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Samedi, 4 Septembre 2010
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Entretien au site Tribuna de Europa
Christian Bouchet
Théoriciens :: Autres
Entretien au site Tribuna de Europa
Christian Bouchet, on est face actuellement à une série de soubressauts liés à la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du Front national. Comment jugez vous la situation du parti actuellement ? Croyez vous qu'il existe un risque de cission ?

Pour résumer les choses au maximum, je dirais que l’on assiste actuellement, au sein du Front national et dans cette période d’avant congrès, à la mise en concurrence de deux conceptions de la politique. Autour de Marine Le Pen, se rassemblent ceux qui regardent vers l’avenir et qui pensent que le Front national peut devenir un grand parti national populaire, alors que ceux qui regardent vers le passé et qui n’ont comme rêve que d’unifier les droites extrêmes se reconnaissent dans Bruno Gollnisch…

Marine Le Pen est unanimement donnée gagnante et future présidente du FN. À mon sens, il convient cependant de rester prudent, car rien n’est encore totalement joué et il ne faut pas sous estimer les manœuvres de dernière minute, les adhésions massives tardives, etc. Le système a tout intérêt à ce que ce soit Bruno Gollnisch qui emporte cette élection interne, car il sait que sa capacité de nuisance en terme électoral est nulle ou presque, donc on peut craindre qu’il lui apporte son aide d’une manière ou d’une autre.

Quant au risque d’une scission après le congrès de janvier 2010, je n’y crois guère. Le risque que Bruno Gollnisch quitte le Front national est nul, par contre quelques départs à la marge en direction de groupuscules folkloriques, confessionnels ou réactionnaires, sont prévisibles chez ses partisans les plus jeunes.

Ces dernières années, dans la même période où il a reculé électoralement, le FN a connu des scissions qui ont donné naissance à la Nouvelle Droite Populaire et au Parti de la France… Est-ce que leur existence est préjudiciable au FN et pensez-vous que la possibilité d'une réunification soit envisageable ?

Les dissidences qu’a connu le Front national depuis quelques années sont dues moins à ses déboires électoraux qu’à des manœuvres de la droite du système pour le diviser et l’affaiblir en prévision des élections européennes et régionales.

Pour arriver à cela, certains réseaux d’influence ont su jouer sur les jalousie, sur les ambitions, sur les croyances religieuses…

Cela s’est fait plus ou moins discrètement mais n’a pas échappé aux journalistes des grands médias qui ont fait ressortir eux même comment certains groupuscules – dont le meilleur exemple est le Bloc identitaire avec ses pseudopodes Ligue du Sud et Ligue du Midi – n’avaient comme unique fonction en présentant des listes aux dernières régionales que de prendre quelques pourcents au FN et ainsi de lui faire perdre des sièges. D’ou l’apparition du néologisme « extrême droite sarkocompatible » pour désigner ceux qui se sont prêtés à cette manœuvre.

Alors, sachant cela, il ne faut pas rêver, la possibilité que les cadres de ces groupes dissidents puissent réintégrer le FN est à court ou moyen terme est nulle.

Quelles sont les perspectives du FN actuellement ?

Actuellement, selon les sondages les plus récents, si une élection présidentielle devait se tenir dimanche prochain, Marine Le Pen arriverait en troisième position, après Nicolas Sarkozy et le candidat socialiste.

Certains analystes estiment qu’en 2012, il n’est pas impossible que, si le camp de la droite libérale se divise plus que de raison, l’on soit face à un cas de figure où l’on verrait Marine Le Pen figurer au second tour comme challenger du candidat socialiste.

Comme en France les législatives suivent immédiatement les présidentielles, si Marine Le Pen est au second tour, on peut tabler sur un repositionnement électoral total du FN. Même si elle n’est qu’en troisième position, l’avenir électoral du FN devrait nettement s’améliorer.

Cela dit, les élections auront lieu dans presque deux ans et beaucoup de choses peuvent changer d’ici là, pour le meilleur comme pour le pire, et je crois qu’il ne faut pas sous-estimer la capacité qu’à le système libéral à se défendre.

Il existe des sensibilités qui se déclarent nationalistes tout en soutenant, de manière plus ou moins ouverte, une alliance avec les USA et l'État d'Israël. A vos yeux, est-ce une nouvelle tendance ou est-ce une gigantesque manipulation ?

Il y a incontestablement, au niveau européen, chez certains courants sionistes de droite, étroitement liés à des réseaux transatlantiques libéraux et néo-conservateurs, une volonté de créer en Europe une droite populiste acceptable, en ce sens qu’elle ne contesterait pas le libéralisme, qu’elle accepterait le schéma du choc des civilisations et qu’elle considérerait l’entité sioniste comme une base avancée de la civilisation occidentale.

On voit cela se mettre en place dans la plupart des pays, que ce soit avec le Vlaams Belang en Belgique, l’English Defense League en Grande Bretagne, le Bloc identitaire en France, Pro-Deutschland en Allemagne, Gert Wilders en Hollande, etc.

Est-ce une manipulation comme vous le supposez ? Il y a sans doute un peu de cela, beaucoup de naïveté politique chez certains aussi et une bonne dose de vénalité chez les cadres qui chapeautent tout cela.

En matière d'immigration, l'Espagne ressemble chaque jour un peu plus à la France. Pensez-vous que notre pays risque de connaître comme le vôtre des émeutes et de la criminalité du fait de jeunes issus de l'immigration ?

Quelques soient les pays touchés, l’immigration de masse crée des problèmes récurrents. Donc soyez sans crainte, vous connaîtrez des situations identiques ou similaires à celles que nous connaissons en France.

Le seul conseil politique que je peux vous donner sur ce point est de ne pas vous tromper d’ennemi et de bien désigner celui-ci à votre peuple. L’ennemi, ce n’est pas l’étranger, ce n’est pas celui qui est issu d’une autre race ou d’une autre religion, mais c’est celui qui fait venir les immigrés, qui organise pour son plus grand profit ces migrations. En France c’est le grand patronat qui grâce à la population immigrée a maintenu un taux de chômage important et brisé la combativité des syndicats, donc a pu maintenir les salaires bas et ses profits élevés. Tout me laisse à penser qu’il doit en être de même en Espagne…

Après cela vous pouvez tirer le fil, montrer comment on est face à une nouvelle traite négrière et comment les partis de gauche et les groupuscules d’extrême gauche, par leurs actions en faveur de l’immigration, se font les alliés objectifs du capitalisme libéral le plus sordide.

Et la crise… Est-il possible que dans les années à venir le système économique occidental explose ?

Ce n’est pas totalement exclu et des situations à l’argentine ou à la grecque puissent toucher demain d’autres pays occidentaux.

Si les États sont touchés les uns après les autres de manière pas trop rapprochée, cela sera sans doute gérable par le système mondial. C’est uniquement si une crise grave touche plusieurs pays majeurs en même temps que la situation peut devenir explosive car il ne sera alors plus possible de se contenter de colmater les fuites et de mettre des rustines.

Sans vouloir prôner une politique du pire, si cela advenait, il se pourrait bien que ce soit assez favorable aux divers mouvement nationaux d’Europe, à condition qu’ils sachent faire le choix du peuple et non pas celui de la défense des nantis comme l’a fait récemment le Laos en Grèce.

Croyez-vous que le centre des décisions du monde se déplace vers l'Orient ? La Chine et l'Inde sont-elles les superpuissances de demain ?

Je crois que ceci s’est déjà en grand partie réalisé. Nous ne le percevons pas encore clairement mais le rôle mondial de la Chine, du Brésil, de l’Inde, voire de puissances plus secondaires comme la Turquie ou l’Iran, ne sont plus du tout les mêmes qu’il y a dix ans.

Nous avons connu un monde bipolaire, puis un monde unipolaire, il va nous falloir nous habituer à vivre dans un monde multipolaire…

Cela ne serait pas un mal si l’Europe avait une consistance géopolitique ou si certaines de nos vieilles nations d’Europe jouaient encore leur rôle international. Mais ce n’est nullement le cas. Alors comme les choses sont parties nous risquons bien après avoir été des dominants d’être demain des dominés.

Vous avez toujours prôné un nationalisme-révolutionnaire européen. Est-ce que la nation européenne est pour vous une idée qui s'éloigne ou qui se rapproche ?

Il me semble que l’Europe qui s’organise à Bruxelles nous éloigne chaque jour un peu plus de l’Europe à laquelle nous avons rêvé. J’ai espéré, durant une période, que le diable porterait pierre et qu’une Europe puissance pourrait naître de l’Union européenne.

En fait, il n’en a rien été et à la place de l’Europe puissance on a un grand marché commun souple avec les multinationales, dur avec les peuples et de plus géopolitiquement impuissant par trop d’expansion et par trop de divisions.

Quand nous avions une petite Europe, quand nous n’étions que neuf, voire douze, on pouvait avoir de l’espoir dans l’Union Européenne, dans le fait qu’elle deviennent une alternative. La « grande » Europe que nous connaissons maintenant, qui regroupe actuellement vingt-sept États et qui n’a pas fini de croître, est de moins en moins gouvernable et de plus en plus ouverte aux influences américaines. Ce n’est plus une construction géopolitique c’est simplement une construction économique.

Dans le même temps qu’elle croît en taille, cette Europe se divise sur des bases qui ne sont plus nationales mais régionales voire ethniques. Bien sur, défendre les identités locales est un engagement louable avec lequel nous sommes tous d’accord. Mais il y a aussi un risque d’hétérotélie, de dérives perverses, qui, au final, aboutit à favoriser la landerisation de l’Europe et son affaiblissement. Et, c’est, malheureusement, dans cette optique qu’agissent les divers groupes identitaires actifs au niveau européen.

Leur l’Europe aux cent drapeaux c’est une Europe aux cent Kossovo…

C’est une Europe où toute solidarité disparaît, où l’on arrive à des prises de position odieuses et grotesque comme celle de ce dirigeant identitaire breton qui déclarait récemment qu’en Bretagne, il ne voyait pas de différence entre un immigré français et un immigré africain !

C’est aussi une Europe encore plus divisée qu’elle ne l’est actuellement, donc dont les composantes les plus faibles sont encore plus manipulables, et en définitive c’est une Europe totalement impuissante. Une Europe que l’on pourrait comparer à l’Allemagne d’après le traité de Westphalie, divisée en 350 États, qui pendant plus de 200 ans regarda l’Histoire être écrite par d’autres.

Quand je vois que ceux qui prônent ce démembrement de notre pays et de l’Europe osent dans le même temps, au mépris de toute réalité géopolitique, faire campagne sur le thème de l’Europe puissance, je ne peux que m’interroger sur leur intelligence ou leur sincérité.

Est-il encore possible de mobiliser les Français ou les Espagnols pour défendre leur identité ? Ou est-ce que l'américanisation des individus est telle que cette idée ne soulève plus d'écho ?

La France est sans doute un des pays d’Europe où l’antiaméricanisme a été le plus constant et le plus partagé par une partie importante du monde politique de droite comme de gauche. C’est beaucoup moins vrai maintenant. Mais alors que l’antiaméricanisme du Parti communiste et des gaullistes a quasiment disparu il reste cependant fort chez ceux qui se reconnaissent dans le Front national et dans certaines de ses marges radicales.

Cela fait que l’Américanisation de la France, bien que réelle, n’est ni totale ni très profonde. Donc des sursauts identitaires et patriotes sont envisageables.

Les populations immigrées qui séjournent en France et qui, dès la deuxième génération, sont quasiment dépourvues de toutes racines identitaires sont incontestablement plus facilement américanisables que les Français de souche, et au final plus américanisées. D’ailleurs, le Département d’État l’a très bien compris et l’ambassade yankee à Paris mène de nombreuses actions de propagandes en direction des « élites » issues de l’immigration.

Le péril auquel nous sommes confrontés, en France, est donc particulier : c’est l’américanisation par l’immigration.

Vous avez assisté à toutes les Journées de la dissidence qui se sont déroulées à Madrid depuis 2006. Qu'en avez-vous pensé ?

La variété, la richesse et la qualité de ces journées m’a toujours surpris et réjouie.

En France, depuis que le GRECE a cessé d’organiser ses colloques, auxquels vos Journées de la dissidence ressemblent beaucoup, nous n’avons rien de similaire. Aucune organisation française de la mouvance nationaliste au sens large n’est capable comme vous de développer un front culturel en parallèle à un front politique.

Avez-vou quelque chose à ajouter ?

Je me contenterai seulement de proposer trois citations à la méditation de vos lecteurs… Charles Maurras : « En politique le désespoir est bêtise absolue », Johann Wolfgang Goethe : « Au commencement était l’action », Guillaume d’Orange : « Où il y a une volonté, il y a un chemin ».

notes

Présentation par le site :

Christian Bouchet est un journaliste et éditeur français.

Cadre dirigeant du mouvement nationaliste révolutionnaire européen des années 1980 au début des années 2000, Christian Bouchet a progressivement renoncé à l’activisme de terrain pour consacrer son temps au journalisme militant tant sur internet que dans des médias traditionnels.

Il milite à la base dans une fédération de l’ouest de la France du Front national.
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