José Bové ou Jean Plantin ?
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29/06/03 |
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9.12 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Les médias aux ordres nous rabattent les oreilles depuis quelques jours avec l’incarcération prétendue injuste de José Bové. Je ne porterai pas de jugement sur les faits pour lesquels il est condamné, me contentant de m’étonner de ces « révolutionnaires » qui voudraient changer le monde sans le moindre risque pour leur bien être petit bourgeois.
José Bové souffrirait de ses conditions de détention (il fait chaud et il y a du bruit !). Le pauvre chou... il est pour six mois au trou, mon ami Michel Lajoye est lui, depuis dix-huit ans, dans une cellule pour un attentat n’ayant fait aucune victime.
Mais ne nous intéressons pas inutilement à un personnage médiatique qui ne fait, somme toute, qu’incarner la médiocrité générale des milieux pseudo-contestaires. Souvenons-nous comment il se déculotta, puis rentra dans le rang, quand, de retour de Palestine occupée, il eut - sous le coup de l’émotion - quelques mots durs pour le lobby sioniste. Il fut rappelé à l’ordre par ses maîtres et il se soumit immédiatement, s’excusant pour ses paroles excessives. José Bové est une merde... tenons le fait pour acquis !
La véritable répression est ailleurs. Elle n’a pas besoin d’arrestations médiatiques, elle ne vise pas d’ailleurs forcément à emprisonner mais à désocialiser, à marginaliser, à diaboliser.
Jean Plantin en est un exemple chimiquement pur.
Il a été condamné à la même durée de peine que José Bové pour avoir... publié des livres ! Quand il sera incarcéré (ce qu’il sera sans doute, car on peut faire confiance à notre magistrature couchée) il n’aura pas droit aux actualités télévisées, aux manifs de soutien et aux solidarité médiatisées. Comme une condamnation à la prison ne suffisait pas, il a été privé de son droit d’exercer le travail de son choix, précédemment il s’était vu retirer ses diplômes universitaires.
Entre les pitreries médiatiques d’un Bové et le dynamitage idéologique d’un Plantin, ceux qui nous dirigent - et le lobby qui les tient dans sa main (pour les mal-comprenants et pour les lecteurs frénétiques de Faye et de del Valle, je précise que celui-ci n’est pas composé de musulmans...) - savent bien où est, pour eux, le véritable danger. La violence de la répression et à sa volonté de réduire à néant sont la preuve que le combat est juste.
Celui de Jean Plantin l’est donc assurément !
Christian Bouchet
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