14/09/03 10.13 t.u. Christian Bouchet

Les grands médias s’interrogent encore - à l’heure où je rédige cette chronique - sur les raisons de l’assassinat d’Anna Lindh, la ministre des affaires étrangères de Suède, survenu le 11 septembre.

Sur le net, par contre on trouve déjà des débuts de réponses.

Parmi celles-ci, le fait que la Suède était devenue membre de la Commission des droits de l’homme de l’ONU et que madame Lindh y avait pris des positions très tranchées dans le conflit palestinien.

N’avait-elle pas déclaré récemment : « Le conflit du Moyen-Orient menace de dégénérer en guerre totale. La période prolongée d’occupation du territoire palestinien ainsi que les violations du droit international auxquelles se livre Israël sont à la base des crises actuelles. Nous sommes préoccupés par les exécutions extrajudiciaires et sommaires et l’usage excessif et aveugle de la force auxquels se livre Israël ».

Et d’aucun de se demander si on n’a pas voulu faire taire une voix libre et dérangeante.

D’autres font un lien avec l’étrange « suicide » du député libéral allemand, Jürgen Mölleman. Celui-ci tête de file de l’Association d’amitié germano-arabe, n’avait pas caché son hostilité vis à vis de l’entité et envisageait de créer un parti national-populiste. Sportif accompli, il s’est « suicidé » lors d’un saut en parachute !

Pour ma part, ce qui m’étonne, c’est que personne n’ait encore mis l’assassinat de madame Lindh sur le compte de « l’extrême-droite ». C’est pourtant ce qui est habituellement fait. C’est ce qui avait déjà été fait dans ce pays lors de la mort d’Olaf Palme, cela alors même que l’assassin appartenait à une secte politique issue de la IV° internationale...

Quoiqu’il en soit, il se pourrait bien cette fois que l’assassin soit effectivement « d’extrême-droite » tant ce terme permet maintenant de recouvrir toutes les provocations.

Pour preuve le jugement à Paris ces derniers jours de Jean-Florian Trouchaud. Tous les médias ont parlé de ce jeune homme qui voulait se faire sauter dans une mosquée pour montrer que les arabes n’ont pas l’apanage des attentats suicides. Tous ont expliqué qu’il était néo-nazi, identitaire, néo-fasciste, proche du FN, etc. Aucun n’a précisé ce que l’on pouvait lire pourtant en toute lettre dans une dépêche de l’agence Reuters relatant le procès : Jean-Florian Trouchaud était JUIF (et accessoirement homosexuel).

Il était donc bien de l’extrême-droite, mais de l’extrême-droite de Sion !

Il se pourrait bien que les assassins d’Anna Lindh le soient aussi.

Christian Bouchet