Le débat sur le port de la burqa, qui stigmatise la communauté musulmane française tout entière sur la base d'une pratique pourtant minoritaire, est une étape du processus de division communautaire et de génération de tensions en France. Ce processus a pour but d'entraîner notre pays dans un conflit de civilisation, tant sur notre sol qu'en-dehors de nos frontières. A cette fin,

- on émeut les Français de souche en agitant la menace d'un Islam extrémiste, intolérant, misogyne, un Islam caché donc coupable, voilé donc méprisant [1].

- De l'autre côté de la barrière qu'on veut dresser dans les esprits, on persuade les Musulmans que notre société les rejette et que l'intégration est donc impossible. Une réaction communautaire brutale ferait le bonheur d'Alain Bauer [2] et ferait apparaître aux yeux du public l'urgence de mesures sécuritaires liberticides supplémentaires. Ces mesures seraient rejetées dans un climat serein, mais un public inquiet - voire choqué par un attentat sous fausse bannière - demanderait un changement de régime orwellien.

- On attise la peur confessionnelle et on exploite le misérabilisme droit-de-l'hommiste. On justifie ainsi la participation de la France à des guerres coloniales - aujourd'hui l'Afghanistan pour les droits des femmes, demain le Pakistan et l'Iran. Ces conflits s'enchaînent comme les tubes d'un oléoduc dans la manouvre d'encerclement de l'ancienne URSS, une manouvre que Brezinski, aujourd'hui conseiller d'Obama, lança pendant la guerre froide (vous avez dit "Obama", le gentil "Barak Obama"?!)

A nous citoyens français de ne pas nous laisser embarquer dans cette entreprise de division qui, des caricatures de Mahomet reproduites dans Charlie Hebdo par le neo-con Philippe Val [3] aux propos outranciers de Robert Redeker [4] est cousue de fil blanc. Alain Soral [5] propose aux Musulmans français ce qui peut rassembler Français de souche et Français d'adoption: le patriotisme qui est le garant de la paix civile en France, comme il est au Liban le dénominateur commun des Chiites du Hezbollah et de leurs alliés chrétiens, les partisans du général Aoun.