Le nombre d'immigrés entrés clandestinement dans l'UE a plus que triplé en début d'année
Le nombre de migrants entrés illégalement dans l'Union européenne (UE) a plus que triplé en ce début d'année 2015, a rapporté vendredi 13 mars le nouveau patron de l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne (Frontex), Fabrice Leggeri, ajoutant que le mouvement risquait de se poursuivre au printemps.
« L'année 2015 a commencé, toute UE confondue, avec une hausse de 250 % des franchissements irréguliers de la frontière extérieure [en janvier et février par rapport à la même période de 2014] », a exposé M. Leggeri.
Cette poussée s'explique notamment par l'« afflux très important en provenance des Balkans », via la Hongrie, a-t-il ajouté, soulignant que « 10 000 Kosovars [étaie]nt venus en janvier dans l'UE pour demander l'asile ».
Au début du mois de mars, Frontex avait déjà fait état d'un quasi-triplement des arrivées en 2014 par rapport à 2103.
Renfort aux frontières de la Hongrie
L'UE a le plus grand mal à gérer le phénomène, faute d'une vraie solidarité entre les Etats dans l'accueil des migrants et des demandeurs d'asile. Cela fait le jeu des mouvements extrémistes xénophobes, désormais en mesure d'influencer les politiques.
Face à l'afflux du début de l'année, la Hongrie a demandé en février une intervention de Frontex, qui a déployé en mars, et « pour au moins deux mois », une opération de renfort aux frontières, avec l'appui de cinq pays, dont la France.
Mais la hausse s'explique aussi par la forte augmentation des traversées de la Méditerranée centrale, de la Libye vers le sud de l'Italie, où les arrivées irrégulières « ont augmenté de 42 % » en janvier-février par rapport à la même période en 2014.
M. Leggeri a dit « redouter » que le mouvement se poursuive au printemps, « qui, malheureusement, marque le pic de l'immigration irrégulière ». Il s'est toutefois félicité d'une prise de conscience des responsables européens, qui devrait lui permettre de tabler en 2016 « au moins sur le même budget qu'en 2015 », soit 115 millions d'euros.
Le Monde.fr avec AFP :: lien |