Les talibans de l’antiracisme
 |
25/06/02 |
 |
9.22 t.u. |
 |
Christian Bouchet |
|
Une parole libre est elle encore possible en France ?
On peut de plus en plus en douter...
Pendant de nombreuses années les poursuites pour « incitation à la haine raciale » et autres incriminations similaires n’ont touchées que la mouvance nationale.
Or, preuve tangible de la montée de la censure idéologique et du politiquement correct ils touchent maintenant tout le monde, y compris des militants de gauche et des antifascistes notoires.
Il y a quelques semaines, était jugé pour « antisémitisme » l’animateur de radio Daniel Mermet. Celui-ci, anti-lepeniste version frénétique, avait fait une bourde : il avait consacré une émission à la résistance palestinienne... Or soutenir celle-ci qu’est-ce donc sinon de l’antisémitisme ?
Le même désagrément est advenu à Sébastien Jolivet, un cadre savoyard de la Ligue communiste révolutionnaire, candidat de cette organisation aux dernières législatives, ce dangereux néo-nazi avait inscrit sur un mur « Sharon assassin, Intifada vaincra ». Cela l’a amené devant le tribunal le 17 juin dernier pour répondre de « provocation de discrimination d’une nationalité à caractère racial » (sic !)
Plus récemment encore, c’est Oriana Fallaci, qui se définit elle-même comme « une personne habituée à respecter toutes les races et tous les credos, une citoyenne habituée à combattre tous les fascismes et toutes les intolérances, une laïque sans tabous », qui comparaissait à Paris pour son livre La Rage et l’orgueil.
Alors comment ne pas tomber d’accord avec l’avocat des éditions Plon quand il écrit «La liberté d’expression a trouvé son Sharon, c’est le MRAP, et ses talibans : la Ligue des droits de l’homme et la Licra ».
Mais comment aussi ne pas s’interroger : a qui profite le crime ?
Est-ce aux arabes ou aux musulmans ? Ils restent bien discret en l’espèce et on sait leur mépris pour ses ligues de vertu dont ils dénoncent de manière récurrente la sionistophilie.
A qui donc alors ?
J’hésite à répondre car je crains d’être moi même poursuivi par un juge servile pour « provocation de discrimination d’une nationalité à caractère racial »...
Mais mes lecteurs m’auront compris. Il faut que l’on puisse tuer en paix des enfants, des femmes, des hommes désarmés, en Palestine occupée, il faut qu’on puisse y faire régner l’ordre le plus brutal qui soit, sans que quiconque ne puisse protester sans tomber sous le coup de la loi. Mais dans le même temps, il faut que l’Europe croule sous l’immigration car c’est bon pour le grand capital, cela fait de la main d’œuvre a bon marché et cela déstabilise la société européenne.
Alors, il faut redire encore et encore aux militants de la cause nationale qu’il n’y a pas de contradiction entre lutter contre l’immigration en Europe et soutenir l’intifada en Palestine.
Il n’y a une contradiction que si l’on n’a pas fait une analyse en profondeur de la nature du système.
L’immigration est un effet du capitalisme libéral. C’est un phénomène issu du processus de mondialisation et de globalisation. Ce processus possède un agent d’exécution qui est l’impérialisme nord-américain et dans les décisions de celui-ci le lobby sioniste joue un rôle prépondérant. Ce dit lobby soutient la politique de génocide systématique que pratique l’entité sioniste vis-à-vis du peuple palestinien.
Lutter contre l’immigration c’est lutter contre la mondialisation et la globalisation capitaliste. Lutter pour les droits du peuple palestinien c’est lutter contre le pouvoir exécutif de la mondialisation et la globalisation. Il n’y a pas de contradiction, puisque la lutte est menée contre le même ennemi.
Celui de la Palestine et de l’Europe !
Christian Bouchet
PS : On notera que Farid Smahi, conseiller régional du FN en Ile de France a jugé bon d’écrire au Figaro pour... dénoncer le livre d’Oriana Fallaci comme « un pamphlet minable et raciste » !
|