Le "Nouveau Monde" est désormais européen !
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27/02/03 |
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5.41 t.u. |
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Philippe Randa |
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Les plus sceptiques prédisaient qu¹ils se dégonfleraient bien vite ! Que leur résistance aux tous puissants États-Unis d¹Amérique ne serait qu¹un feu de paille, qu¹un râle d¹autant plus grotesque qu¹il cesserait au premier froncement de sourcils de la Maison-Blanche. Et pourtant, ils tiennent bon. Mieux : chaque jour, ils ébranlent les indécis et rallient des pays à leur cause.
Enfin, l¹Europe politique !
Aucun ³observateur attentif² n¹avait vu le coup venir, mais ces gens-là voient rarement l¹avenir avec justesse : de la chute du mur de Berlin à la présence de Jean-Marie le Pen au second tour de l¹élection présidentielle française, les événements semblent prendre un malin plaisir à les ridiculiser.
Quelle mouche a donc bien pu piquer le Français Jacques Chirac et l¹Allemand Gerhard Schröder, le chef de la diplomatie belge Louis Michel, puis enfin l¹Italien Silvio Berlusconi (celui-là après avoir été d¹abord un soutien des USA), et bien d¹autres dirigeants européens pour s¹opposer ainsi au leadership américain sur le monde ?
Peut-être tout simplement, ces ³Européïstes², comme certains les désignent avec mépris, en ont-ils eu assez d¹être sans cesse moqué (euphémisme !) sur leur absence de politique européenne commune et ont-ils voulus montrer que l¹Europe politique existait sinon belle et bien, du moins enfin !
Tous les parents le confirmeront : un adolescent, pour s¹affirmer, s¹oppose ; parfois par principe, toujours par nécessité.
Et qu¹est-ce que l¹Europe politique aujourd¹hui, sinon celle d¹une Union en pleine adolescence, face à des États-Unis d¹Amérique qui ont atteint, eux, leur maturité depuis plus d¹un siècle maintenant.
Car les ³vieilles nations² du ³vieux continent européen², comme aiment tant à les désigner certains caciques de l¹administration Bush, forment désormais, qu¹on le veuille ou non, une puissance bien réelle dont beaucoup ont tort de ne voir dans les désaccords existants entre certains états qu¹une faiblesse congénitale.
Personne n¹oserait dire que les États-Unis d¹Amérique sont au bord de l¹implosion parce que certains de leurs États appliquent la peine de mort et que d¹autres l¹ont abolie. C¹est pourtant un sujet de société d¹importance.
Quant à la ³langue commune² qui ferait toute la différence entre la réalité américaine et l¹impossibilité européenne, c¹est oublier que l¹espagnol est en passe de devenir la langue la plus parlée au pays de l¹Oncle Sam, que nombre de ses citoyens ne parlent que celle-ci et ne maîtrisent que peu, très peu, voire pas du tout, l¹américain.
³Ah, mais même ceux qui ne parlent pas l¹américain se débrouillent !², rétorquent les américanophiles les plus convaincus. Et alors, pourquoi les Européens ne se ³débrouilleraient-ils pas² eux aussi. Que l¹on sache, la langue n¹a jamais été un obstacle ni au commerce, ni au tourisme, ni même, ni surtout aux alliances politiques.
Il y a peut-être, sans doute même, bien d¹autres raisons, avouables ou non, à la prise de position des meneurs du ³camp de la paix², mais il est certain que les Européens ont prouvé à l¹occasion de cette crise, qu¹ils étaient non seulement originaires de ³vieilles nations², mais aussi les pionniers d¹un nouveau monde en pleine croissance politique.
Un ³vieux monde², bordé par l¹Atlantique, existe, oui, mais sans doute plus du coté où on le situait jusqu¹à présent.
Philippe Randa
Directeur du site www.Dualpha.com
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