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Le pape François fustige l'indifférence d'un monde surinformé
Le pape François a fustigé "l'indifférence" d'un monde surinformé et appelé les Etats à empêcher l'extension des conflits, alléger les dettes et mener une coopération "respectueuse" des cultures et du droit des enfants à naître, dans son message annuel pour la paix.
Intitulé "Gagne sur l'indifférence et remporte la paix", ce message, publié mardi, doit être lu dans toutes les églises catholiques le 1er janvier, à l'occasion de la Journée mondiale de la paix.
"Nous devons constater que l'augmentation des informations, ne signifie pas une augmentation de l'attention aux problèmes (...) et peut entraîner une certaine saturation qui anesthésie et relativise leur gravité", écrit François, appelant le monde à sortir de "l'attendrissement superficiel".
"Il y a celui qui est bien informé, écoute la radio, lit les journaux ou assiste aux programmes télévisés, mais il le fait de manière tiède. Ces personnes connaissent vaguement les drames qui affligent l'humanité mais elles ne se sentent pas impliquées", ajoute-t-il, renouvelant son appel aux catholiques à accueillir des familles de migrants.
Parallèlement, les médias et agents de communication sur internet sont appelés à faire preuve de "responsabilité" et à se montrer "vigilants afin que la manière dont ils obtiennent et diffusent les informations soit toujours juridiquement et moralement licite".
De manière plus traditionnelle, le message évoque "les tragiques conséquences" du terrorisme et de la violence mais s'attache surtout à dénoncer l'"indifférence qui a dépassé nettement le domaine individuel pour prendre une dimension globale" et le refus de s'engager dans la "solidarité" à tous niveaux.
Le pontife argentin lance aussi "un triple appel" aux dirigeants politiques: ils doivent d'abord "s'abstenir d'entraîner les autres peuples dans des guerres qui en détruisent non seulement les richesses matérielles, culturelles et sociales, mais aussi l'intégrité morale et spirituelle".
Ils doivent ensuite oeuvrer "à l'effacement ou à la gestion soutenable de la dette internationale des pays les plus pauvres".
Ils doivent enfin "adopter des politiques de coopération, qui, au lieu de se plier à la dictature de certaines idéologies, soient respectueuses des populations locales et qui ne portent pas atteinte au droit fondamental et inaliénable des enfants à naître à la vie".
Le pape François s'en prend ainsi, comme il le fait souvent, aux politiques de coopération qui exigent en contrepartie des progammes de limitation des naissances et d'accès à l'avortement.
Il salue cependant le récent accord obtenu à l'issue du sommet sur le climat à Paris, comme un des signes de "la capacité de l'humanité à oeuvrer dans la solidarité au delà des intérêts individuels, de l'apathie et de l'indifférence".
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