Peut-on siéger au conseil municipal, dans l’opposition, et en même temps diriger une association chargée de mettre en place une partie de la politique de la Ville et du centre communal d’action sociale (CCAS), sachant que cette association tire quasiment tous ses moyens du versement de subventions communales ? Telle est la question qui se pose, au lendemain de l’accession de Françoise Renerte, conseillère municipale d’opposition FN, à la présidence de l’Espace temps libre seniors (ETLS), fort de 337 adhérents. La réponse est loin d’être évidente. « Je ne fais de procès d’intention à personne, mais j’ai demandé qu’une surveillance étroite soit mise en place, car je veux être absolument certain que l’ETLS ne fera pas l’objet d’une prise de contrôle politicienne. Qu’il s’agisse du FN, du PS ou du PC, ce serait exactement la même chose. Nous apportons les moyens de fonctionner à une association apolitique, qui poursuit un but social. Je suis profondément inquiet d’un possible mélange des genres », prévient le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon.

Le PS dénonce un rapprochement UMP-FN
Sous-entendue par l’ancien maire PS, Philippe Pailla, l’éventualité d’un rapprochement entre la majorité UMP et le FN de Guillaume Luczka est battue en brèche. « C’est une thèse que M. Pailla soutient depuis des mois. Mais à part lui, personne ne peut croire à ça. Ce qu’il s’est passé, c’est que l’ancien président, qui est un proche de M. Pailla, a démissionné tout seul au terme d’une présidence difficile. L’ETLS est une association formidable, qui fait beaucoup de choses, mais dans laquelle l’ambiance était très mauvaise. Le bureau s’est réuni et personne ne voulait être candidat. Celui-ci, dans lequel siège ma conseillère municipale (Françoise Hannotin, vice-présidente du CCAS, NDLR) mais sans voix participative, a désigné Mme Renerte », rétorque Boris Ravignon.
L’UMP prise de court
« Entre moi et M. Ravignon, les relations sont très plates. Nous allons continuer de taper sur l’UMPS », affirme de son côté Guillaume Luczka, pour qui l’élection de Françoise Renerte relève « d’un vote démocratique […] que les socialistes ne digèrent pas ». L’ancien président de l’ETLS, Alain Corniquet, regrette de voir le débat glisser sur le terrain politique : « On m’a reproché ma présence sur la liste de M. Pailla. Mais avant cela, personne à l’ETLS ne savait que je faisais un peu de politique. Et puis, j’étais 41e sur la liste, sans aucune chance d’être élu… » Contactée, Françoise Renerte n’a pas souhaité s’attarder sur le sujet : « Ces accusations relèvent du torchon ! ». L’ETLS risque-t-elle de souffrir de sa présidence ? La municipalité lui coupera-t-elle le robinet ? Boris Ravignon ne le souhaite pas : « Les adhérents ne doivent pas faire les frais de la situation, mais nous étudions ce qu’il est possible de faire ». Guillaume Luczka s’est finalement voulu rassurant : « C’est une association importante, mais je laisse ma collègue (Françoise Renerte) se débrouiller. Elle n’a pas été élue pour son étiquette politique mais pour son investissement dans une association pour laquelle elle officie comme bénévole depuis quatre ans. À ce titre, elle y connaît beaucoup de monde. » Et celui-ci de faire taire les rumeurs : « Je crois que l’UMP a été prise de court ».