Publié il y a un an, le premier tome de la bande dessinée « Human stock exchange » décrivait un avenir terrifiant dans lequel les humains décidaient d'être cotés en bourse, autrement dit de devenir un actif rentable, pour faire fortune. Fin avril, Vernon Davis, l’ailier de l’équipe de football américain des San Francisco 49ers est entré en bourse. Il a encaissé plus de 4 millions de dollars. Dans le même temps, le deuxième volet de la BD vient de sortir...

Il était très attendu par les amateurs d'économie fiction. Le tome 2 de "Human stock exchange" est dans les bacs depuis quelque semaines. Signée Xavier Dorison et Thomas Allart, cette BD dont le premier tome est sorti chez Dargaud il y a un an faisait de l'anticipation économique où les humains étaient les derniers actifs rentables aux yeux des marchés.

L'usage de l'imparfait est désormais inutile. En effet, par une étrange coïncidence, la publication du deuxième des trois volumes prévus est intervenue quasiment en même temps avec l'entrée en bourse de Vernon Davis, l'ailier de l'équipe de football américain des San Francisco 49ers.

Lancée par la start-up californienne Fantex Holdings créée en 2012 à San Francisco, autorisée par la Securities and Exchange Commission (SEC), l'organisme fédéral américain de règlementation et de contrôle des marchés financiers, cette introduction d'un nouveau genre s'est déroulée ainsi : lundi 28 avril, l'entreprise a vendu sur le marché alternatif FBS la totalité des 421 000 actions Vernon Davis au prix unitaire d'environ 10 dollars essentiellement à des investisseurs privés. En contrepartie, le joueur a d'ores et déjà touché plus de 4,2 millions de dollars. Désormais, ses revenus et ses gains dépendent du cours de ses actions, cours dont les fluctuations reposent sur ses performances individuelles, sur le classement de son équipe et le montant accolé à ses futurs contrats.

De leur côté ; la start-up empochera 1 % de commission sur chaque transaction et les actionnaires 10 % d'intérêts sur les revenus du joueur, dont les contrats sportifs et publicitaires.

Pas un coup d'essai

Fantex Holdings n'en est pas à son premier coup d'essai. Fin 2013, l'introduction en bourse du joueur de l'équipe de football américain des Houston Texans, Arian Foster était programmée. Malheureusement, une blessure l' a empêché de terminer sa saison et a fait capoter la transaction.

L'entreprise prévoit-elle déjà d'autres introductions en bourse de sportifs, les humains considérés à présent comme étant les actifs les plus rentables par le monde de la finance ? L'introduction d'EJ Manuel, le quaterback des Buffalo Bills est déjà en cours, toujours au prix initial de 10 dollars.

Le succès de ce nouveau marché financier a-t-il un réel avenir ? Tout dépendra de la rentabilité du dossier Vernon Davis. Pour qu'il soit rentable, il faut que le montant du prochain contrat de Vernon Davis soit supérieur à 33 millions de dollars. Or, son contrat actuel, qui court jusqu'en 2016, ne s'élève qu'à 9 millions de dollars. Et s'il se blesse, ou décide d'arrêter sa carrière prématurément ? Fantex a tout prévu. Pour limiter les dégâts financiers, liés à la chute hautement probable du cours de son action, l'athlète devra simplement rembourser Fantex grâce aux autres revenus qu'il aura su développer. Ce jeudi, le cours de l'action Fantex Vernon Davis s'élève à 11,50 dollars. Cours Vernon, cours !