Les maîtres du monde
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14/05/03 |
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7.14 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Lorsque j’étais un jeune militant, je lisais Beau de Loménie, Coston et Bordiot, auteurs dont Jean-Gilles Malliarakis faisait alors grand cas et dont la librairie diffusait largement les oeuvres dans la mouvance nationale. Je découvris à leur lecture le CFR, le Groupe Bilderberg, les « deux cents familles », etc. Si l’on excepte les travaux d’Emmanuel Ratier, qui malheureusement datent déjà un peu, la tradition nationaliste de dénonciation des véritables dirigeants du monde s’est soudain tarie et ce n’est que de manière fort peu fréquente que je peux lire dans la presse nationale des papiers sur ce sujet.
Ma surprise a donc été grande, quand j’ai reçu « Tous pouvoirs confondus » de Geoffrey Geuens qui vient de paraître aux Editions EPO. Il n’y a pas d’ambiguïté à la lecture du livre : Geuens et son éditeur sont de gauche, je dirais même plus de la gauche extrême... Malgré cela, malgré la manière d’écrire qui en découle et qui peut déconcerter, on lit Geuens comme on lisait hier Beau de Loménie, Coston et Bordiot, avec la même surprise et la même fascination.
En 470 pages, Geoffrey Geuens nous fait pénétrer dans les entrailles du nouvel ordre mondial. On y découvre les membres des plus grands cercles de l’élite et des principaux lobbies agissant dans les coulisses pour conforter la configuration actuelle de la « mondialisation » : la Commission trilatérale, le Council of foreign relations, le Groupe de Bilderberg, Aspen France, etc. Toutes ces structures étant discrètes - à défaut d’être secrètes - et réservées aux industriels, aux financiers, aux ministres, aux journaleux célèbres, au militaires de haut rang, etc.
Geuens nous présente ensuite les cent plus grandes compagnies dans le monde, les géants sur le plan européen et les plus puissants monopoles financiers de la planète. En dévoilant les noms et le parcours de ceux qui siègent dans leurs conseils d’administration, il nous montre comment les gouvernements et les multinationales s’interpénètrent, et comment est né un « complexe militaro-industriel » qui est à l’origine des « nouvelles croisades » sur lesquelles il prospère.
Enfin, Geuens s’attaque à la presse, il décortique méticuleusement les actionnaires des grands groupes médiatiques aussi bien aux USA qu’en Europe et il nous dévoile ainsi combien le 4° pouvoir est sous le contrôle du grand capital.
Trop souvent, quand on parle d’immigration, de chômage, d’écologie, de démocratie réelle, je vois autour de moi que l’on s’attaque aux symptômes plutôt qu’à la maladie, que l’on dénonce des fantasmes plutôt que la réalité... Une lecture approfondie de « Tous pouvoirs confondus » ne devrait donc faire du mal à personne ... Car pour vaincre encore faut-il avoir, préalablement, compris qui est l’adversaires réel...
Christian Bouchet
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