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Samedi, 6 Janvier 2007
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Israël, seul Il n’y a plus de secret nucléaire – et Olmert émet un avertissement…
Justin Raimondo
Étranger
L’habituelle politique d’ambigüité nucléaire d’Israël a pris fin l’autre jour quand le Premier Ministre Ehud Olmert, en réponse à une question sur le présumé arsenal de WMD [armes de destruction massive] de son pays, a répondu :

« L’Iran menace explicitement et publiquement de rayer Israël de la carte. Pouvez-vous dire que c’est le même niveau, quand ils [les Iraniens] aspirent à avoir des armes nucléaires, que l’Amérique, la France, Israël, la Russie ? »

Haaretz déclare : « On ne sait pas si c’était un lapsus de la part d’Olmert ou une déclaration intentionnelle » – et ses adjoints et partisans se hâtent certainement d’expliquer ses commentaires par une confusion linguistique. Cependant, dans le contexte – pas seulement dans le contexte de l’interview, mais dans le contexte de la position actuelle d’Israël – je dirais que le Premier Ministre israélien envoyait un message non seulement à l’Iran, mais aussi aux USA.

Pour répliquer à la diatribe du président Mahmoud Ahmadinejad qui parlait de rayer Israël de la carte, celle d’Olmert est la réponse parfaite. Chacun sait qu’Israël a au moins 400 têtes nucléaires, et il n’est pas difficile de deviner dans quelle direction elles sont tournées. Olmert rappelle ostensiblement ce que tout le monde sait depuis très longtemps. Il suffirait au Premier Ministre israélien de donner un ordre, et Téhéran serait réduit en une mare de verre fondu.

Le message envoyé à Washington – et, en fait, au monde entier – est qu’Israël est en train de faire une claire rupture avec les politiques du passé, qui étaient basées sur une stratégie de dépendance économique, diplomatique et militaire vis-à-vis des alliés occidentaux. Israël a le sentiment qu’il a été abandonné par l’Occident, incluant non seulement la Grande-Bretagne mais aussi les USA – et il est impossible de dire ce qui va se passer.

Cette crainte d’être abandonné, bien que grandement exagérée, n’est pas entièrement infondée. Elle est basée sur une lecture inquiète de la dynamique politique aux USA et de l’avenir incertain de la « relation spéciale » entre Israël et les Américains.

Le lobby israélien aux USA a encaissé quatre coups d’affilée, presque sans pouvoir placer un mot : cela a commencé par l’arrestation et l’inculpation de deux officiels majeurs de l’AIPAC, Steve Rosen et Keith Weissman, pour espionnage. Ils sont accusés d’avoir fait passer des informations classifiées, certaines étant de haut niveau, à des officiels de l’ambassade israélienne. Ensuite il y eut l’article de recherche de l’Université de Harvard, signé par les professeurs John J. Mearsheimer et Stephen Walt, décrivant et dénigrant ce qu’ils appelèrent « le Lobby » et son effet déformant sur la politique étrangère américaine. Maintenant il y a la commission Baker-Hamilton liant la question palestinienne à nos perspectives « graves et en voie de détérioration » en Irak, et, par-dessus tout ça, le livre de Jimmy Carter.

Le Lobby chancelle. Pour la première fois depuis l’époque Eisenhower, notre politique israélo-centrique au Moyen Orient est contestée ouvertement et avec succès. Dans le passé, le relais d’Israël aux USA avait pu efficacement neutraliser tous les critiques en les diffamant, et l’accusation d’« antisémitisme » a été appliquée avec une facilité absurde à tout le monde, depuis Al Gore jusqu’à Pat Buchanan et à tout ce qui est entre les deux. Cependant, cette accusation devient de plus en plus difficile à faire. Devons-nous maintenant croire que le Département US de la Justice, l’Université de Harvard, Baker et l’équipe I de Bush, et Jimmy Carter font tous partie d’une vaste conspiration antisémite ?

Sûrement pas. Avec l’approbation des conclusions du groupe de Baker par les Britanniques, il faudrait aussi inclure Tony Blair parmi les conspirateurs. Quand Mearsheimer et Walt publièrent leur article, le Lobby les compara à David Duke. Il ne put dire cela, cependant, des hommes de Baker, d’un ancien président, et du premier ministre britannique. Le Lobby a crié au loup trop souvent. Tony Judt, qui a reçu plus que quelques coups de la part des relais infatigables d’Israël, a récemment signalé la nouvelle atmosphère de glastnost concernant la discussion du statut « spécial » des relations israélo-américaines :

« Ce qui me semble être le cas, c’est que si vous continuez à pousser, si vous insistez pour qu’il y ait au moins une discussion de l’article Mearsheimer-Walt… même une discussion sur l’impossibilité d’en discuter, quelque chose change. Et il me semble qu’il y a un changement. »

Les Israéliens reconnaissent ce changement, et le supposé lapsus d’Olmert est leur réponse. La stratégie de la « Claire Rupture » adoptée par les Israéliens, fondée sur l’invasion et l’occupation de l’Irak par les Américains, a jusqu’ici très bien servi, telle qu’exposée dans un célèbre plan stratégique élaborée par d’importants responsables politiques US, incluant l’homme de pointe néocon et ancien membre du Comité à la Politique de Défense Richard Perle, l’ancien Secrétaire Adjoint à la Défense pour la Politique Douglas Feith, et David Wurmser, actuellement principal conseiller de Dick Cheney pour les affaires du Moyen Orient.

Le programme exposé dans ce document de 1996, fréquemment cité et conçu comme un conseil au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, nouveau venu à l’époque, était destiné à affronter l’énigme centrale au cœur de la fâcheuse situation sioniste : comment surmonter sa dépendance fondamentale vis-à-vis de l’Occident. En tant que colonie de peuplement, implantée par la force des armes et soutenue par l’aide étrangère, Israël a depuis le début été dépendant de forces extérieures pour assurer sa survie. Ce qui était nécessaire, affirmaient les partisans de la Claire Rupture, c’était une nouvelle offensive qui rejetterait le concept de « la terre en échange de la paix » et qui libérerait Israël des contraintes imposées par l’Occident. En invoquant le « droit de poursuite », Israël lancerait des invasions périodiques du territoire palestinien et libanais – et préparerait la scène pour des frappes contre la Syrie et l’Iran.

La route vers Damas et Téhéran passerait par Bagdad, cependant, comme le disaient les auteurs de « Une Claire Rupture » :

« Israël peut modeler son environnement stratégique, en coopération avec la Turquie et la Jordanie, en affaiblissant, en contenant, et même en repoussant la Syrie. Cet effort peut se concentrer sur le fait de chasser Saddam Hussein du pouvoir en Irak – en soi un important objectif stratégique israélien – comme un moyen de contrecarrer les ambitions régionales de la Syrie. »

La Syrie et le Liban étaient vus par les partisans de la Claire Rupture comme la ligne de front dans leur bataille pour étendre les frontières de la puissance israélienne. A la suite d’une campagne réussie pour « redéfinir l’Irak », il serait possible d’envisager un changement « profond » dans « l’équilibre stratégique des forces » régional. La Jordanie serait attirée dans le nouvel ordre, et les Israéliens réussiraient à « détourner l’attention de la Syrie en utilisant des éléments de l’opposition libanaise pour déstabiliser le contrôle syrien du Liban ».

Une décennie après la conception du scénario de la Claire Rupture, ses prescriptions politiques ressemblent à des prophéties. Cependant, alors que le plan approche de son apogée prévu – une attaque contre l’Iran et/ou la Syrie –, il y a de nombreuses indications que les USA sont en liberté surveillée, et pas seulement en Irak. L’apparition sur la scène politique et intellectuelle américaine de forces désireuses et capables de contester l’hégémonie incontestée du Lobby sur la politique étrangère US – en particulier concernant le Moyen Orient crucial – menace de faire échouer le scénario de la Claire Rupture. Israël veut un changement de régime en Syrie et en Iran, alors que les hommes de Baker-Hamilton veulent ouvrir des négociations avec eux sur l’avenir de l’Irak. Et la thèse de Mearsheimer-Walt sur le rôle d’avant-garde du Lobby pour fomenter la guerre avec l’Irak prend racine. Comme le disent les deux distingués professeurs :

« La pression d’Israël et du Lobby ne fut pas le seul facteur derrière la décision d’attaquer l’Irak en mars 2003, mais elle fut critique. Certains Américains pensent que ce fut une guerre pour le pétrole, mais il n’y a pas de preuves directes pour soutenir cette affirmation. La guerre fut plutôt motivée en grande partie par un désir de renforcer la position d’Israël. »

Citant les remarques maintenant infâmes de Philip Zelikow selon lesquelles la guerre concernait surtout la menace pour Israël, et pas pour les USA, Mearsheimer et Walt font référence à un reportage du Washington Post selon lequel :

« ‘Israël appelle les officiels US à ne pas retarder une frappe militaire contre l’Irak de Saddam Hussein’. A ce moment, d’après Sharon, la coordination stratégique entre Israël et les USA avait atteint des ‘dimensions sans précédent’, et les officiels du renseignement israéliens avaient donné à Washington une variété de rapports alarmants sur les programmes de WMD de l’Irak. Comme le dit plus tard un général israélien à la retraite, ‘le renseignement israélien fut un partenaire à part entière pour l’image présentée par les renseignements américains et britanniques concernant les capacités non-conventionnelles de l’Irak. »

Maintenant que le complet désastre en Irak apparaît dans toute sa brutalité sanglante et sa futilité tragique, les Israéliens reçoivent une grande partie du blâme, et la puissance du Lobby est minée, peut-être d’une manière fatale. La corde reliant aux USA, qui a soutenu Israël pendant si longtemps, est en danger d’être coupée – avant qu’Israël soit prêt à faire la rupture. L’Irak est détruit, mais les ennemis principaux d’Israël – la Syrie et l’Iran – sont toujours debout. Non seulement cela, mais l’Iran progresse avec son programme nucléaire, et James Baker murmures des choses gentilles à l’oreille de Bachar el Assad.

Pas surprenant que les Israéliens aient abandonné tout semblant d’esprit raisonnable et qu’ils menacent maintenant de plonger le Moyen Orient dans les affres d’un Armageddon nucléaire. Israël est seul contre le monde, ou c’est ce que semblent croire ses dirigeants : acculés, ils révèlent leur vrai visage, grondant leur ressentiment et leur méfiance – leur colère dirigée pas seulement ni même principalement contre les Iraniens, mais contre les responsables politiques américains.

Olmert a découvert les insaisissables « armes de destruction massive » supposées se trouver quelque part au Moyen Orient, menaçant la paix et assombrissant la terre avec les nuages de guerre les plus sombres et les plus sinistres. Nous savons – maintenant – qu’elles ne sont nulle part en Irak, et notre propre CIA nous dit que les Iraniens en ont encore pour dix bonnes années avant d’acquérir des armes nucléaires. Non, elles sont exactement là où Mordechaï Vanunu nous a dit qu’elles étaient.

Les Israéliens seraient-ils prêts à les utiliser ? C’est la question que nous devons nous poser à la lumière de l’aveu sans précédent d’Olmert. Après tout, pourquoi se « révéler » au monde comme puissance nucléaire à ce moment particulier ? La menace d’une première frappe nucléaire contre l’Iran est sûrement implicite dans le « lapsus » d’Olmert.

La prétention israélienne est que comparer un régime comme celui qui règne à Téhéran avec la « démocratie » israélienne est une « équivalence morale » obscène qui dissimule l’évidence : après tout, nous pouvons croire Tel-Aviv pour les WMD, mais pas les ayatollahs iraniens. Pourtant l’extrémisme croissant dominant la vie politique israélienne, démontrée par la montée d’un personnage aussi dangereux que Avigdor Liebermann, souligne une tendance troublante qui a culminé avec la stupéfiante annonce d’Olmert.

Nous sommes maintenant sur le point de voir les conséquences – le « contrecoup » – de notre politique israélo-centrique, qui a encouragé et nourri l’ultranationalisme israélien dans la matrice de la « relation spéciale ». Comme dans tant d’autres cas d’aide et de soutien à des « combattants de la liberté » étrangers, nous allons découvrir que nous avons créé un monstre de plus. Au moment où cette compréhension nous apparaîtra, cependant, il sera malheureusement trop tard.

source

www. antiwar.com :: lien
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