En France, on a du pétrole cher et à défaut d’idées forcément judicieuses, on ne manque toutefois jamais l’occasion d’annoncer une nouvelle loi. Parfois même, on arrive à la voter. Pas toujours à la faire exécuter. Et pour cause. Mais quelle importance ?
Dernier projet de loi annoncé, donc, celui sur l’interdiction de la burqua, ce voile intégral qui transforme les dames à l’islam excessivement radical en clone de Belphégor.
Pourquoi tant de bruit et pourquoi aujourd’hui ? Bien sûr, on prête à Nicolas Sarkozy, en panne de popularité, de vouloir récupérer des voix électorales qui lui firent tant défaut aux dernières élections régionales.
Sans doute… Mais ça lui permet plus sûrement encore de faire oublier la situation économique, fort éloignée de ses promesses électorales. Qu’on le désire ou non, il est difficile pour la France d’en bas de travailler “plus” de nos jours. Quant à gagner davantage, la même en rit jaune chaque fin de mois, cette dernière commençant d’ailleurs pour beaucoup à partir du 15 du mois…
Nicolas Sarkozy et ses conseillers tout de machiavélisme à défaut de subtilités, doivent penser que tant qu’on parlera du statut à venir des Belphégors, on oubliera d’autant plus facilement le déficit du pays, les coups de canifs – réels ou supposés – dans le contrat du couple élyséen, la faillite des États hellènes avant celles des États ibèriques, lusitaniens et, qui sait, du nôtre dans la foulée…
Un peu comme cette jeune, très jeune demoiselle, en passe d’être le bouc émissaire des prochains mauvais résultats prévisibles de notre équipe nationale de football pour avoir accordé ses faveurs à (au moins) trois de nos champions pour le prix de quelques smics la nuit des bonheurs.
Si cette demoiselle avait porté la burqua, nul doute que nos cadors du ballon rond n’auraient pas eu l’idée de fureter dessous… La Burqua contre les faiblesses de la chair ? C’est un peu fait pour, d’ailleurs.
“Dessous la burqua”, justement, c’est le problème qui va à l’évidence se poser si son interdiction est décidée et votée.
“L’accent sera mis sur la protection et la dignité de la femme plutôt que sur la répression d’une supposée pratique religieuse”, nous assure-t-on. C’est beau comme de l’Alliot-Marie. D’ailleurs, c’est bien de notre éminente garde des sceaux et qui pourrait la contredire ? Personne… sinon la future application de la loi, peut-être.
Lorsqu’une Belphégor déhambulera sur les Champs-Élysées, nul doute que des policiers interviendront avec zèle pour mettre fin à la provocation et assurer du même coup leur quota de résultats quotidiens… Mais quand une demi-douzaine de fantômes se promèneront dès potron minet dans certaines accueillantes citées de nos banlieues qui ne cessent de faire la une des faits divers, qu’adviendra-t-il ?
Forcément la même chose que lorsque des autos y flambent, lorsque des gangs s’y affrontent, des pauvres filles y “tournent” dans les caves et qu’y prospère au vu et au su de tous une économie made in Katmandou, pudiquement appelé “parallèle”…
Forcément comme la promesse, en juin 2005, de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, de “nettoyer” au “karcher” la cité des 4 000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis)…