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Il faut sauver le soldat Villepin
Claude Bourrinet |
Politique
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Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin n’appartient pas à la noblesse (1), mais on conviendra qu’il en a les manières, contrairement à Sarkozy, dont le père était un aristocrate hongrois, mais qui se comporte comme le dernier des cafetiers.
Villepin au demeurant possède tout ce qu’il faut pour déplaire à la bande de petits cadres dynamiques qui ont fait une O.P.A. sur l’entreprise France : lettré, auteur d’ouvrages critiques sur la poésie et d’études sur Napoléon, qu’il admire, partisan d’un axe Paris-Berlin-Moscou, il s’est surtout attiré la haine des maîtres yankees de l’ « occupant » élyséen par son refus d’entrée dans le plan machiavélique de Bush destiné à envahir illégalement un pays indépendant, souverain et fier, l’Irak. Par ce geste courageux et plein de panache, Villepin a continué la politique gaullienne, et c’est justement ce que lui reproche la bande de petits commerçants atlantistes qui mentent comme maquignons en foire et sont chargés de liquider la France.
Entendons-nous : Villepin a mené une politique libérale, en tous points conforme, en matière économique, aux attentes des mondialistes. La péripétie du C.P.E. a montré que, pour un politicien, il n’était sans doute pas assez adroit pour éviter les peaux de bananes de ses adversaires ultra du gouvernement. Il faut dire que l’ensemble de la classe politique française, et singulièrement le parti soi-disant « gaulliste » qui est devenu l’UMP (mouvement vers quoi ?), (sans compter les hyènes journalistiques, qui vont, par conviction ou arrivisme, se précipiter sur la bête blessée), a basculé corps et âme dans le camp des ennemis de la France et de l’Europe. Villepin avait donc une forte opposition interne. C’est peut-être pourquoi il n’a pu fêter Austerlitz comme ce souvenir glorieux le méritait, et qu’au contraire il a envoyé le Charles De Gaulle chez les Britishs pour commémorer Trafalgar. Ce qu’une âme véritablement française a du mal à oublier.
Malgré tout, il faut sauver le soldat Villepin. Il est tombé dans un traquenard probablement tendu par les Américains, qui veulent l’abattre et se venger. La politique consistant à choisir, puisque nous ne vivons pas dans un monde conforme à nos vœux, il s’agit de faire la part des choses. Or, Villepin symbolise une politique extérieure qu’il est vital de redéployer pour sauver l’Europe.
1 – Selon Wikipedia ; « Les Galouzeau de Villepin n'appartiennent pas à la noblesse : Honoré Galouzeau, notaire, épousa Marie Tourmont de Villepin au XVIIIe. Leur arrière petit-fils François-Xavier, avocat, se fera appeler Galouzeau de Villepin au XIXe, et il eut une nombreuse postérité. |
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