De la lutte pour la retraite et du mouvement national
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29/05/03 |
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9.50 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Le projet de modification du système des retraites par le gouvernement a été l’occasion, ces dernières semaines, d’une mobilisation populaire pour le moins conséquente.
L’orientation parfaitement libérale du texte, l’important recul social dont il sera la cause, l’injustice d’une loi a caractère rétroactif, tout cela aurait du mobiliser la mouvance nationale et lui faire soutenir le mouvement de protestation.
Or, il n’en a rien été. Pire même, il s’est trouvé des cadres intermédiaires du mouvement national pour relayer des mots d’ordres anti-syndicaux et antigrève issus d’une fraction de l’UMP (celle dirigée par Kaci et ou grenouille notre " ami " del Valle...).
Dans une récente chronique publiée sur ce site, Roland Gaucher relevait que le FN était le premier parti ouvrier de France. Il remarquait aussi que l’appareil national était pour sa part pour le moins petit-bourgeois...
Aux réactions face à la grève on constate à quel point cela parasite toute l’action du mouvement national et combien est grand l’écart entre les électeurs et la structure.
Parmi les tables rondes du colloque que l’Esprit public - l’association de Jacques Bompard - organise les 30 et 31 mai, il y en a une consacrée au " Monde des travailleurs " qui pose la question : " Ouvriers et employés : pourquoi votent-ils pour la droite nationale si nombreux, mais y adhèrent-ils en moindre proportion ? "
La réponse n’est pas très compliquée à trouver : si les " ouvriers et employés " votent mais n’adhèrent pas c’est que s’ils se reconnaissent dans le discours protestataire de JMLP, ils ne se retrouvent pas dans l’atmosphère souvent ringarde, réactionnaire et rancie des fédés nationales. Il faut avoir fréquenté celles-ci pour connaître la gène que tout Français normal ne peut qu’éprouver face aux discours qu’on y entend. Des " minorités agissantes " de cul-bénits et de grenouilles de bénitier - qui haïssent tout en même temps la vie, la jeunesse et les travailleurs - y font souvent régner un pétaino-libéralisme qui est, pour le moins, à gerber.
Il ne faut pas longtemps aux " ouvriers et employés " pour s’éloigner de lieux où ils n’ont rien à faire.
Le mouvement national aura dans ses rangs des " ouvriers et employés " - mais aussi des Français " normaux " de toutes les classes sociales - quant il aura fait sa révolution intérieure et éliminé de ses rangs tous ceux qui ne lui amènent pas une voix mais qui bien au contraire lui en font perdre beaucoup : les réactionnaires, les zouaves pontificaux, les traditionalistes, etc.
Le renouveau - avorté avec Bruno Mégret - se produira ou le mouvement national périra.
Christian Bouchet
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