Etre contre l’indépendance du Kossovo ? Oui, mais pour la bonne raison
Il est parfois des prises de positions convergentes avec les nôtres qui nous mettent mal à l’aise. Il en est de même de certains « coude à coude » auxquels l’actualité nous oblige.
Ainsi, l’indépendance du Kossovo a-t-elle été pour certains groupuscules une nouvelle occasion de se mettre sous le feu des médias en y manifestant une opposition aussi radicale que voyante.
Et pourtant, cette « minorité agitée » n’aurait-elle pas mieux fait de se taire ? Elle qui rêve d’une Europe aux 100 Kossovo ! Elle qui récemment diffusait avec fierté une carte de France dépecée. Elle qui se revendique du Vlaams Belang (dont un communiqué opportun du Mouvement Nation rappelle que le parti dont il est issu – le Vlaams Blok - soutenait l’UCK en 1999) et de la Ligue padane…
Cette « minorité agitée » se serait sans doute tue, voire même se serait réjouie si les kossovars n’avaient pas été musulmans. Car à leurs yeux, comme aux yeux de leurs amis sionistes ultras, là est le crime de cette indépendance : « Elle fait partie du nouvel expansionnisme islamique et du pacte Eurabia. »
Une fois de plus l’analyse géopolitique s’efface derrière des réflexes de front bas et, une fois de plus, les tenants de l’Occident et de la lutte contre l’islamisation se font enculer par ceux qui les manipulent : après les avoir bien « chauffés » dans la croisade anti-islam, les services de l’Oncle Sam installent sur leur paillasson, avec une ironie mordante, un État musulman…
Pour nous que le Kossovo soit chrétien, musulman ou athée, il ne devait pas accéder à l’indépendance pour une seule raison : car tout fractionnement de l’Europe, indépendamment de toute considération religieuse est actuellement un crime contre notre continent.
« Un va devant » dit-on. L’indépendance du Kossovo ne peut que donner des idées et servir d’exemple. Elle sera profondément déstabilisatrice dans les Balkans, mais quid en Espagne ? en France ? en Grande-Bretagne ? Comme l’écrit avec justesse Jean-Michel Vernochet : « cela augure mal de l’avenir des États nationaux, tous plus ou moins menacés à terme de landérisation. À commencer par le royaume belge maintenant devenu presque une fiction politique… »
Les États-Unis après avoir démantelé les empires européens, tentent de faire de même avec les nations européennes. Une Europe fédérale serait une Europe faible donc sous contrôle américain. L’Union des Nations européennes étant le dernier rempart face à l’hégémonie des États-Unis, il est logique que ceux-ci soutiennent et favorisent la mort de celles-là.
Tel est le véritable problème et tous ceux qui de Nice à Strasbourg, de Bruxelles à Milan, font la promotion d’un régionalisme identitaire sont les alliés objectifs du Département d’État ou ses idiots utiles.