" de Tony Blair et ancien rédacteur de magazines pornographiques qui avait déjà sévit lors de la guerre du Kosovo, toutes les opérations de propagande, de corruption de journalistes et de désinformation les plus grossières. Le but étant de faire prendre des rumeurs et des mensonges purs et simples pour des certitudes par la seule force de leur répétition.

La question des "preuves" selon lesquelles l'Irak posséderaient des "armes de destruction massive" illustre bien cette stratégie.

Le 5 février, Tony Blair, peu avant Colin Powel, faisait entendre "la voix de son maître" et déclarait sans rire que le dossier de la Grande-Bretagne sur l'Irak était "très, très clair" et qu'il était "tout à fait évident" que Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive. Quelques heures plus tard, Colin Powel, présentait devant un Conseil de sécurité à juste titre dubitatif une poignée de preuves concoctées par les services américains, véritable catalogue de farces et attrapes, montages et manipulations en tout genre. Il en profitait pour qualifier "d'excellent" le dossier anglais. Hélas, le 8 février, on apprenait que le dossier de 19 pages de "preuves" de M.Blair comportait 11 pages écrites par des étudiants il y déjà quelques années!

Le 11 février au soir, avant même sa diffusion par la chaîne désormais "sous contrôle" Al-Jazira, Colin Powel annonçait une cassette, authentifiée (et fabriquée) par le Pentagone du terrible ben Laden, le terroriste qui réapparaît toujours quand les Américains ont besoin de lui. Or on sait que même la CIA et le FBI se refusent à endosser les mensonges de M.M.Bush et Rumsfeld sur les prétendus liens entre l'Irak et Al-Quaïda.

Il est vrai que le 10 février, pour la première fois officiellement, à côté d'un Vladimir Poutine approbateur, M.Chirac a émis, à deux reprises, quelques doutes sur l'existence même d'armes de destruction massive en Irak. Et Scott Ritter, ancien chef des inspecteurs jusqu'en 1998, le répète depuis plusieurs mois: "L'administration Bush fabrique des éléments de preuves. Rien n'est vrai". Il révèle aussi comment les inspecteurs de l'ONU ont déjà été manipulés en décembre 1998 pour tromper le Conseil de sécurité et fournir au Pentagone le prétexte d'une nouvelle campagne de bombardements massifs.

En réalité, tous les gouvernements le savent, l'Irak ne dispose plus, et depuis longtemps, des infrastructures nécessaires à la production, ou même à la conservation "d'armes de destruction massive". M.M.Hans Blix et El-Baradei ne cessent de répéter que leurs équipes d'inspecteurs n'ont trouvé aucune preuve de l'existence d'armements prohibés en Irak, pas plus que de liens avec l'ancien agent de la CIA ben Laden.

En humoriste sinistre, Donald Rumsfeld a rétorqué que "l'absence de preuves n'est pas la preuve de l'absence d'armes de destruction massive".

Il est donc exigé du peuple irakien accusé par le tribunal divin de M.Bush de faire la preuve de son innocence quand chacun sait qu'en droit romain c'est bien sûr à l'accusation d'apporter la preuve de la culpabilité.

Le peuple irakien est comme cet homme nu et sans avocat comparaissant devant un tribunal qui exigerait qu'il prouve qu'il ne cache pas une arme sur lui. C'est le grand retour d'une Inquisition kafkaïenne et ubuesque avec Bush dans le rôle du grand inquisiteur inspiré par la bible et les compagnies pétrolières...

Sous la houlette de Bush, la nation américaine se croit désormais le nouveau peuple élu, celui qui a désormais pour mission de vaincre le fantasmagorique "axe du mal". Cette rhétorique de guerre de religion est une nouvelle forme de l'esprit totalitaire
.

Bush commence sa journée par une prière à genoux et étudie quotidiennement un passage de la bible. Les réunions de son cabinet débutent également régulièrement par une prière. Le chef des républicains à la Chambre des représentants estime lui que Dieu l'a choisi pour promouvoir "une vision biblique du monde". Ces attitudes font irrésistiblement penser à celles des juifs orthodoxes ou des intégristes musulmans. Autour de Bush, une curieuse et très inquiétante alliance entre juifs néo-conservateurs et une extrême-droite évangélique a fait sienne la théorie de Robert Kagan, historien et chantre du nouvel empire américain. Ces gens n'ont que mépris pour la "vieille Europe", en tout cas pour une Europe qui aurait la moindre velléité d'exister par elle-même. Car, en réalité, derrière cette équipe toute empreinte d'une religiosité dévoyée se cache la poursuite d'intérêts parfaitement séculiers. Plus que jamais, Bush a soumis la sphère publique aux intérêts du marché et plus particulièrement à ceux de l'oligarchie texane. Ses associés en affaires, tout comme son père, sont présents dans le commerce des armes, les services financiers, la haute technologie et la pétrochimie. Bush et Dick Cheney sont tous deux issus du secteur pétrolier qui a largement financé leur campagne. Ouvrir l'Irak à Exxon, Mobil et Amocco est une façon de rembourser cette dette. Le 24 janvier, le Pentagone a reconnu qu'un plan avait été préparé pour prendre le contrôle des quelques 1500 puits de pétrole irakiens qui, à terme, sont susceptibles de produire de l'ordre de 9 millions de barils. Or on sait qu'avec 4% de la population mondiale, les Etats-Unis consomment pourtant 25% de l'énergie de la planète! D'ici vingt ans, ils devront importer 75% de leur pétrole... En faisant main basse sur les deuxièmes réserves mondiales d'hydrocarbures, Bush et ses associés pourront bouleverser entièrement le marché pétrolier planétaire et exercer un chantage permanent sur le niveau des fournitures et leur prix.

Les Etats-Unis ne tolèrent pas qu'une puissance régionale indépendante puisse avoir le droit d'exercer une influence réelle sur l'exploitation de son pétrole et sur son prix. Le véritable crime de l'Irak fut celui-ci et non l'invasion du Koweit en 1990, d'ailleurs encouragée par l'Amérique comme prétexte à une première guerre jugée souhaitable et bénéfique pour l'empire.

A l'occasion de la crise actuelle, il faut signaler que la plupart des compagnies pétrolières ayant fixé leurs investissements et leurs coûts en se basant sur un baril à 10 dollars, les grandes compagnies anglo-saxonnes s'apprêtent, avec un baril fictivement porté à plus de 30 dollars en cas de guerre, à engranger des bénéfices colossaux sur le dos des consommateurs européens et japonais.

Déjà l'Asie centrale, riche en réserves pétrolières et gazières, devient une base arrière des Etats-Unis. Et c'est Condoleezza Rice, qui a passé neuf ans chez Chevron avant de devenir directrice du Conseil national de Sécurité, qui supervise, à coups de dizaines de millions de dollars, l'éviction des Russes de la région. L'actuel président afghan, par exemple, n'est autre qu'un ancien consultant de la société pétrolière américaine Unocal...

Le but de cette "théocratie ploutocratique" est de s'assurer, par tous les moyens, du contrôle des principales ressources énergétiques mondiales.

En ce sens, la guerre contre l'Irak est une guerre contre le reste du monde
.

Depuis le 1er octobre 2002, les Etats-Unis dépensent un milliard de dollars par jour pour leur défense (comprendre pour leurs ingérences armées, leurs agressions "préventives"). Début 2002, rumsfeld a clairement expliqué que les Etats-Unis se donnaient les moyens militaires de renverser un régime là où leurs intérêts commandent qu'ils occupent sa capitale.

Dans un "Rapport sur l'utilité des guerres" présenté par J.K.Galbraith en 1970, une quinzaine d'experts américains concluaient qu'une situation de paix permanente présenterait pour la "stabilité de la société" de tels dangers qu'il fallait envisager le maintien d'un "système fondé sur la guerre" comme préférable à celui qui serait fondé sur la paix. Dans ce rapport, on peut lire: "Il y a une certaine ironie à constater que cette fonction de première importance que remplit la guerre -être la source principale de stabilité d'une société-, n'a été reconnue par les historiens que pour les sociétés qui le reconnaissaient elles-mêmes expressément: c'est à dire pour les sociétés pirates des grands conquérants"...

La société américaine répond de plus en plus à ces critères: une société de plus en plus totalitaire et prédatrice, en état de guerre permanent contre des ennemis le plus souvent suscités et entretenus par elle-même pour assurer la pérennité du "système". Les attentats de New-York et de Washington, en septembre 2001, furent une "occasion" si l'on ose dire, tombée du ciel. Mais bien avant ces attaques, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz prônaient déjà une guerre "utile" contre l'Irak. Sans ennemis, l'Amérique est une nation sans but et sans direction.

Le gouvernement de M.Bush s'autorise désormais du prétexte de la lutte contre le terrorisme pour suspendre les libertés publiques et les droits civiques les plus élémentaires des citoyens américains. Le Patriot Act, d'octobre 2001 et le Homeland Security Act, accompagnés d'une batterie de mesures réglementaires, portent de graves atteintes aux libertés individuelles. Depuis un an, 625 citoyens de 42 pays sont enfermés dans des cages à Guantanamo, premier camp de concentration offshore de l'empire, sans statut, sans défense et sans jugement. Ils sont les otages du bon vouloir du nouveau croisé de la démocratie George Bush.

Rappelons que Washington n'a jamais eu le moindre scrupule, en particulier M.M.Cheney et Rumsfeld, à soutenir l'horrible dictateur Saddam Hussein jusqu'à la fin des années 80, et d'autres grands démocrates: Marcos aux Philippines, Suharto en Indonésie, le chah en Iran, Somoza au Nicaragua, Batista à Cuba, Trujillo à Saint-Domingue, Pinochet au Chili, Mobutu au Congo-Zaïre. Teodoro Obiang, sanguinaire satrape de Guinée-Equatoriale a été reçu avec tous les honneurs par George Bush, pas plus tard qu'en septembre 2002.

Souvenons nous qu'à l'ONU, en 1982 et 1983 les Etats-Unis ont été les seuls à voter contre la déclaration qui stipulait que le droit à l'éducation, au travail, à la santé, à une alimentation adéquate et au développement national qui font partie des Droits de l'Homme.

C'est ainsi que le châtiment et l'exclusion que les Etats-Unis ont infligés à l'Irak durant douze ans sont bien plus sévères que ceux qu'ont subis l'Allemagne et le Japon après la Seconde guerre mondiale: 500 000 enfants morts dans des conditions abominables sous le régime de l'embargo et les bombardements.

Le 23 octobre 1999, Madeleine Albright déclarait, avec le sérieux des assassins d'habitude: "Les Etats-Unis sont bons. Nous essayons de faire partout de notre mieux". Le 11 octobre 2001, Bush réaffirmait: "Nous sommes bons".

Et pourtant, docteur Folamour réincarné en mister Bush va déclencher une guerre sans en avoir dévoilé les véritables raisons, ni à son peuple, ni à ses "alliés". C'est proprement incroyable, mais hélas vrai, comme toujours avec les Etats-Unis. Bush veut à toute force se livrer à une nouvelle corrida technologique, à une nouvelle ratonnade électronique.

Après avoir réduit les Noirs en esclavage, génocidé les Indiens, nucléarisé les Japonais et napalmé les Vietnamiens, il était dans la logique américaine de vouloir s'occuper des Arabes. Elle l'a déjà fait depuis 1991 en tuant sous ses bombes et sous son embargo, au mépris déjà de toutes les conventions internationales, des centaines de milliers d'Irakiens, essentiellement des enfants.

Apparemment, dans le fait de lâcher des bombes ou des missiles sur les villes et les gens il y a quelque chose qui attire les dirigeants américains, politiques et militaires. Face au terrorisme d'Etat pratiqué par les Etats-Unis, comme par son principal allié Israël, un terroriste est quelqu'un qui possède une bombe mais n'a pas d'armée de l'air. Pour une Amérique qui n'avait jamais subi de bombardements, mais les avait toujours infligé aux autres, les 2950 morts du 11 septembre 2001 sont des pertes civiles dues à la guerre.

Un livre récent vient de rappeler à nos alliés allemands le terrible bilan des bombardements aveugles des anglo-saxons à la fin de la guerre: 635 000 civils! Alors, 2950 morts à New-York, "il n'y a pas de quoi en faire un fromage"....

La presse américaine se déchaîne aujourd'hui contre la France, et le "New-York Post", sous la photo d'un cimetière américain, croit bon de rappeler: "Ils sont morts pour la France, mais la France a oublié". Non, elle n'a pas oublié, et il y a des chiffres dont il faut effectivement se souvenir. Pour "libérer l'Europe", en fait parce-qu'ils estimaient de leur intérêt national d'y participer, les Américains ont eu à déplorer, au total, de l'ordre de 220 000 morts, militaires. En regard de ce chiffre, nos compatriotes doivent se souvenir que le 27 mai 1944, en une seule journée, les bombardiers américains ont tué autant, sinon plus, de civils français innoçents qu'il y eu de victimes civiles à New-York le 11 septembre 2001: 1752 morts et plus de 100 disparus à Marseille, 525 en Avignon, 256 à Nîmes, 146 à Amiens, 270 à Sartrouville et Maisons-Alfort, 50 à Rouen. Au total, de 1940 à 1945, ce sont près de 70 000 civils français, hommes, femmes et enfants qui ont été fauchés par les bombes anglo-américaines.

Le 12 septembre 2001, Colin Powel condamnait "les gens qui croient pouvoir atteindre un but politique avec des destructions de bâtiments et des meurtres". C'est pourtant le même qui dirigea les horribles bombardements du Panama et de l'Irak, qui en 1999 supervisa le bombardement de la Yougoslavie pendant 78 jours et nuits. Il est logique que Washington récuse "tout pouvoir d'investigation, d'enquête ou de poursuites du Tribunal pénal international, dont la juridiction ne s'étend pas aux Américains". C'est éviter ainsi que beaucoup de dirigeants anciens ou actuels des Etats-Unis ne finissent, comme cela serait normal, comme de vulgaires Milosevic....

Le bellicisme constant de la politique étrangère américaine et son caractère systématiquement destructeur sont aujourd'hui reconnus par l'opinion publique mondiale.

La majorité des peuples ne voient pas en quoi l'Irak menace plus la paix du monde qu'Israël, la Corée du Nord ou le Pakistan
.

Le 30 septembre 2002, Bush déclarait: "Saddam Hussein est une menace pour le monde, pour Israël et pour l'Amérique". Et le 5 février 2003, devant la commission des affaires étrangères du Sénat, Colin Powel avouait qu'un succès militaire contre l'Irak "pourrait fondamentalement refaçonner cette région d'une manière puissamment positive qui favoriserait les intérêts américains". Il aurait pu ajouter, pour être encore plus honnête, "et israéliens". Le "Washington Post" titrait d'ailleurs le 9 février: "Bush et Sharon ont des vues pratiquement identiques sur la politique au Moyen-Orient". On s'en serait douté! Zalman Shoval, conseiller d'Ariel Sharon, est très clair: "La seule façon pour la stratégie américaine de lutte contre le terrorisme de prouver qu'elle est sérieuse, c'est de mener à terme ses plans contre l'Irak". Conseil d'un ami....

Déjà le 20 janvier 1991, sur TF1, Mme Simone Veil affirmait:"Cette guerre est juste et utile pour nos intérêts". L'imperium américain dans la région s'appuie effectivement sur le bipied turco-israélien. Or une majorité de pays prennent conscience que c'est bien la démesure de l'impérialisme américain et la totale impunité accordée aux exactions répétées de son relais israélien depuis plus de cinquante ans qui favorise la montée de l'intégrisme musulman et le terrorisme qu'il nourrit. "Est-ce que tenter de remettre les pieds chez soi constitue forcément une agression imprévue?" interrogeait Michel Jobert le 8 octobre 1973...

Plus que réticent à la perspective d'une seconde résolution de l'ONU, Rumsfeld s'est exclamé: "Ce ne serait pas la deuxième, mais la dix-huitième sur l'Irak!". Il faut donc lui rappeler qu'Israël et la Turquie, ses alliés très chers et très privilégiés, totalisent à eux seuls plus des trois cinquièmes des violations non sanctionnées commises par les cent quatre-vingt-onze Etats membres des Nations-Unies. Depuis 1968, Israël n'a pas respecté trente-deux résolutions du Conseil de sécurité. Bush n'a jamais eu un mot pour condamner l'extension continue des implantations israéliennes en Cisjordanie.

Israël, qui défie l'ONU depuis 35 ans en toute impunité possède bien, lui, des armes de destruction massive, biologiques, chimiques et nucléaires, et occupe militairement depuis 1967 des territoires étrangers.

C'est bien aussi Israël qui a attaqué l'Irak, en temps de paix, en juin 1981 à Tamuz, bafouant, comme à son habitude, toutes les régles du droit international.

Les ONG israéliennes elles-mêmes estiment que 46% des terres de Cisjordanie sont déjà "israéliennes de fait".

Le "Grand Israël", synthèse presque achevée de la théocratie, du colonialisme et de la discrimination ethnique est déjà une réalité concrète, édifiée étape par étape avec le soutien financier, diplomatique et militaire sans faille des Etats-Unis.

Dans sa séance plénière du 10 novembre 1975, l'Assemblée générale de l'ONU avait déjà considéré que "le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale".

Les auditeurs de "Radio Arouts" auront été édifiés les 7 et 11 août 2002 en écoutant les incroyables propos de Jacques Kupfer, président du Likoud mondial, qui a qualifié les Palestiniens de "horde de barbares" et de "squatters arabes en Eretz Israël". "On ne peut plus vivre avec eux si tant est qu'ils aient le droit de vivre" et de prôner leur "transfert". "Encore faut-il ne pas rater les occasions comme nous l'avons malheureusement fait en 1948 ou en 1967". Le 25 janvier dernier, lors du dîner annuel du CRIF, c'est Roger CUKIERMAN qui a montré, une fois de plus le visage de la haine et souhaité que la France participe, "comme par le passé", à la guerre contre l'Irak. Autre propos intolérable tenu par le président de France-Israël, Michel Darmon, le 6 juin 2002: "Depuis dix ans, la communauté juive s'est trompé de combat. Ce n'est pas Le Pen notre ennemi, mais la politique étrangère de la France". Quelles paroles anti-françaises allons-nous entendre maintenant de la part de ces membres représentatifs du lobby sioniste.

Combien de temps encore les membres de la communauté internationale toléreront-ils "l'exception israélienne"?

Toutes les chancelleries sont au courant du plan Bush-Sharon selon lequel la guerre contre l'Irak ne ferait que précéder une attaque contre l'Iran et un démantèlement de l'Arabie saoudite souhaitée par le vice-président Richard Cheney. Avatar fou du plan Sykes-Picot de 1915, il prévoit la déportation massive des Palestiniens en Jordanie dont la monarchie hachémite, sous contrôle américain, recevrait en compensation l'essentiel du territoire irakien et une bonne partie du royaume saoudien, jugé désormais peu sûr.

Conforter l'hégémonie anglo-saxonne au Proche-Orient et la politique de colonisation israélienne en terre arabe ne pouvait être la politique d'une Europe européenne, de Dublin à Vladivostok. Une guerre contre l'Irak serait certes une guerre de plus contre les Arabes, mais surtout une guerre contre l'Europe.

L'exceptionnelle et précoce politique de résistance de la France et de l'Allemagne, bientôt appuyée explicitement ou tacitement par la Russie, par la Chine, et finalement par une majorité de pays membres de l'ONU, comme l'a montré la séance historique du Conseil de sécurité du 14 février, constitue déjà une mémorable défaite pour l'empire, désormais contraint, soit de reculer, soit d'aller unilatéralement à la guerre comme un véritable "Etat-voyou". Dans cette hypothèse, et face à l'ordre mondial imposé par les nouveaux barbares, les pays de vieille civilisation comme ceux d'Europe, d'Asie et du monde musulman sauront trouver en leur sein les générations de résistants unis dans la même lutte de libération contre l'empire du mal.

A la grande question: l'Amérique de M.Bush représente-t-elle aujourd'hui une menace pour l'ensemble de la communauté internationale?

La réponse est: OUI.

Michel SCHNEIDER
Ancien directeur des revues "Stratégie & Défense" et "Nationalisme & République"

 
lgne
derniers_titres
ttl ttr

dot
15/01/05
..::Altercation avec Bruno Gaccio
Bruno Gaccio est le principal responsable des « Guignols de l’Info », émission satirique...::..
Robert Faurisson

dot
29/12/04
..::Oriana Fallaci contre la répression du révisionnisme
Dans un récent ouvrage, l’Italienne Oriana Fallaci dénonce quelques exemples d’intolérance...::..
Robert Faurisson

dot
17/12/04
..::Lettre ouverte à Thierry Ardisson
Mon cher Thierry, Je comprends que ma prestation (fruit d'une manipulation que tu connais...::..
Alain Soral

tbl tbr
accueil_rubrique
imprimer
envoyer
haut
    cbl cbr