27/04/04 8.57 t.u. Tahir de la Nive

Madrid : commentaire N°2

Un mois vient de passer depuis l’attentat qui ensanglanta Madrid. La piste ETA a donc été, dit-on, définitivement abandonnée au profit de la piste « islamiste ». Les arrestations se sont multipliées, tant en Espagne qu’en France que dans d’autres pays d’Europe, essentiellement de Maghrébins mais aussi, ici et là, de quelques Turcs et Pakistanais. De quoi, donc, justifier le battage médiatique selon lequel il existe bien à l’échelle mondiale, sur le continent européen en particulier, un réseau terroriste de fanatiques islamistes décidés à tout faire sauter, eux-mêmes inclus, sur un simple mot d’ordre du fameux Bin Laden.

Nous n’allons pas ici reprendre les termes de notre précédent commentaire sur la mensongère absurdité de l’amalgame « terroristes islamistes » ; nous nous contenterons d’ajouter que cette vague d’arrestations ainsi que l’incident de Madrid au cours duquel les présumés auteurs de l’attentat du 11 mars se seraient faits sauter plutôt que de se rendre, que ces différents événements, donc, ne font que conforter nos propos sur l’inexistence du supposé réseau.

Car s’il est une différence essentielle entre ces pseudos-islamistes et les gens de l’ETA ou de Corsica-machina qui eux ne sont pas des amateurs, c’est bien que les premiers sont immédiatement identifiés et le plus souvent gaulés après leur coup, alors que les seconds continuent de courir le plus souvent incogniti et impunis. Laissons aux abrutis de la Droite fayo-mégrétiste les arguments basés sur une quelconque « supériorité raciale » qui rendrait les seconds plus malins ! La vérité est ailleurs, plus précisément dans le fait que nous avions signalé, à savoir que ces tueurs exotiques ne disposent sur le sol européen d’aucune logistique, qu’ils sont notamment incapables de se fondre dans la population, d’y trouver le soutien et la dissimulation dont leurs homologues bretons, corses ou basques bénéficient dans leur terroir. Et c’est là précisément ce qui nous permet de soutenir, outre l’absurdité idéologique sur laquelle nous ne reviendrons jamais assez, qu’il n’existe techniquement pas de « réseau islamiste » car celui-ci aurait pour première préoccupation d’assurer la planque puis l’évacuation de ses membres actifs.

La rapidité avec laquelle ces derniers sont identifiés puis arrêtés ou liquidés n’a qu’une explication : ils sont déjà surveillés de longue date et on attend qu’ils aient fait leur coup pour cela, ou alors ils sont tout simplement « donnés » par leurs commanditaires ou collaborateurs. On reconnaît là les méthodes de la Mafia et de la CIA – il est aujourd’hui difficile de dire laquelle des deux est au service de l’autre – notamment lors de l’assassinat de Kennedy, le tueur, vraisemblablement à la solde de Meyer-Lansky et commandité de Miami, étant silencié par un deuxième commandité de Langley. Dans le cas du 11 mars, il est probable que c’est bien l’ETA qui a fourni le savoir-faire et la technologie. Les indices se rassemblent en ce sens et on voit mal par ailleurs comment une organisation manquant de moyens et de structures au point de ne pouvoir planquer ses agents auraient ceux d’accomplir une opération aussi complexe et aussi bien montée. Il est probable que les Maghrébins abusivement qualifiés d’ »Islamistes » ont été assez mouillés dans l’affaire pour justifier l’attribution qu’en font les media au fameux « terrorisme islamique », puisque c’est bien là le but de l’opération : accuser de la rage le chien qu’on veut noyer, surtout lorsqu’il est porteur d’un système qui s’oppose au capitalisme et à l’usurocratie… à laquelle, précisément, aussi bien Lincoln que Kennedy avaient cessé de plaire, peu avant leur élimination.

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