On se demande ce que l’humoriste Dieudonné va trouver la prochaine fois pour déclencher les cris d’orfrais des bonnes consciences citoyennes : inviter Robert Mugabe en guest star de son prochain spectacle ou taper le carton avec Oussama Ben Laden en direct de l’Olympia ?
En tout cas, il est évident qu’il a définitivement franchi la ligne du non-retour citoyen vendredi soir en faisant monter sur scène le plus infréquentable des Français – afin de lui remettre le prix du même nom – le professeur Robert Faurisson qui s’est vu pour l’occasion applaudir par plus de 5000 spectateurs, et même ovationné quand il a apporté son soutien à la cause palestinienne.
Dès samedi matin, les réactions offusquées ont fusées et l’extrait du diabolique spectacle s’est répandu sur internet à vitesse grand V… avant d’être prudemment retiré sur certains sites, ce qui permet à d’autres d’être beaucoup plus visités qu’ils ne l’auraient été sans cela.
Monsieur M’Bala M’Bala fut pourtant un des saltimbanques les plus admiré – ou plutôt « manipulé » d’après l’intéressé – du landerneau médiatique. C’est qu’alors, il s’engageait pour la santé contre la maladie, l’amour contre la haine, le Bien contre le Mal, c’est-à-dire pour SOS Racisme contre le Front national, pour le soleil contre la pluie et pour le sionisme contre… contre… liste non-exhaustive !
Sa carrière était alors une belle réussite qui le contredisait du même coup lorsqu’il affirmait péremptoirement que la France ne permettait guère de réussir quand on était africain, ou même à moitié. C’était faux, la preuve par lui-même… qui démontre aujourd’hui également que le bronzage d’au-delà la Méditerranée ne protège pas de la diabolisation.
«On peut rire de tout, oui, mais pas avec n’importe qui », constatait l’humoriste français Pierre Desproges.
Dieudonné est bien placé, lui, pour ajouter « … et pas de tout le monde ! »
Il l’a appris à ses dépends un soir de décembre 2003 avec un sketch dans lequel il personnifiait un sympathique colon juif clamant son amour de l’humanité en général et des Palestiniens en particulier ; sketch ponctué par un facétieux « Heil Israël ! » dont le retentissant écho se répercute toujours cinq années plus tard et colle à sa peau, même noire, pire qu’une étoile… jaune !
On dira qu’il l’a bien cherché ? Sans doute… À moins que ce ne soit lui qu’on est allé chercher un jour, par erreur… Certains sont alors bien mal placés pour s’en offusquer… car ils l’ont trouvé !