Entrez en Rébellion
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20/04/03 |
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17.48 t.u. |
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Christian Bouchet |
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A l’époque, bien lointaine, où j’étais un jeune militant, publier un journal était une chose matériellement - et financièrement - difficile. Peu y réussissaient et, une sorte de sélection naturelle s’établissant ainsi, la qualité des rares publications nationalistes était élevée.
Je compulse encore souvent mes collections de Jeune révolution, de L’Elite européenne, de Défense de l’Occident, de Jeune nation solidariste, etc. et je suis toujours troublé par la comparaison qui peut être faite avec la presse militante contemporaine.
Si financièrement, publier un journal militant reste toujours difficile (mais il me semble que les coûts sont quand même moins élevés aujourd’hui qu’hier) les ordinateurs, les logiciels de PAO et les photocopieurs de haute qualité, ont rendu la conception des organes activistes d’une déconcertante facilité, et la « sélection naturelle » que j’évoquais ci-dessus a disparue.
Or il faut bien admettre que, si nous y avons gagné en esthétisme, nous y avons souvent perdu en qualité idéologique. Les lignes éditoriales sont souvent peu claires, la doxa absente et la production de certaines plumes pourtant cotées relève plus de la bouillie conceptuelle que de l’analyse politique.
Une autre chose me surprend. La distance prise avec le réel.
Dans les années soixante-dix, nous rêvions de parutions hebdomadaires et nous y réussissions (Les Cahiers européens de Duprat comme Jeune nation solidariste de Malliarakis paraissaient chaque semaine avec une régularité d’horloge). A défaut de pouvoir influer sur la réalité, nous la commentions, nous donnions à nos lecteurs des analyses et des consignes en phase avec l’actualité.
Trente ans plus tard, la mode est au trimestriel... Or, avec un tel recul, comment évoquer l’actualité ? comment orienter l’action de ses lecteurs ? Les rédacteurs en chef ont bien compris que ce n’était pas possible. Ils recherchent donc des articles suffisamment généraux pour ne pas être obsolètes dans leurs analyses et ils privilégient les dossiers tout aussi généraux. Tout cela est souvent intéressant, mais c’est bien peu utile pour la lutte quotidienne.
Si je fais ces remarques assez désabusées, c’est parce que j’ai été, une nouvelle fois, très agréablement surpris par la lecture d’un fanzine photocopié et à la maquette imparfaite, mais dont la qualité du contenu dépasse de loin tout ce que l’on peut trouver sur le marché.
Ce bulletin est bimestriel, il paraît à Toulouse et il se nomme Rébellion.
Si j’en crois son ours il est l’œuvre de jeunes étudiants et travailleurs regroupés dans le Groupe autonome Ramiro Ledesma Ramos. Un groupe indépendant de tout groupuscule mais qui se classe sans discussion dans le camp NR.
Rébellion en est rendu à son n° 5. Dans celui-ci, les rédacteurs traitent de l’Orthodoxie serbe, de Mazzini, de Thiriart, de la guerre en Irak, de la situation en Palestine, de l’eurasisme, etc.
Lisez Rébellion, vous ne le regretterez pas !
Christian Bouchet
Contre un chèque de 3 euros adressé à Ars magna, BP 60426, 44004 Nantes cedex 1, je me ferai un plaisir de vous en faire parvenir un exemplaire.
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