06/04/03 16.13 t.u. Hervé Van Laethem

Je suis parfois éberlué de voir le pro-américanisme béat qui règne encore dans certains milieux nationalistes, malgré les nombreux exemples de l'influence néfaste qu'ont les Etats-Unis sur l'évolution du monde en général et de l'Europe en particulier.

Je me suis dès lors interrogé sur ce qui pouvait motiver ce nouveau modèle de collaboration. L'admiration de la puissance américaine ? Le plaisir d'être dans le camp qui le plus souvent gagne ? Une envie de revanche contre l'immigration musulmane par GI's interposés ?

Une autre raison, qui ressort de la psychologie des profondeurs, existe peut-être : le souvenir du rêve américain incarné par certains héros du cinéma. Je pense en particulier à John Wayne dont de nombreux films évoquaient des valeurs comme l'honneur, le courage, le patriotisme. Qui, parmi nous, n'a pas, fût-ce en secret, frémi en regardant "Fort Alamo", cette démonstration d'héroïsme patriotique, ou admiré les prouesses militaires des soldats dans "Iwo Jima" ?

Mais c'était il y a longtemps… Et j'ai une terrible nouvelle pour nos américanolâtres de service : John Wayne est mort ! Pas seulement l'homme ou l'acteur. Avec lui, la société américaine a enterré toutes les valeurs qu'il incarnait.

Oui, John Wayne est mort quand les soldats US ont cessé de combattre pour leur pays et sont passés au service des multinationales.

John Wayne est mort quand les combattants d'origine européenne qu'il incarnait ont été remplacé par des hordes multiraciales.

John Wayne est mort quand les pilotes US ont bombardé sciemment des objectifs civils en Yougoslavie ou en Irak.

John Wayne est mort quand se sont ouverts des bordels pour soldatesque US dans les Balkans, ces lupanars qui sont en fait de véritable camps de viols dont sont sorties, blessées dans leur chairs et l'âme flétrie, des centaines de jeunes filles d’Europe de l'Est.

John Wayne est mort quand l'embargo contre l'Irak a tué des milliers d'enfants.

John Wayne est mort quand la CIA s’est mise à corrompre et à trafiquer partout dans le monde.

John Wayne est mort quand les Américains ont assisté sans réagir au massacre de prisonniers en Afghanistan.

John Wayne est mort quand l'Amérique s'est mis en tête d'imposer, de gré ou de force, sa vision au reste du monde.

Oui, John Wayne est mort, assassiné par ses compatriotes. Et le rêve américain aussi.

Le temps des héros valeureux et généreux est fini. Ne reste aujourd'hui que le cauchemar : drogue, gangs, corruption, guerre, conflits multiraciaux… et la pax americana, celle que tant de peuples ont connu : la paix des cimetières.