Quatre soldats britanniques et quatre soldats américains ont été tués ces dernières 24 heures par l’explosion d’engins au passage de leurs convois tandis que quatre autres militaires ont été blessés dans l’atterrissage en catastrophe d’un hélicoptère de l’US Air Force touché par des tirs.

Les quatre militaires britanniques et un interprète irakien ont été victimes de l’explosion d’un engin qui a détruit leur blindé et de tirs d’armes à Bassorah, dans le sud de l’Irak, a annoncé l’armée britannique d’occupation en précisant qu’un cinquième soldat avait été grièvement blessé.

L’embuscade s’est produite en pleine nuit dans les faubourgs nord-ouest de Bassorah, un bastion des miliciens de l’Armée du Mahdi de Moktada al Sadr.

Le Premier ministre Tony Blair a déclaré que l’"acte terroriste" qui a coûté la vie à ces quatre soldats tempérait la joie de voir les 15 hommes de la Royal Navy capturés il y a deux semaine par l’Iran dans le Chatt al Arab rapatriés indemnes.

Six soldats britanniques au total ont été tués cette semaine dans le sud de l’Irak, soit l’un des plus lourds bilans depuis l’invasion de 2003. Au total plus de 140 militaires britanniques ont trouvé la mort dans le Sud de l’Irak.

L’armée américaine d’occupation a perdu pour sa part depuis quatre ans dans les secteurs du nord, du centre et de l’ouest du pays plus de 3.260 soldats, dont quatre tués mercredi dans deux attaques à l’explosif distincts à Bagdad et près de la capitale.

Jeudi matin, des tirs nourris ont en outre forcé un hélicoptère de l’armée américaine d’occupation à faire un atterrissage en catastrophe près de Latifya, un bastion de guérilla au sud de Bagdad, ont rapporté des témoins.

L’appareil transportait neuf personnes, dont quatre ont été blessés, a indiqué l’armée sans autre précision. Depuis le début de l’année, huit hélicoptères ont été abattus par la guérilla irakienne, faisant 28 morts, des militaires américains en majorité.

Près Mossoul, dans le nord de l’Irak, dix soldats irakiens affectés à un barrage routier ont été tués et un autre a été blessé lors d’une attaque menée par une quarantaine d’hommes armés à l’aube alors qu’ils dormaient, a annoncé l’armée.

Cette recrudescence des violences intervient alors que Londres a annoncé qu’il allait retirer dans les mois qui viennent un quart de ses 7.000 hommes stationnés en Irak pour passer le relais aux troupes irakiennes.

Au contraire, George Bush continue à déployer 30.000 hommes de plus pour sécuriser Bagdad et les zones au pays encore insoumises.

Son allié polonais Lech Kaczynski, qui avait commencé a réduire son continent de 2.500 hommes, a déclaré envisager de le renforcer pour répondre à un surcroît d’attaques contre ses bases en Irak.

La conférence ministérielle sur la stabilisation de l’Irak prévue en avril en présence de représentants des pays voisins et des grandes puissances a été repoussée au mois de mai et aura lieu hors d’Irak pour des raisons de sécurité, a annoncé jeudi le ministre irakien des Affaires étrangères.

Cette conférence avait été précédée en mars à Bagdad d’une réunion préliminaire à un niveau inférieur, où Américains, Syriens et Iraniens avaient eu l’occasion inédite d’établir des contacts dont les résultats restent à évaluer.