Cantat bientôt de retour en France
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29/07/04 |
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5.49 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Au terme d'un procès moins médiatisé que l’on pouvait s’y attendre, Bernard Cantat a été condamné à huit ans de prison pour le « meurtre volontaire indirect » de Marie Trintignant commis la nuit du 26 au 27 juillet 2003, il y a tout juste un an, dans une chambre d’un hôtel de Vilnius. Le jugement est définitif depuis le 22 juin, date à laquelle les deux parties ont retiré leur appel. La procédure de transfert du détenu a alors commencé le 6 juillet. Selon plusieurs sources judiciaires françaises et lituaniennes, Bertrand Cantat sera en France dans le courant du mois de septembre. Les plus optimistes parlent même de la fin août.
L'ancien compagnon de Marie Trintignant sera alors transféré dans une prison parisienne pour quelques jours. « Dans le cadre du regroupement familial, il a demandé à purger sa peine dans une prison du Sud-Ouest. A priori, il n'y a aucun élément pour le lui refuser », précise une source proche du dossier. Condamné pour la première fois, Bertrand Cantat bénéficiera des remises de peine automatiques en vigueur en France, à commencer par une réduction d'un tiers de son temps de détention. Cela laisse entrevoir une libération courant 2009, peut-être avant.
J’ai lu tout ce qui précède dans un numéro récent du Parisien. En son temps cette sordide affaire ne m’avait guère intéressée, elle ne me motive guère plus maintenant. Mais je ne peux cependant m’empêcher de faire des comparaisons : Cantat a tué même si son acte n’est qualifié que de « meurtre volontaire indirect » et il bénéficie, comme de bien entendu, de tous les avantages de notre système pénitentiaire.
Mais il est d’autres prisonniers qui n’en bénéficient pas alors qu’eux n’ont pas tué.
Michel Lajoye est en prison à vie pour un attentat qui n’a fait qu’un blessé léger. Il ne bénéficie pas de réduction de peine puisqu’il a été condamné à une peine « incompressible » de vingt et un ans !
Les militants nationalistes corses ou basques sont emprisonnés loin de leur famille et ils ne bénéficient pas du regroupement familial (cela malgré les promesses faîtes par le gouvernement).
Quand à Maxime Brunerie, qui est accusé d'une tentative d'assassinat du chef de l'Etat le 14 juillet 2002 et qui était aliéné au moment des faits, il sera déféré prochainement devant la Cour d'Assise et risque la réclusion « criminelle à perpétuité »...
Tout cela laisse songeur...
Sans compter que l’on se dit qu’il y a fort à parier que Cantat reprendra ensuite sa « carrière » comme si de rien n’était. On imagine sans peine le tabac que fera un album « Mes chansons de prison » !
Ce n’est pas d’ailleurs la famille Trintignant qui s’y opposera. Bien au contraire, elle y a tout intérêt car il y a encore du blé à se faire !
En effet, neuf années de prison c’est la condamnation au pénal. Au civil, il faut payer « le prix de la douleur » en espèces sonnantes et trébuchantes et les Trintignant - bon sang ne peux mentir - aiment cela, les espèces sonnantes et trébuchantes, eux dont la matriarche - spécialiste du marketing de la souffrance - pond un livre dès qu’elle connaît un deuil.
Christian Bouchet
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