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Mardi, 5 Juin 2007
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Moitié de franco-victime et moitié de franco-terroriste
Philippe Randa
Politique
Moitié de franco-victime et moitié de franco-terroriste
Décidément, Jean-Marie Le Pen voguera toujours à contre-courant de l’ère du temps politique. Il n’a toujours pas compris qu’il y a des icônes contemporaines auxquelles on ne peut pas toucher. L’une d’elle est Ingrid Betancourt, kidnappée le 23 février 2002 par les FARC(1) et toujours leur otage depuis cette date, comme on ne manque pas de nous le rappeler très régulièrement.

Jeudi dernier, le président du Front national a mis une fois de plus les pieds dans le plat du politiquement correct en se déclarant contre la double nationalité qui, entre autres, « permet de nous mettre sur les reins la responsabilité de cette ancienne candidate à la présidence de la République de Colombie, qui est quand même plus colombienne que française. »

Plus colombienne que française ? Allons bon ! Parce qu’elle serait née à Bogotá ? Parce qu’elle serait la fille d’un ancien ministre de l’Éducation (sous la dictature du général Rojas Pinilla, soit dit en passant très vite), par la suite certes diplomate à Paris, et d’une Colombienne « ancienne Miss du département colombien de Cundinamarca » ?

Tout de même, cette Ingrid-là a vécue la majeure partie de son enfance à l’étranger et surtout en France, insiste-t-on. Pour certains, ce n’est pas rien… et cela lui a même été suffisant pour y trouver un mari et devenir ainsi française.

Certes, une fois divorcée, elle est retournée illico presto en Colombie pour entrer au ministère des Finances et se faire élire députée en 1994 avant de créer son parti politique en 1998 et devenir sénatrice la même année.

On ne doute pas, néanmoins, qu’elle aime beaucoup la France quand même. Il n’est dit nulle part qu’une intense carrière politique à l’Étranger empêche les meilleures sentiments pour notre beau pays.

Jean-Marie le Pen, éternel grincheux breton, n’en est d’ailleurs pas resté à ce simple crime de lèse-nationalité franco-colombienne. Il a ajouté dans la foulée une comparaison vraiment mal venue : « Nous nous sentons engagés pour le terroriste Moussaoui, qui est un franco-marocain. Je voudrais bien savoir s’il est français ou marocain : s’il est marocain, c’est la responsabilité du Maroc, s’il est français, c’est la responsabilité de la France. »

Mettre sur le même plan une moitié de franco-victime du terrorisme et une moitié de franco-terroriste notoire(2) est du dernier mauvais goût, n’est-il pas vrai ?

Comme il serait de tout aussi mauvais goût de rappeler les circonstances de l’enlèvement de Dame Betancourt : malgré les avertissements du gouvernement lui signalant la présence de guérilleros dans la zone et l’informant des combats qui avaient lieu, qu’une dernière barrière militaire empêchait le convoi d’Ingrid Betancourt de continuer et que les militaires annonçaient la présence des guérilleros quelques kilomètres plus loin, celle-ci a donné l’ordre à son conducteur de poursuivre sa route. Avant de repartir, les militaires lui ont alors demandé de signer un document dans lequel elle se rendait responsable de cette décision prise à l’encontre des avertissements qui lui avaient été adressés. Quelques kilomètres plus loin, Ingrid et Clara Rojas, sa directrice de campagne, furent arrêtées et enlevées par les FARC.

Héroïsme ou stupidité ? Inconscience ou tragique coup médiatique pour contribuer à sa victoire électorale ?

On ne peut qu’être ému par la désormais très longue détention de cette femme, quelles que fussent ses intentions réelles et malgré sa criminelle irresponsabilité qui entraîna sa collaboratrice dans sa terrible captivité.

Mais il est quand même insupportable que depuis cinq ans, on fasse porter au seul président colombien Álvaro Uribe la responsabilité du sort d’Ingrid Betancourt parce qu’il refuse de traiter avec des terroristes, les FARC étant reconnues comme organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.

Quel pays, aujourd’hui, admet de le faire ? « On ne traite pas avec les terroristes » nous serine-t-on sans arrêt avec de grands airs condescendants.

Certes, si personne ne traite officiellement avec des terroristes, certains pays comme le nôtre ont la fâcheuse réputation de payer officieusement des rançons pour hâter la libération de leurs otages. À ce titre, peut-être, les partisans d’Ingrid Betancourt peuvent-ils espérer beaucoup de sa double nationalité.

D’autant que le patriotisme a été remis à l’honneur par la plupart des candidats à l’élection présidentielle et par Nicolas Sarkozy en particulier.

On dit que l’argent, français ou non, n’a pas d’odeur… mais la double nationalité pourrait avoir parfois de désagréables relents sonnants et trébuchants.

notes

1 -Forces armées révolutionnaires de Colombie, branche armée du Parti communiste colombien, d’obédience marxiste-léniniste

2 - Zacarias Moussaoui a été reconnu coupable de 6 chefs d’accusation de complot en liaison avec les attentats terroristes du 11 septembre 2001 et condamné à la prison à perpétuité….

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www.philipperanda.com :: lien
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