Si la France est le pays autoproclamé des droits de l’homme, elle est aussi le pays où tout le monde peut brailler, même pour des raisons qui ne la concernent pas. Exemple en a été donné ce week-end à Lyon où Turcs et Arméniens se sont chicorés sur fond d’un génocide datant de presqu’un siècle !
Et parce qu’en avril prochain doit être inauguré le Mémorial Lyonnais du Génocide des Arméniens sur la prestigieuse place Antonin Poncet, près de la place Bellecour !
« Nos » Turcs n’apprécient pas, n’étant pas habitués à faire repentance pour quelques sanglantes excentricités, fussent-elles celles de leurs grands-parents… et peut-être aussi que certains d’entre eux paient leurs impôts à Lyon et s’étranglent de rage que la municipalité de Lyon se soit « fortement impliquée dans la réalisation de ce projet en y apportant sa participation à la fois morale et financière ».
Loin de moi l’idée de remettre en cause la réalité du massacre des Arméniens par les Turcs, pendant la Première Guerre mondiale, mais en quoi sommes-nous tenus de supporter dans nos rues leurs affrontements communautaires… et de mettre la main au porte-monnaie pour commémorer ce drame ?
Il est présenté par certains comme le « premier génocide du XXe siècle » ? Et alors ? Pourquoi dans ce cas ne pas commémorer ceux des siècles précédents ? Et, pendant qu’on y est, pourquoi ne pas innover en commémorant d’avance les génocides futurs ? On laisserait les noms des victimes et des bourreaux en blancs et on remplirait les cases au fur et à mesure !
La France, grande donneuse de leçon, pourrait ainsi se distinguer bien plus sûrement que par ses résultats sportifs ou économiques.
Pour ceux qui ne seraient pas versés dans la culture des bandes dessinées, le titre de cette chronique fait référence à un album des aventures de Lucky Luke, Les rivaux de Painful Gulch : deux familles qui se haïssent empoisonnent la vie de toute une ville.
Chronique hebdomadaire de Philippe Randa, écrivain et éditeur, fondateur du site www.dualpha.com |