
L’Islam est-il une religion de droite ?
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03/02/03 |
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8.42 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Le quotidien italien Il Resto del Carlino a publié dans son édition du 16 janvier dernier un article tout à fait passionnant.
Il relate l’engagement politique de Hassan Bendoudouh, immigré maghrébin, professeur de religion musulmane et cadre de ... l’Alliance Nationale de Fini !
Ses déclarations sont sans ambiguïté : « Je suis un partisan de Fini et d’Allah. (...) L’Islam est une religion de droite car il valorise les valeurs familiales, le respect des parents et des anciens » et notre Bendoudouh de soutenir les projets Bossi-Fini visant à réduire la pression migratoire en Italie !
Je m’imagine bien qu’un certain nombre de mes lecteurs mettent tout cela sur le compte de Fini et de l’évolution qu’il a fait subir au mouvement national italien. Peut-être, mais Hassan Bendoudouh précise qu’il était déjà membre du Mouvement Social Italien avant que Fini en prenne le contrôle et le transforme en l’AN...
La semaine passée (le 28 janvier) Libération a abordé un thème similaire avec un papier intitulé « Les nouveaux beurgeois de la droite ». On y apprend que l’engagement politique des français d’origine non-européenne, quand il a lieu, se fait, en France, très majoritairement « à droite ».
Le journaliste Didier Hassoux relève d’ailleurs qu’en 1998 seuls quatre partis avaient présenté des « beurs » aux élections régionales : le PS, les Verts et le Front National (qui se taillait la part du lion en en présentant la moitié !). Faute de place, ou par soucis de ne pas trop déstabiliser ses lecteurs, Libération oublie de rappeler les bons scores (relevés alors par de nombreux médias) de JMPL dans la communauté immigrée lors de la dernière présidentielle.
Il me revient par ailleurs que le successeur proposé, un temps, pour remplacer feu Pim Fortyun était un sportif hollandais de haut niveau... noir comme du charbon.
Il y a là de quoi s’interroger.
Bien sur dans le cadre si réduit de cette chronique je ne peux guère développer mes réflexions, d’ailleurs, je l’avoue, contradictoires et embryonnaires. Il conviendra, dans un autre cadre, d’y revenir, de se poser les questions de fond ou de stratégie sur la définition de l’appartenance à la nation et au peuple, sur l’intégration ou la communautarisation, sur les notions de bonne et de mauvaise immigration, etc., etc.
Je ne suis pas certain, qu’au-delà des slogans de circonstance, beaucoup aient, au sein du camp national, des idées bien claires sur tout cela.
Christian Bouchet
PS : Le phénomène que je décris ci-dessus n’est pas récent. Dans l’entre deux guerres les partis de droite et nationaux comptaient dans leurs rangs de nombreux maghrébins. Le PPF, par exemple, avait de très fortes fédérations en Algérie et la Solidarité Française comptait tant d’arabes dans ses rangs qu’on la nommait avec ironie la « Sidilarité » Française !
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