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Le Front national nouveau est arrivé
Christian Bouchet |
Éditorial
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J’ai eu, par ailleurs, l’occasion d’écrire tout le bien que je pensais de A tous les Français qui ont déjà voté une fois Le Pen, l’ouvrage publié récemment par Jean-Claude Martinez, le conseiller spécial à la prospective stratégique pour la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen.
J’ai reçu, à la fin de la semaine passée, A contre flots de Marine Le Pen, livre que j’ai lu d’une traite et qui m’a, comme le travail de Martinez qu’il recoupe largement, particulièrement séduit.
Il y a tout d’abord le récit de la vie de la troisième fille de JMLP, de son enfance à nos jours, dont la tonalité intimiste tout comme la franchise sont très inhabituelle. Mais, il y a surtout, au fil des pages, ces multiples réflexions sur l’avortement, sur le travail des femmes, sur la religion catholique, sur l’immigration, sur le système pénitentiaire, etc. qui font montre d’une grande ouverture d’esprit, d’une réflexion à l’opposé de celle à laquelle les « nationaux » avec leur bêtise crasse nous ont habitués.
Il y aurait beaucoup d’extraits de ce livre à citer et à mettre en avant, contentons-nous en d’un seul, issu du chapitre où l’auteur règle son compte aux Bompard, Antony, Baeckeroot, and co :
« Je pense que si le Front national, s’il fut un jour un parti d’extrême-droite, est aujourd’hui un grand parti populaire. Qu’à ce titre, il doit s’apprêter à accueillir en son sein des millions de Français qui le rejoindront, non pas sur des éléments secondaires de son programme, mais sur son seul fondamental : « la défense de notre nation et de nos compatriotes ». Que pour ce faire, il doit se tourner résolument vers l’avenir et que, sans oublier le passé, il doit cesser de se quereller sur les guerres d’hier. Qu’il ne peut plus, n’en déplaise à certains, se contenter d’être le caillou dans la chaussure du système, mais se préparer à appliquer ses idées lorsque le peuple l’appellera. Que fidèle à ses idées, il doit néanmoins tenir compte de la société actuelle pour convaincre de son aptitude à gouverner. (…) Qu’il doit enfin être lui-même à l’image de notre pays, jeune et vieux, fonctionnaires et professions libérales, paysans et employés, ouvriers et patrons, catholiques, musulmans, juifs et athées, femmes, hommes, anciens communistes ou déçus de l’UMP, rassemblement du peuple français lié par la politique, la vraie, dont Dostoïevski disait qu’elle est l’amour de la patrie… rien que cela ! »
Avec Jean-Claude Martinez et Marine Le Pen, on peut se dire que le Front national nouveau est arrivé et que lorsque le menhir prendra sa retraite l’équipe de remplacement sera prête.
Marine Le Pen, A contre flot, Grancher, 20 euros. |
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