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Lundi, 10 Août 2009
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Quand le loup se met au vert
Claude Bourrinet
Tribune libre
Quand le loup se met au vert
L'écologisme médiatisé, qui va de Hulot (pas le bon, l'exquis Monsieur qu'on censure, lui !) à Cohn Bendit, n'est pas loin de constituer la cavalerie légère du capitalisme « postmoderne ». Hédoniste, laxiste, et ô combien égoïste, individualiste, calculateur, quelque peu tartuffe et sournois, il est aussi satisfait de sa morale qu'un puritain évangéliste yankee. Un peu comme le loup de la fable (pas celle du Loup et l’agneau, mais du Loup et des bergers 1) ; loup moral cependant un temps assez bref : le brave prédateur, repentant, rongé par des remords de bouffeur d’entrecôtes, se décide à devenir végétarien, jusqu’à ce qu’il croise un campement de bergers autour d’un barbecue…

Car l'idéologie "clean", « libérée » (mais dans quel sens ?), qui fait consensus (ce qui doit déjà inquiéter, le consensus étant un signe notoire de totalitarisme) n'est que le dernier "arrivage" outre-atlantique, comme en son temps l'avait été la troisième voie prônée par l'inénarrable Rocard, tentant de concilier profit capitaliste et politique sociale, morale (à tonalité protestante) et logique de l’entreprise. Maintenant, on essaie de résoudre cette quadrature du cercle qu'est la coexistence d'une nature préservée (fantasme du fondamentalisme calviniste) et d'un système agressif, productiviste, techniciste et fondé sur la pensée biblo-cartésienne d'une domination sans limite de la planète par une humanité incapable d'orienter sainement ses désirs 2. C'est pourquoi il n'est pas surprenant de constater que les bonnes intentions se déclinent dans la REALITE par un surcroît d'aménagement technoscientifique de la nature, dont la manifestation spectaculaire est la prolifération des éoliennes ou des panneaux solaires, à l’esthétique aussi problématique que l’efficacité. Obama a bien compris, contrairement au pétroliféré Bush, quel profit on peut attendre du capitalisme "vert" (le profit n’étant que l’art de faire de l’argent, sans que l’utilité communautaire en soit pour autant garantie). Sans compter que l'autre capitalisme, le méchant, le "sale", continue à vivre sa vie. L'un n'empêche pas l'autre.

Au demeurant, le gain du discours écologiforme est considérable dans l'imaginaire sociétal : il apporte un surplus d'âme à un régime qui n'a que la publicité commerciale, un peu trop cynique et saturante, à proposer ; il détourne l'énergie de militants potentiels (surtout dans la jeunesse) qui s’engagent dans la sensibilisation au retraitement des déchets et à la lutte contre le réchauffement planétaire, thèmes trop restreints ou trop vastes, et qui relèvent du boy scoutisme ou de la bouillie du cœur ; il donne aussi du grain à moudre et un quitus de moralité à des renards politiciens qui préfèrent qu'on ne parle pas de politique. Sans compter, in fine, l'occasion qu'octroie à la Commission européenne ce « souci de tous" pour réglementer davantage et asseoir ainsi toujours plus sa domination anti-démocratique.

Il faudrait ajouter à ce réquisitoire une analyse sans concession du militant "vert" tel que notre brève éternité post-moderne le change. On sait qu'une partie considérable du vivier écolo se trouve dans les centres-villes (à Paris, près de 20% des électeurs ont voté vert aux dernières élections européennes). Ces bobos n'ont souvent pas de véhicule individuel (et de carburant à consommer, ce qui évite la taxe carbone !) et leur mode de vie, parfois fort enviable, n'a pas grand chose à voir avec le plouc de la France profonde pataugeant dans ses problèmes sociaux. L'incompréhension de cette "France d'en bas", vrai pays qui englobe le chasseur, le paysan, l'employé, le consommateur endetté et d’autres catégories plus ou moins paumées de la modernité triomphante, peut se muer en haine, celle du bourgeois (même "propre") pour le populo. Etre dans les faits "écolo" coûte cher et s'avère, dans bien des cas, impossible. Se mettre aux normes, avoir l'esprit disponible pour autre chose que la simple survie économique, bref : être dans le vent, c’est un luxe qui, au-delà de la communion audio-visuelle, et du public captif des écoles (combien de reportages propagandistes chez nos chers bambins, pleins de bonnes intentions, produits par nos journalistes zélés !), passe au-dessus du simple pékin.

On voit d'ailleurs bien où cette logique nous conduit : d'un côté, une nouvelle noblesse vivant la vie exquise d'une Silycon valley transposée dans les beaux centres-villes, ravalés, pittoresques et nettoyés de la racaille qu’on parque dans les banlieues malfamées, quartiers branchés des grandes métropoles occidentalisées, avec ses bobos à basquets et à queues de cheval, relâchés, plaisantins dans leurs relations quotidiennes, ne se « prenant pas la tête », mais « sérieux » en affaires, dans le monde du travail, gendres idéaux pour snobs des classes moyennes supérieures, méprisant un "vilain" peu au fait des nouveaux codes de « politesse », classe intouchable de nouveaux gueux conjuguant chômage et salaires dérisoires, mijotant dans le jus peu ragoûtant des inévitables déchets (quand bien même on voudrait les recycler) d'une société de consommation de plus en plus envahissante (car la misère est surtout qualitative, la pauvreté "post-moderne" s'ajustant très bien à une boulimie de produits bas de gamme, que l’on n’arrivera jamais à liquider).

Le courant "vert" apparaît alors pour ce qu'il est : une idéologie "libertaire" et libérale (lili). La complicité entre les deux modes de "gestion" de la société va plus loin que la simple connivence objective : elle recèle une réelle complicité, la même weltanschauung, la même vision du monde, fondée sur un individualisme hédoniste et savamment calculateur, la convivialité étant prise non comme un modus de vivre-ensemble, identitaire, enraciné, enté dans une Terre ancestrale, permanente, mais comme une opportunité de rencontres intersubjectives, intermittentes et finalement vouées au désert et à la déréliction.

notes

1
Le Loup et les Bergers

Un Loup rempli d'humanité

(S'il en est de tels dans le monde)

Fit un jour sur sa cruauté,

Quoiqu'il ne l'exerçât que par nécessité,

Une réflexion profonde.

Je suis haï, dit-il, et de qui ? De chacun.

Le Loup est l'ennemi commun :

Chiens, chasseurs, villageois, s'assemblent pour sa perte.

Jupiter est là-haut étourdi de leurs cris ;

C'est par là que de loups l'Angleterre est déserte :

On y mit notre tête à prix.

Il n'est hobereau qui ne fasse

Contre nous tels bans publier ;

Il n'est marmot osant crier

Que du Loup aussitôt sa mère ne menace.

Le tout pour un Ane rogneux,

Pour un Mouton pourri, pour quelque Chien hargneux,

Dont j'aurai passé mon envie.

Eh bien, ne mangeons plus de chose ayant eu vie ;

Paissons l'herbe, broutons ; mourons de faim plutôt.

Est-ce une chose si cruelle ?

Vaut-il mieux s'attirer la haine universelle ?

Disant ces mots il vit des Bergers pour leur rôt

Mangeant un agneau cuit en broche.

Oh, oh, dit-il, je me reproche

Le sang de cette gent. Voilà ses gardiens

S'en repaissants, eux et leurs chiens ;

Et moi, Loup, j'en ferai scrupule ?

Non, par tous les Dieux. Non. Je serais ridicule.

Thibaut l'agnelet passera

Sans qu'à la broche je le mette ;

Et non seulement lui, mais la mère qu'il tette,

Et le père qui l'engendra.

Ce Loup avait raison. Est-il dit qu'on nous voie

Faire festin de toute proie,

Manger les animaux, et nous les réduirons

Aux mets de l'âge d'or autant que nous pourrons ?

Ils n'auront ni croc ni marmite ?

Bergers, bergers, le loup n'a tort

Que quand il n'est pas le plus fort :

Voulez-vous qu'il vive en ermite ?

2 Ce qui nous ramène à la philosophie des Grecs, lesquels, par la bouche d'or d'Apollon (ou de ses oracles), proposaient la sagesse mesurée du "rien de trop", ce précepte étant le simple constat qu’un individu ne s’appartient pas, la connaissance de soi-même étant celle de ses limites et de son intégration à l’ordre cosmique aussi bien qu’à la communauté historique dans laquelle on est né au monde. Pourquoi d’ailleurs ne pas faire étudier par nos lycéens de terminale cette philosophie, plutôt que le néo-kantisme abâtardi qu'on nous assène en guise de viatique pour l'homme moderne et bien endoctriné ?
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