La forfaiture de Christine Malèvre
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04/02/03 |
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6.59 t.u. |
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Philippe Randa |
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Le procès de l¹infirmière Christine Malèvre a certes relancé le débat sur l¹euthanasie et les soins palliatifs, mais ne l¹a nullement enrichi. Au contraire, il a contribué à embrouiller les choses avec la confusion entre le cas de cette infirmière meurtrière et le nécessaire débat sur la dépénalisation de cette pratique.
Christine Malèvre a été condamnée à dix ans de réclusion pour l¹assassinat de sept patients entre 1997 et 1998 à l¹hôpital de Mantes-la-Jolie. Elle a reconnu avoir donné la mort à des personnes ³à leur demande² et parle d¹accidents pour deux autres cas. Quant aux trois autres morts, elle nie tout responsabilité.
Certains ont hissé, bien à tort, Christine Malèvre en martyrs du ³droit à mourir dans la dignité² et son avocat, maître Charles Libman n¹a pas hésité à parler du ³sacrifice² personnelle de sa cliente pour cette cause.
Il est étonnant qu¹à notre époque, plus personne ne soulève la simple question de la déontologie nécessaire à toute profession. Quoi que puisse penser personnellement Christine Malèvre du ³droit à mourir dans la dignité², elle moins qu¹une autre, en tant qu¹infirmière, ne pouvait agir comme elle l¹a fait, ne fut-ce qu¹à une seule reprise.
Le discours des partisans de l¹euthanasie est parfaitement clair à ce sujet : ³Un tel acte doit être le fruit d¹une réflexion commune et ouverte entre l¹équipe médicale, le patient et sa famille² et non pas un ³geste clandestin² comme celui auquel Christine Malèvre a affirmé s¹être livrée à deux reprises, que ce soit ou non à la demande des seuls malades.
Christine Malèvre a failli à son métier, comme le policier qui devient voyou, comme le comptable qui détourne l¹argent de son employeur, comme l¹écrivain qui se livre au plagiat, comme le soldat qui trahit son camp, comme le chauffeur professionnel qui prend le volant en état d¹ivresse, comme l¹élu qui vole l¹argent public, etc. Quelles que puissent être les raisons invoquées pour cela, tous ces gens commettent une forfaiture : Tout crime commis par un fonctionnaire dans l¹exercice de ces fonctions ; ils ajoutent tous la trahison au délit, voir au crime, lui-même.
Philippe Randa
Directeur du site www.Dualpha.com
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