Sauver les lettres est un collectif qui réunit, depuis mars 2000, des professeurs, des instituteurs et des parents d'élèves. Ses membres, selon leur document de présentation, « ont en commun l'idéal d'une école élitaire pour tous », ils ont conscience que « le niveau baisse » et ils proposent donc une réforme générale de l’éducation revenant aux fondamentaux de celle-ci : programmes et horaires adéquats, formation de haut niveau disciplinaire des maîtres, recours aux redoublements, maîtrise de la langue comme base de tout apprentissage, suppression au lycée des fausses disciplines qui n’ont pour but que d’augmenter le pourcentage de réussite au bac, etc. Last, but not least, SLL s’oppose aux dérives libérales dans l’éducation. Il n’y a donc dans son programme que du bon et on comprendra que de nombreux militants nationaux n’aient pas hésité à rejoindre ses rangs.
Parmi ces militants de notre camp qui cotisent à Sauver les lettres, il y avait, jusqu’à très récemment, la nantaise Oriane Borja, membre du Comité central du Front national et cadre d’Égalité et réconciliation.
Celle-ci est mère d’une famille de quatre enfants, tous en âge d’être scolarisés. C’est dire qu’elle est donc très sensible à l’éducation qu’on leur prodigue et, qu’en militante de terrain, elle s’est naturellement investie dans la défense d’une école de qualité. Il était donc logique qu’elle prenne sa carte à Sauver les lettres dès la création de cette association. Il était aussi normal que dans une société démocratique, elle ne cache pas son appartenance à un parti politique légal dans le programme duquel se retrouvent de très nombreux français.
Or, c’est là que tout se corse… Pour avoir évoquée son appartenance politique dans une lettre personnelle à Michel Buttet, le président de SLL, Oriane Borja a immédiatement été exclue de Sauvez les lettres pour … « faute grave » !
Cette discrimination négative qui consiste a considérer que l’appartenance à un parti politique démocratique et légal est une faute laisse sans voix et fait supposer que nos défenseurs d’une école de qualité ne sont pas si neutres et si laïques qu’ils veulent bien le dire.
Cela étant, pour reprendre une expression de Jean-Marie Le Pen, quand on veut monter au cocotier, il faut avoir un caleçon propre… Or le caleçon de Sauver les lettres n’est pas très net et une simple enquête de proximité permet de se rendre compte que nos grands démocrates n’ont pas toujours pratiqué un antifascisme aussi vigilant.
Il faut savoir que Sauvez les lettres participe d’une nébuleuse où l’on retrouve les associations Sauvez les maths, Savoir lire et compter et le Groupe de réflexion interdisciplinaire sur les programmes. Ce Grip, qui définit ce que devraient être idéalement les programmes de l’enseignement primaire et secondaire, étant d’une certaine mesure à la fois le comité de référents de ces résistants à la médiocrité scolaire et son think tank. Or si l’on prend soin de lire l’intervention de Marc Lebris, l’un de ses animateurs, à son assemblée générale du 4 octobre dernier (MarcLebris.pdf) on en apprend de belles ! Le Grip « grâce au soutien de quelques membres de droite et d'amis mathématiciens et catholiques (…) a obtenu une subvention issue d'un laboratoire patronal de droite et catholique», par ailleurs un de ses animateurs ayant été invité à s’exprimer sur Radio courtoisie n’a pas hésité à s’y rendre sans que personne ne s’en formalise ! Mais ce n’est pas tout, si l’on examine les noms des animateurs du Grip, on y relève celui d’un récent démissionnaire qui n’est pas un inconnu pour les connaisseurs de l’extrême-droite la plus ultra, celle qui dénonce en Jean-Marie Le Pen un « traître à la race blanche », celle qui rêve à une Europe socialiste et nationale, celle dont les membres aiment à proclamer leur idéologie en usant de pseudonymes germaniques faisant référence à l’acier et à la glace !
Ce qu’on est en droit de se demander, c’est si notre ami Michel Buttet, lui qui par amour de la démocratie exclut de son association les membres du Front national, ignorait tout ceci ? Cela nous semble peu vraisemblable, mais il est vrai que les œillères rendent aveugle ! Quoiqu’il en soit qu’il ne nous dise pas maintenant qu’il n’a pas été prévenu… et quitte à vouloir faire le ménage qu’il le fasse soigneusement…