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Ces maux que les politiques nous cachent
Dr. Jacques Michel Lacroix |
Intérieur
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Tout au long de la campagne électorale qui vient de s’achever, et plus encore après l’annonce des résultats, je ne pus m’empêcher de comparer la plupart des intervenants politiques avec ces aréopages de médecins qui se succèdent parfois au lit d’un malade pour lui expliquer que tous ses symptômes sont bénins, mais qui sont tous intimement persuadés que son état est grave, empire de jour en jour, et qu’il ne faut surtout pas l’en informer.
Symptômes, on n’a voulu parler que de symptômes, sans jamais aborder le fond. Si le malade tousse, c’est qu’il a la gorge irritée. Quelques pastilles suffiront ! Jamais dans le discours de nos représentants en place je n’ai entendu parler d’une étiologie quelconque, ni même de l’amorce de la recherche d’une étiologie. En médecine, se contenter de traiter les symptômes serait une faute grave, si l’on ne s’était assuré auparavant de l’absence d’une pathologie sous-jacente susceptible de nécessiter un traitement adapté. Certes, un tel traitement peut avoir des désagréments et des effets secondaires douloureux, voire invalidants, mais cette recherche est cependant essentielle à la guérison. Ce n’est qu’au bout du bout, quand on ne peut plus lutter contre la maladie qu’alors, en effet, on traite les symptômes : la douleur, l’anxiété… pour que la fin soit moins douloureuse. Cela s’appelle des soins palliatifs. En sommes-nous déjà là ? Est-il trop tard pour envisager un traitement curatif ?
Je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu, dans le discours de ceux qui s’autoproclament officiellement républicains, la moindre allusion à des solutions susceptibles de modifier la croissance d’une pathologie dont le peuple ne peut que se désoler de ses effets. Sont-ils ignorants à ce point ? Croient-ils qu’avec des tisanes et des saignées on arrivera à endiguer le mal qui nous ronge ? J’espère pour eux qu’ils ne sont pas dupes de leur discours.
Mais les temps ont changé, maintenant les malades ont accès à leur dossier médical et n’admettent plus que les médecins leur mentent. Certes, la vérité est parfois difficile à dire au malade, mais avec un peu de délicatesse et de psychologie, on peut la faire admettre sans pour autant briser l’espoir.
Hélas, nos grands médecins ne se réjouissent que parce que le malade n’a pas été tenté par d’autres thérapeutiques dont le contrôle leur aurait totalement échappé. Pire encore : ils se bousculent déjà dans la chambre du roi pour savoir lequel d’entre eux aura l’honneur d’administrer lavements et saignées.
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