La ténacité irakienne peut changer le futur du monde
 |
08/04/03 |
 |
9.13 t.u. |
 |
Fahed Diab, rédacteur en chef d’Al-Thaoura |
|
La ténacité du peuple irakien peut-elle changer la carte du monde ?
Une question qui hante les analyseurs stratégiques militaires et politiques. Car la guerre agressive destructive et ses conséquences vont faire un effet domino, au-delà de Washington. D'autant plus que la résistance du peuple irakien héros ébranle l'image des États-Unis et son nouvel ordre mondial et détermine l'avenir des Nations- Unies et celui des relations internationales et de la région.
Les points de vue sont multiples. Tantôt faisant le miroir direct des sources américano-britannique, à savoir ressemblance au cas afghan, tantôt se versant dans les analyses personnelles. Or on se met à parler d'un séisme qui fait exploser la région et établit une carte nouvelle pour le monde. Néanmoins la résistance héroïque de notre peuple héros en Irak contre les envahisseurs, malgré les carnages meurtriers perpétrés à son encontre, met les agresseurs dans la surprise. Non seulement au niveau des commandants opérant sur le terrain, mais aussi de l'opinion mondiale, surtout américaine et britannique qui a compris que ses chefs de guerre, et malgré le non-équilibre dans le niveau de la force et de la préparation, s'apprête à annoncer les pertes humaines prévues et à sensibiliser l'opinion intérieure à une guerre de longue durée. Parce qu'il s'agit de l'échec. Objectifs échoués. Le président américain George Bush et son partenaire Tony Blair ont promis de remporter une victoire rapide et éclaire dans un brin de jours, auparavant ils reconnaissent l'acharnement de la résistance irakienne les infligeant d'inattendus et lourds dégâts et pertes à Bassorah, Oum-Qasr, Fao, Nazerié, Safoine, Souk el-Chekh, Nadjaf et partout dans les régions et villes irakiennes, ce qui a renversé les balances et changé les plans plus qu'une fois. Mais le plus important de cela est que ne trompe plus personne l'imposture médiatique qu'incarnent les partenaires dans la coalition de la guerre agressive pour dissimuler leurs crimes perpétrés non seulement à l'encontre des civils irakiens dont la majorité sont enfants, femmes et vieux, mais aussi à l'encontre de leurs soldats mercenaires conduits par force à une guerre qu'ils considèrent futile à eux. Ils se trouvent donc repaître les illusions de force, idéologie de domination et de rêves impériaux prétendus. Alors certains d'eux figurent parmi les morts et d'autres sont prisonniers de guerre. Mais tous ont le sentiment de peur et de l'hystérie de la mort. Alors que le peuple irakien héros, tout le peuple irakien dans toutes ses composantes et appartenance s'adhère dans un front unifié, faisant prévaloir les sentiments nationaux sur toute autre considération, s'enracinaient dans sa terre, ses villes, ses villages et champs, portant les armes sans hésitation, affrontant héroïquement les lignes de l'agression. D'autant plus qu'il est persuadé que les forces Anglo-américaines sont des forces d'occupations et non de libération comme prétend-il le " le prophète fidèle à la liberté et à la démocratie " George Bush. Le premier choc que les forces de l'invasion reçoivent était au Sud. Elles avaient cru dominer Bassra et toutes les régions du Sud pendant les premiers jours de la guerre, supposant que les habitants de la ville allaient accueillir les forces d'attaque américano-britannique avec le bienvenu. Mais l'hospitalité arabe envers les lignes de l'agression exigeait de servir un repas très chaud brûlant les " anges de la liberté " renards du pétrole dans leurs chars blindés et faisant tomber à la chasse leurs avions évolués avec des armes très traditionnelles mais croyantes. Le deuxième choc trouve son effet dans la vanité des paris des analyseurs du Pentagone qui étaient unanimes sur le fait que le séisme de bombes colossales allait faire sortir de vastes secteurs de l'armée irakienne de la bataille et les pousser à rester neutres. Et cela montre l'ignorance occidentale en ce qui concerne la psychologie arabe. L'image s'avère donc différente non seulement au niveau de l'armée dans toutes ses unités et armes, mais aussi au niveau populaire. Les citoyens sont le soutien le plus fort de leurs forces armées
Héroïques. Tous prouvent avoir été d'accord sur l'amour de la patrie, l'attachement à la dignité, à l'indépendance et à la souveraineté. Quant au troisième choc, il est survenu du Nord. Le plan établi présume l'intervention des forces américano-britannique via les frontières turques pour occuper Bagdad en parallèle avec les forces Sud. Mais la résolution courageuse et responsable du gouvernement turque refusant l'autorisation des forces de l'invasion à utiliser ses territoires a fait avorter ce front. Ce qui mis les forces de coalition dans une impasse nouvelle et les contraint à changer de plans militaires.
Les données du terrain affirment que les vents ne sont pas propices aux bâtiments de guerre du Pentagone, à savoir pas de victoire en dépit la sévérité de la politique de meurtre et de destruction. Et c'est là que réside l'importance de répondre à la question, car l'équation politique reflète ce qui ce passe sur le terrain du conflit.
Si les choses marchent au gré de Washington, autant dire que les forces de l'agression ont réussi à gagner la guerre pendant les premiers jours, les États-Unis pourraient alors embarrasser les États hostiles à la guerre et exécuteraient le projet de Richard Perl prévoyant l'établissement un nouvel ordre mondial unipolaire dont le trait le plus distingué est de priver les États membres permanents au Conseil de sécurité du droit du veto. Et Donc si les Nations-Unies accepte cet ordre et en applique les exigences seront une organisation importante, sinon les États-Unis auront à les remplacer par un nouvel ordre que Washington en remplit les fondements conformément à ses intérêts.
La réussite de l'Irak à riposter aux lignes agresseurs et à allonger au moins la durée de la guerre, George Bush et ses partenaires vont perdre leur crédibilité et la bataille de l'opinion publique dans leurs pays d'abord, et puis dans le monde. Ils reviennent avec déception au Conseil de sécurité pour sortir de l'impasse. Et à ce moment là la troïka la France, l'Allemagne et la Russie auraient réalisé ses accomplissements les plus grands. Les Britanniques seraient convaincus que leur avenir réside dans l'adhésion à une Europe unie et abandonneraient l'Amérique. Les initiatives françaises, du passé et du présent, réussiraient à faire trouver un orchestre européen unifié et à construire une identité indépendante du géant américain. Cela en effet conduirait à faire aussi trouver prochainement un équilibre international dont l'impact serait clair sur la région, le monde et les relations internationales
© Al-Thaoura (3 avril 03).
|