31/03/03 17.52 t.u. Philippe Randa

Monsieur Randa,

Je constate qu'une seule personne parmi les personnages actuels échappe à votre vindicte haineuse : Saddam Hussein. Le bon dictateur ! Quel être excellent, surtout protégeons-le, longue vie à ce cher homme pour le bien de tous les Irakiens.

Posez la question suivante : imaginez que vous avez le choix de vivre soit aux États-Unis, soit en Irak aujourd'hui, et qu'en toute liberté vous puissiez aller vous installer dans un de ces deux pays ? Lequel serait choisi en priorité selon vous. A cette question des millions de personnes ont déjà répondu. Elles ont voté "avec leurs pieds".

JG

Cher monsieur,

Merci de l'intérêt que vous avez porté à ma chronique.
Je vais bien volontiers répondre à vos reproches.

Défendre certaines positions n'implique pas obligatoirement qu'on prenne faits et cause pour un parti contre un autre.

Ma chronique attaquait violemment non le président des États-Unis d'Amérique en tant que tel, mais les partisans de l'Ordre Moral dont Georges W. Bush se fait le représentant.
J'ignore si Saddam Hussein est un bon ou mauvais dictateur, je ne suis pas irakien et c'est à son peuple de répondre.

Je n'ai aucune haine à son égard, c'est vrai, mais pas plus d'ailleurs qu'envers Georges W. Bush. Je n'ai en général de haine pour personne : il y a ceux que j'apprécie ou non suivant les circonstances, leurs actes ou leurs déclarations que je juge en fonction de mes idées ou des intérêts des miens et de mon pays.
J'ai écrits maintes fois le mal que je pensais de Jacques Chirac et de son action en expliquant pourquoi. Je n'ai pas hésité à rendre compte du bien que je pensais de sa fermeté dans la ³crise irakienne", en n'oubliant toujours pas d'expliquer pourquoi.

Quant à votre question, elle est équivalente à d'autres, du genre :
- Préférez-vous que votre mère ou votre père meure le premier ?
- Préférez-vous attrapez la peste ou le choléra ?
- Préférez-vous perdre vos bras ou vos yeux ?
etc. etc.

Je suis Européen de civilisation française avant tout. Je ne compte allez vivre ni en Irak, ni aux États-Unis ; je ne préconise pour les peuples d'Europe ni le régime politique du premier, ni celui du second... et jamais je ne me permettrai de dire aux Irakiens comme aux Américains du nord ce qu'ils doivent faire, tout comme je n'accepterai jamais qu'un pays étranger dicte aux Français pour qui ils doivent voter, ni à des non-Européens quelle Europe les peuples de celles-ci doivent bâtir.

Je constate seulement que la politique actuelle des États-Unis d'Amérique a des effets immédiats que je juge négatifs, voire extrêmement dangereux, pour les miens d'abord et pour tous les pays du Monde ensuite.
Je n'ai pas constaté à ce jour que la politique du régime irakien ait les mêmes conséquences.

Quant à ceux qui "votent avec leurs pieds", je pense qu'il s'agit des manifestants actuels contre la guerre.

Je déteste les manifestations de rue, quelles qu'elles soient... Une foule est toujours manipulée. Elle acclamait en 1944 Philippe Pétain avant d'acclamer Charles De Gaulle... Elle injurait Jean-Marie Le Pen entre les deux tours de l'élection présidentielle et conspue aujourd'hui Georges W. Bush : ce sont les mêmes troupeaux, de père en fils, de mère en fille.

Cette semaine dans une tribune que j'ai publiée sur le site Dualpha, Jean-Marc Brissaud écrit : "Š je préfère, à tout prendre, la réserve d¹une jeune fille en tchador à l¹arrogance débraillée de ces tricoteuses défilant contre Le Pen."
Libre à lui de le penser. Je continuerai pour ma part à ne choisir ni l'une - préfèrant sans hésitation une demoiselle en tailleur chanel (voire même dans le plus simple appareil) ­ ni les autres - même coiffées et lavées pour certaines, karchérisée et toilettée pour beaucoup.

Bien courtoisement.

Philippe Randa