contact presentation soutien proposer article contact
transp
 
actualite
blank
blank
Éditorial
Politique
Étranger
Tribune libre
theoriciens
Yockey
Thiriart
Douguine
Evola
Autres
histoire
France
Italie
Espagne
Amérique latine
Allemagne
Pays anglo-saxons
Europe de l'Est
Autres
imperialisme
Entretiens
Antiaméricanisme
Antisionisme
Varia
spiritualites
Alternatives religieuses
Tradition
Varia
liste
liste
detail
sites nc
snc
accueil
recherche
recherchez
avancee
Lundi, 17 Août 2009
imprimer
mail
L’islamisme et la sexualité
Christian Bouchet
Spiritualités :: Tradition
L’islamisme et la sexualité
Parmi les reproches adressés par les occidentaux à l’islamisme, on trouve de manière récurrente le statut qu’il attribuerait aux femmes et le contrôle - sensé être oppressif - qu’ils feraient régner sur la vie privée et la sexualité des masses musulmanes.

En ce qui concerne la position des islamistes vis à vis des femmes, le néo-conservateur Daniel Pipes, remarque dans The Western Mind of Radical Islam, : « l’occidentalisation peut-être la plus frappante que les islamistes ont introduite est associée au statut qu’ils donnent aux femmes. Les islamistes épousent une position plus proche des féministes de type occidentale que de l’islam traditionnel. Les hommes musulmans qui suivent la tradition ne tirent pas une gloire du fait que leurs femmes soient libres et indépendantes, alors que tel est le cas des islamistes ». Ce qui est confirmé par un actuel dirigeant des Frères musulmans, Ahmad al-Bannâ', qui affirme que : « Les femmes musulmanes sont libres depuis quinze siècles. Pourquoi devraient elles suivre l’exemple des femmes occidentales qui dépendent tant de leurs époux pour tout ce qui est matériel ». Hasan al-Turabi, quant à lui, lui se félicitait, alors qu’il était au pouvoir, que « aujourd’hui au Soudan, il y a des femmes dans l’armée, dans la police, dans les ministères, partout, sur un pied d’égalité avec les hommes » et que « le mouvement islamiste a libéré les femmes »...

Et les femmes musulmanes les plus instruites ne s’y tromperont pas : en Égypte, au Soudan, en Algérie, en Turquie, en Iran, elles soutiendront en grand nombre les mouvements islamistes et s’en feront même les porte-paroles : la première femme élue au Parlement soudanais le sera sur une liste islamiste, de même que le sera la première femme qui accédera au bureau du puissant Syndicat des médecins égyptiens. On verra même apparaître ce que l’on a nommé un « féminisme islamiste » animé par des femmes rattachées aux organisations radicales.

Même dans l’Afghanistan des talîban où certains on estimé que régnait une « phobie des femmes », on sait que celle-ci était plus liée au code tribal pachtoun qu’à l’islam radical. Tant et si bien d’ailleurs que, hors des villes, le régime des talîban apparut comme libérateur des femmes par rapport à la coutume, leur accordant les droits prévus par la sharî'ah dont elles ne disposaient pas jusqu’alors : droit de choisir leur conjoint, droit de ne pas épouser le frère ou un parent du mari défunt si elles deviennent veuves, droit de toucher un héritage.

Si l’islamisme n’oppresse pas les femmes et favorise même plutôt leur promotion sociale, qu’en est-il de son rapport à la sexualité ?, est-il bien cette idéologie de « pères la pudeur » que l’on nous décrit ?

L’existence de véritables polices chargées de faire respecter les bonnes mœurs dans les pays à gouvernement fondamentaliste, ou islamique, donnerait plutôt raison à cette idée. Elles font respecter le dress-code islamique, empêchent la « débauche » de la jeunesse et veillent à ce que des relations extra-maritales n’aient pas lieu.

Cela étant posé, un examen plus approfondi de la situation révèle une situation bien plus complexe et parfois bien plus libre.

Il n’est pas conforme à l’islam qu’un couple non-marié ait des rapports sexuels, mais il n’est pas humain non plus d’obliger des célibataires ou des veufs qui, pour une raison ou une autre, ne souhaitent ou ne peuvent se (re)marier à vivre dans la chasteté. La solution est alors simple : qu’ils aient des liaisons pour satisfaire leur sexualité, mais pour que celles-ci ne soient pas scandaleuses qu’ils se marient uniquement pour le temps de leur coït !

C’est une telle solution que proposa, lors d’un discours télévisé, en novembre 1990, le président de la République islamique d’Iran, Hachemi Rafsanjani. Il précisa que cela permettrait aux veuves de guerres de s’épanouir et que cela solutionnerait les frustrations des étudiants que suscite la prolongation des études.

En Algérie, le FIS au temps de sa grandeur encouragea une solution similaire ainsi que le relate la militante du FLN, Louisette Ighilahriz, dans son livre Algérienne : « Tous les jours j’assistais sur la place au même manège : des femmes portant le hidjab s’engouffraient sous la tente, accompagnées de « barbus », et en ressortaient une vingtaine de minutes plus tard. (...)ils mettaient en pratique le fameux zaoudj el-moutaa, le « mariage de jouissance » autorisé par l’«Etat islamique ». (...) Concrètement, cela se passait de la façon suivante : femmes et hommes se bousculaient sous la tente, un religieux prononçait quelque sourates du Coran pour les unir, et le couple se réfugiait dans un coin pour copuler. Mariés, leur rapport sexuel devenait licite. En ressortant de la tente, le mariage était dissout. »

Quant au groupe égyptien particulièrement radical al-Takfir wa’l-hijra on sait qu’il recruta de nombreuses femmes car, contrairement à la société égyptienne, il leur permettait de se marier tôt, avec qui elles le souhaitaient et d’avoir ainsi la vie sexuelle que la société traditionnelle leur refusait...

Enfin, en Afghanistan, pays toujours mis en avant pour l’obscurantisme moral de ses islamistes, il est notable que le règne des talîban laissa subsister la prostitution féminine et masculine et fut étonnamment laxiste vis-à-vis de l’homosexualité puisqu’il fallut attendre 1998 pour qu’une loi condamne à mort les homosexuels par renversement d’un mur sur eux. Mais, comme les murs sont en Afghanistan habituellement en abode, les condamnés ressortent de l’opération poussiéreux et commotionnés mais bien vivants. Ils sont alors, conformément au Coran, graciés !...

Il est d’ailleurs frappant que, dans ce pays, c’est sous un régime pro-occidental et non durant la domination talibane, que fut passée, en 2009, une loi légalisant le « viol conjugal » ! Ce qui en soit n’a rien de surprenant pour celui qui étudie les nations musulmanes sans les œillères de la propagande car ce sont dans les États les plus favorable aux USA et les plus soutenus par eux que règne le moralisme le plus strict, la répression sexuelle la plus féroce et le mépris de la femme le plus absolu… Comme si au moralisme du protestantisme yankee, répondait celui de l’islam wahhabite.

0
depeches
Les Veilleurs 6/09/13
blank
faire un don
rss flux rss
blank
 
 
© 2002–09 :: v2.0
derniers documents
Le bougnoule: signification étymologique et évolution sémantique :: 3/12/13
Pour s’imposer, le FN doit liquider l’UMP ! :: 3/12/13
"Les démons du bien": le dernier livre d'Alain de Benoist :: 2/12/13
Le commencement de la fin pour le Système: l'heure de vérité de Jean Marie le Pen en 1984 :: 1/12/13
Entretien avec Alain de Benoist: Facebook ? Le simulacre des « amis » sans amitié… :: 1/12/13