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Mercredi, 16 Décembre 2015 |
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NKM et la primaire : «Le bon timing pour se lancer, c'est le printemps»
Olivier Beaumont et Valérie Hacot ( @olivierbeaumont ; @vhacot1 ) |
Intérieur
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Tout juste virée de la vice-présidence du parti les Républicains, Nathalie Kosciusko-Morizet dénonce une ambiance de peloton d'exécution. Et en dit plus sur sa candidature à la primaire à droite.
Évincée hier de son poste de numéro 2 des Républicains, au profit de son ennemi Laurent Wauquiez, NKM règle ses comptes.
Vous parlez d'« épuration », de « méthodes staliniennes » à propos de votre éviction. Ce n'est pas un peu fort ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET. Ce qui est paradoxal, c'est qu'au moment où on annonce la volonté d'ouvrir un débat au sein du parti, on choisit d'écarter ceux qui ont des désaccords. Un parti politique vit mieux dans la diversité. Et j'assume : on ne se renforce pas en épurant une direction de ceux qui critiquent, ça s'apparente à d'autres temps et d'autres latitudes.
Mais cette rupture avec Sarkozy était inéluctable...
J'ai eu le sentiment, lundi matin au bureau politique, que certains se croyaient dans un peloton d'exécution et voulaient du sang. Mais au vu des messages que j'ai reçus, je sais que beaucoup n'ont apprécié ni la méthode ni le ton. La divergence de fond n'est pas nouvelle. Mon opposition au ni-ni, je l'ai expliquée dans un livre dès 2011. J'avais fait de ma liberté de parole une des conditions quand j'ai accepté les responsabilités de vice-présidente il y a un an. Il semble qu'aujourd'hui on ne soit plus dans la même logique...
Vous dites que la parole est muselée ?
Nous étions deux, Jean-Pierre Raffarin et moi, à défendre une ligne différente pour l'entre-deux-tours. La décision prise, je me suis tue pour ne pas gêner nos candidats. Deux voix divergentes, est-ce vraiment un drame ? Aujourd'hui, le débat interne est fermé. C'est la glaciation. J'ai le sentiment qu'il n'y a plus de dialogue. Si la contestation n'est plus supportée, le débat se fera en dehors du parti.
La nomination de Laurent Wauquiez, qui incarne la ligne très à droite, est-elle une provocation ?
Ce n'est pas un sujet de personne, mais de ligne. On ne gagne pas une élection sur la nostalgie de la France d'hier ou même sur la France de toujours. Il faut parler aussi de la France de demain. La France n'a pas besoin de réactionnaires, mais de visionnaires.
Nicolas Sarkozy a compris le message des régionales ?
Nous gagnons, certes, sept régions. Mais ce résultat ne doit pas faire oublier le premier tour : la droite et le centre qui font 27 % et le risque de ne pas être au second tour de l'élection présidentielle.
Mais le résultat du scrutin ne montre-t-il pas que la France est à droite. Cela valide la ligne de Sarkozy ?
A force de se droitiser, les républicains finiront par quitter les Républicains. Je ne suis pas en train de dire que les questions identitaires n'existent pas. Mais on ne résoudra pas les problèmes en s'obsédant sur des questions comme les menus de substitution à la cantine. La question, c'est plus l'autorité que l'identité. Nous manquons cruellement d'autorité. Par ailleurs je suis frappée du parallélisme total entre la courbe du vote FN et celle du chômage. Un jeune à la dérive, il a besoin d'un boulot avant d'un discours sur l'identité !
La primaire, vous y allez ?
C'est une hypothèse à laquelle je travaille, et qui s'est renforcée avec le résultat des élections régionales. Maintenant, ce n'est pas quarante-huit heures d'agitation qui ont suivi sur les questions de direction qui peuvent accélérer cette décision. J'ai sur la primaire une réflexion de long terme, je n'irai pas contre quelqu'un mais pour des idées.
Mais le bon timing pour partir en campagne, c'est quand ?
Rien n'est fait. Mais en général le bon timing, c'est le printemps. Je crois beaucoup aux saisons, y compris en politique...
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