La démocratie libérale progresse à grand pas en Irak… C’est du moins ce que nous affirment tous les analystes de politique étrangère.
Comment ne les croirait-on pas quand on sait qu’une entreprise californienne investit actuellement des millions de dollars pour la construction, en plein Bagdad, d'un parc d'attractions, du type Disneyland ?
Comment ne serait-on pas convaincu que, réellement, quelque chose se passe en Irak quand on nous annonce que pour la première fois la Gay Pride y a été célébrée ?
Modérons cependant notre joie, trop peu d’Irakiens ont malheureusement pu y participer car celle-ci s’est déroulée dans la zone hyper-protégée des ministères et des missions diplomatiques et était réservée au personnel travaillant pour les ambassades et les ONG…
Selon le Washington Post, qui a rélaté ce fait dans son édition du 22 mai dernier, la Gay Pride de Bagdad fut organisée par l’Association des employés de l’Ambassade des USA au Bagdaddy's, le pub qu’elle possède dans la zone verte. Elle ne passa cependant pas inaperçue car un dress code précis avait été imposé : il fallait venir « habillé en drag queen ou en icône gay ».
La révélation de cette bacchanale a fait un certain bruit aux États-Unis et des esprits chagrins se sont inquiétés de ses conséquences en terme d’image. Ainsi, l’éditorialiste conservatrice Kristia Cavere a accusé Christopher Hill, l’ambassadeur des USA en Irak, d’avoir commis une faute grave en autorisant cette sauterie. Selon elle, « une gay pride soutenue par notre ambassade ne peut qu’augmenter le mépris qu’ont les musulmans vis-à-vis de l’Occident et de la culture américaine » et d’enfoncer le clou en remarquant que « ce ne sont pas les fonctionnaires bien en sécurité dans la zone protégée qui souffriront des conséquences de ce mépris, mais les GI’s qui sont au contact avec la population ».
GI’s qui, paradoxalement, ont pour leur part, depuis une loi de 1993, une interdiction absolue, de manifester une « sexualité différente », même durant leurs permissions, sous peine d’une radiation immédiate des cadres, ce qui arrive à environ 1000 militaires yankees par an.
