01/09/05 15.47 t.u. Christian bouchet

Il nous a fallu nous pincer bien fort pour être convaincu que nous ne rêvions pas.

Le cyclone Katrina révélait soudain un visage soigneusement occulté des USA, celui d’un quasi pays du tiers monde.

La première puissance mondiale incapable était d’éviter à ses citoyens une catastrophe naturelle pourtant annoncée par les spécialistes depuis de nombreuses années (la presse locale l’évoquait déjà en 2002.)

Un pays libéral développé où les riches s’étaient mis a l’abri dans des lieux sûrs en laissant les classes moyennes et inférieures à leur triste sort, abandonnées par l’Etat.

Un pays civilisé où l’on pillait soudain sans vergogne et où l’on voyait même, dans les reportages TV, des policiers abandonner leur rôle de gardiens de l’ordre pour participer à l’aubaine et mettre à sac un supermarché.

On pourrait continuer, sans mal, cette énumération surprenante de situations paradoxales, mais ce serait bien vain.

Interrogeons nous seulement sur l’éventualité d’une justice immanente.

Ceux qui n’avaient pas jugé utile d’informer les Etats du Sud-Est asiatique du tsunami de décembre 2004 sont victimes d’une catastrophe similaire.

Ceux qui dénonçaient l’arriération du peuple irakien lors des pillages de Bagdad montrent au monde entier qu’ils pillent aussi, quand ils en ont l’occasion, et cela sur une bien plus grande échelle que les malheureux baghdadis.

Ceux qui refusent les accords de Kyoto sont touchés par un effet collatéral du réchauffement de la planète.

Etc.

Après le 11 septembre, il se peut bien que les USA paient une fois de plus pour leurs péchés…

On peut le dire avec une ironie gourmande ou y croire sérieusement… Quoiqu’il en soit, Katrina a révélé à tous une chose, Baal Mammon à des pieds d’argile.