Les USA contre l’industrie européenne du satellite
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14/01/03 |
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4.08 t.u. |
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Christian Bouchet |
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DGSE.ORG est un bien intéressant site qui diffuse une mailing list éponyme.
On y frôle le conspirationisme, mais habituellement tout cela reste de bon niveau.
Or, le 8 janvier dernier, un des intervenants à évoqué les récents déboires d’Ariane d’une manière si troublante que je ne résiste pas à en faire part à mes lecteurs en reprenant à mon compte la plupart des informations.
En 1996, un avion français de patrouille maritime relève la présence d’un navire espion - américain - qui navigue à proximité de la zone de lancement de Kourou. Le 4 juin 1996, le tir 501 d'Ariane (premier vol d'Ariane 5) est un échec. C’est « officiellement » un accident mais certains émettront la thèse du sabotage.
Le lancement du mercredi 11 décembre 2002 est détruit après 3 minutes de vol. Quelques heures auparavant, deux alertes à la bombe ont momentanément perturbé la préfecture de Guyane puis le centre spatial de Kourou.
L'échec du lanceur Ariane 5 «10 tonnes» reste pour l'instant inexpliqué de manière rationnelle. L'enquête prendra des mois et restera de toute façon confidentielle, quelque soit son résultat.
Certains esprits retors ont encore en tête l'échec précédent du Soyouz U intervenu le 15 octobre dernier et dont les circonstances restent mystérieuses. Les services russes n'ayant pas exclu, à l'époque, l'hypothèse d'un sabotage car un objet non identifié obstruait la canalisation de péroxyde d'hydrogène qui a été responsable du non fonctionnement d'un des 4 moteurs RD107 (voir Air et Cosmos du 01-11-2002, page 40, rubrique Espace).
De plus, Le 27 novembre un lanceur russe Proton qui transportait le satellite Astra 1k construit par Alcatel Space pour le compte de l'opérateur européen SES Astra n'a pas récupéré son orbite. Astra a été lancé - hasard ? - par ILS (une alliance américano-russe).
Depuis quelques mois, l'adversité touche étrangement l'industrie européenne du satellite. Or dans le même temps, les Américains se sont montrés très intéressés par l'offre de vente d'actions de la société européenne Eutelsat, l'un des fournisseurs mondiaux d'infrastructures satellitaires. Or le prix proposé par les Américains (entre 3 et 3,9 milliards d'euros) semble particulièrement élevé pour une société dont le chiffre d'affaires est seulement de 650 millions d'euros et dont le résultat reste sous la barre des 250 millions d'euros. Autrement dit, les Américains sont prêts à payer le prix fort, bien supérieur à la valeur économique d'Eutelsat.
Pourquoi donc ? En entrant dans Eutelsat les Américains auraient accès à tous les joyaux de la couronne de l'industrie spatiale européenne et surtout à Galiléo, le concurrent du système GPS. Excellente occasion pour eux de torpiller ou phagocyter ce projet. Un rapport récent a en effet été communiqué aux autorités françaises sur ce sujet. Il développait notamment l’idée que les Américains comptaient tout faire pour éviter que l'Europe ne se dote d'un système d'identification par satellites indépendant des Etats-Unis.
Le contrôle du monde se joue aussi dans l’espace et l’hégémonie mondiale sous-entend la disparition des concurrents, dont la France, ce qui donne à ces incidents une consistance autre qu’un confluent de rumeurs et de fantasmes anti-américains.
Contrairement à ce que peuvent nous susurrer à l’oreille certains renégats, nous savons, et nous le vérifions chaque jour, que les USA sont l’ennemi et non pas l’adversaire !
Christian Bouchet
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